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Vers une “affaire Dreyfus” bis ?
Affaire du diplomate algérien inculpé en France
Publié dans Liberté le 25 - 08 - 2008

Pourquoi ce titre pouvant paraître excessif ? Il m'a, en fait, été inspiré par les énormités proférées, sans retenue ni pudeur, par d'aucuns qui n'ont pas manqué, allant vite en besogne, de comparer le cas du diplomate algérien récemment arrêté en France, à celui de l'affaire Ben Barka, alors que s'il faut à tout prix établir un parallèle, ce dernier est plutôt à faire avec la non moins célèbre affaire Dreyfus, victime d'une erreur judiciaire de triste mémoire.
Maintenant, pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, point n'est besoin d'épiloguer sur les développements enregistrés depuis l'interpellation, le 14 août dernier à l'aéroport Marignane de Marseille, de M. Mohamed Ziane Hasseni, diplomate algérien en déplacement en France. La curée à laquelle se sont très promptement livrés certains médias, plus particulièrement français, et les autres excès constatés sont dérangeants à plus d'un titre. En effet, ces réactions, souvent outrancières et assurément attentatoires à l'honneur de la personne interpellée semblent répondre à un seul mot d'ordre : celui de la fabrication d'un coupable, quel qu'il soit.
Et, en l'occurrence, la prise est belle, voire inespérée, puisqu'il s'agit d'un haut fonctionnaire algérien dont le statut incarne une souveraineté arrachée par le recours à un tribut léonin : celui de la perte d'un million et demi des meilleurs fils de l'Algérie pour que cette dernière vive libre et indépendante. Une souveraineté sanctifiée par le sang de purs et à propos de laquelle aucune atteinte ne saurait être tolérée.
Ce serait faire injure au diplomate algérien de penser qu'il ait pu entreprendre un tel déplacement alors qu'il était averti de la confusion d'identité du fait de la proximité des patronymes “Hassani” et “Hasseni”, et à propos de laquelle des démarches de clarification avaient été entreprises. Comment ne pas s'indigner du traitement infligé au diplomate algérien au niveau même de l'aéroport de Marseille, lors de son arrestation le jeudi 14 août, puis durant son transfert à Paris, en totale et flagrante violation des dispositions de la Convention de Vienne ? Les vexations et les brimades qu'a dû endurer l'intéressé ne peuvent être mises sur le compte d'une gestion “normale” applicable à tout prévenu ; dans le cas précis, celle réservée au diplomate algérien a purement et simplement relevé de la préméditation et de l'intention assumée de nuire. Il y a, en effet, dans la façon dont les étapes de cette scandaleuse affaire ont été gérées matière à interrogations et la célérité avec laquelle les médias français ont été avertis par “des sources policières et judiciaires” montre bien la volonté de certains cercles hostiles, parce qu'irréductiblement nostalgiques, de porter atteinte à l'image de marque de l'Algérie. Il convient de ne pas se leurrer car, en cette affaire, M. Mohamed Ziane Hasseni ne constitue, en réalité, que “l'instrument” du discrédit que l'on entend porter chaque fois que cela est possible sur son pays, l'Algérie, dont certains milieux semblent ne pas se résigner à son indépendance ; et le moyen d'attenter à l'honneur et à la dignité des représentants algériens, ainsi qu'en attestent de graves précédents. Qu'on ne s'y trompe pas.
En cette affaire, la réaction de l'Algérie, qui n'a pas forcément à être tonitruante pour être efficace, et l'appui et la protection qu'elle apportera à son représentant, dont l'innocence ne fait aucun doute, est, d'une part, attendue sur cette affaire précise, de même qu'elle renseignera, d'autre part, sur sa détermination et sa capacité de riposte, chaque fois que de besoin. En effet, le cas de Mohamed Ziane Hasseni transcende aujourd'hui l'affaire en cours car ce qui est réellement en jeu est la valeur du passeport diplomatique algérien, d'abord aux yeux de l'Algérie et, ensuite, pour ses partenaires. Pour rappel, alors qu'elle était plongée dans les affres insoutenables de la décennie rouge, l'Algérie, pourtant en butte à une donne adverse, n'avait jamais abdiqué ni toléré la moindre atteinte aux symboles de l'état. Il serait naïf de penser qu'aujourd'hui, alors qu'elle est plus forte que jamais, sous l'impulsion décisive du chef de l'état, M. Abdelaziz Bouteflika, elle puisse s'accommoder de pareilles atteintes.
Comment, du reste, l'Algérie pourrait-elle demeurer sans réaction lorsque l'on a présent à l'esprit la façon dont l'état français, et à sa tête le président Nicolas Sarkozy, s'était mobilisé dans l'affaire de l'Arche de Zoé, ainsi que viennent de le rappeler fort opportunément certains quotidiens nationaux, et alors même que la culpabilité des ressortissants concernés ne faisait pas débat ? Plus récemment, un autre état a fait montre d'une résolution tout aussi forte et a eu recours à une mobilisation sans précédent, n'hésitant pas à enclencher une série d'actions à l'effet persuasif garanti.
Il est donc clair que l'Algérie ne peut faire moins. Comment ne pas être convaincu que le président Abdelaziz Bouteflika, au nationalisme si sourcilleux, nourri à la sève révolutionnaire, et dont l'engagement a permis à l'Algérie de s'affirmer au plan international, suive personnellement cette affaire et veille tout aussi personnellement à ce que lui soit réservé le seul dénouement qui s'impose en la matière : celui de la reconnaissance de l'évidente innocence du haut fonctionnaire arbitrairement interpellé.
Car il importe qu'en cette affaire, l'empire du droit s'affirme et que, entre autres, les sacro-saints principes que sont la présomption d'innocence et du bénéfice du doute soient pleinement appliqués. Encore que dans le cas d'espèce, le recours au doute n'est absolument pas pertinent. Il y a, en effet, absence totale d'homonymie, une filiation irréfutable et un parcours professionnel strictement civil. à cela s'ajoute le fait non négligeable que le parquet français s'est opposé à plusieurs reprises à la délivrance de mandat d'arrêt.
Alors, puisque cette voie, c'est-à-dire celle judiciaire, a été privilégiée pour que toute la lumière soit faite, laissons la justice suivre son cours sans qu'elle ne soit l'otage de quiconque ni polluée par des considérations étrangères à sa vocation originelle. Il a été abondamment répété que l'interpellation du “commanditaire présumé” dans l'affaire André Ali Mecili mettait fin à plus de vingt ans d'impunité. C'est en vérité préjuger des résultats de l'instruction en cours. Mais, il est vrai que d'aucuns semblent désireux de clore cette affaire, fusse en sacrifiant un innocent, véritable bouc émissaire dans cette affaire. Comment concevoir un seul instant qu'une injustice puisse en réparer une autre et se satisfaire ainsi de la pire des solutions qui soient ? Que ceux qui sont animés de bonne foi, et qui pourraient avoir été abusés, se posent cette question, et elle seule : et si Mohamed Ziane Hasseni était innocent ? Tous ceux qui l'ont bien connu, ou simplement côtoyé, ne doutent pas, eux. L'homme d'honneur et de convictions qu'il est vit actuellement, de même que sa famille fortement éprouvée, une terrible épreuve, d'autant plus terrible qu'elle ne repose que sur une confusion... volontaire. Si de telles erreurs sont possibles dans un pays qui se présente volontiers comme un état de droit et comme patrie des droits de l'Homme, cela donne réellement froid au dos.
SI AHMED ABDELHADI


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