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Les Arabes sont de retour (II)
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 04 - 2011

Notre rêve est descendu dans la rue. Un rêve qui nous habitait et nous dévorait à la fois. Un rêve qui nous a emportés sur le chemin de la lutte, nous a menés aux sous-sols de la torture, à succomber sous les balles de la police et de l'armée, à disparaître, à choisir le chemin de l'exil et, parfois même, à cheminer dans la désespérance. Mais, malgré des sociétés écrasées sous le poids de l'oppression du monde, celui de la colonisation interne et la complicité occidentale, il nous restait la force du rêve. Un rêve vécu comme une puissance formatrice pour déplacer la réalité vers la demeure de l'imaginaire.
Une des missions majeures pour les Français musulmans est de faire de l'enseignement de l'arabe une priorité centrale. La démocratisation du monde arabe s'est faite et se poursuivra sans et contre les capitales occidentales. Quel sens donner à leur présence en France ? C'est le véritable défi lancé à cette population pour honorer la mémoire de leurs parents qui ont payé le prix du sang et celui de la sueur, le prix du mépris et de l'humiliation et éviter un devenir problématique à leurs enfants. Il est temps qu'elle en finisse avec le temps de la démonstration et d'entrer dans le temps de l'affirmation et lutter pour faire de l'arabe une langue vivante au même titre que l'anglais, l'espagnol ou l'allemand dans les écoles primaires de la République. La demande de l'enseignement de l'arabe existe puisque les associations religieuses chargées d'y répondre prolifèrent. Et dans quel espace architectural ses enfants sont-ils accueillis ? Inapproprié à la prière, comment le serait-il pour l'enseignement ? Les enfants, au lieu de consacrer le temps libre à la découverte, aux activités créatives, à la vie de famille, se trouvent le sac au dos toute la semaine. Leurs têtes sont pleines jusqu'à l'épuisement. Inclure l'enseignement de l'arabe dans les écoles de la République, un enseignement de qualité, c'est donner aux enfants la possibilité d'un réel épanouissement. En 1926, lors de l'inauguration de la Grande Mosquée, une voix française, celle de l'orientaliste Louis Massignon, dans un souci d'équité, demandait à la «France, qui a accordé le premier droit de cité à Israël, se doit de prendre, le moment venu, la même initiative pour l'islam». Une grande voix n'a pas été entendue. C'était le temps des expositions coloniales. Nous vivons, suite à l'espoir qui nous vient de l'Orient, le temps des peuples. Aux millions de Français musulmans de faire entendre leurs voix et qu'ils commencent par exiger que l'arabe ne s'enseigne pas en marge de l'école de la République. La fin de l'orientalisme. Aux lendemains de la décolonisation, Anouar Abdelmalek, dans un article significatif, «L'orientalisme en crise», remettait en cause le corpus orientaliste. Dans son sillage, en 1978, Edward Saïd, dans un ouvrage qui a fait date, «L'orientalisme, l'Orient créé par l'Occident», condamne sans appel l'orientalisme comme un savoir mis exclusivement au service du pouvoir impérialiste. Cette traduction du savoir en pouvoir sur l'Orient n'est que le produit d'un Orient créé, orientalisé par le regard occidental, par une mise entre parenthèse de l'Orient réel. La condamnation d'Edward Saïd ne se limite pas à l'orientalisme ancien, celui du XIXe siècle mais concerne aussi celui de notre époque. Car le nouvel orientalisme n'a fait que reprendre à son compte l'hostilité culturelle de l'ancien. La décennie est identique dans son animosité à l'Arabe et l'islam comme le fût le XIXe siècle, le siècle qui a théorisé en doctrine explicite l'islam comme la barbarie en acte : «[…] il s'agissait de montrer tous les peuples de l'Europe passant en Orient pour y établir le règne de l'Evangile à la place du Coran qui menaçait d'enfermer le monde dans une profonde nuit». «Les écrivains du XVIIIe siècle se sont plus à représenter les croisades sous un jour odieux. J'ai réclamé un des premiers contre cette ignorance ou injustice. N'apercevoir dans les croisades que des pèlerins armés qui courent délivrer un tombeau en Palestine, c'est montrer une vie très bornée en histoire. Il s'agissait non seulement de délivrance de ce tombeau sacré, mais encore de savoir qui devait l'emporter sur la terre, ou d'un culte ennemi de la civilisation, favorable par système à l'ignorance, au despotisme, à l'esclavage, ou d'un culte qui a fait revivre chez les modernes, le génie de la docte antiquité et aboli la servitude [...] les chefs de ces entreprises guerrières n'avaient pas les petites idées qu'on leur suppose et qu'ils pensaient à sauver le monde d'une inondation de nouveaux barbares.» L'Autre, en l'occurrence le musulman, première image négative construite par l'Occident, est l'incarnation du mal. Le discours sur l'Autre, dans la pensée du XIXe siècle, prend une tournure à partir de laquelle le destin du monde est engagé. Le discours sur l'Autre, le musulman, se transforme en un discours sur l'histoire : l'histoire du monde. Ce discours a structuré la personnalité occidentale du XIXe siècle et perdure jusqu'à aujourd'hui et nous avons vu sa traduction récente dans la pensée néoconservatrice en Amérique et en Europe. L'essence de l'orientalisme réside dans la présentation d'un Orient incapable, par essence, de s'autogouverner et de s'interpréter soi-même. Incapable de s'organiser et de progresser, c'est «l'éternelle enfance de ces races non perfectibles». Ajoutons à cela l'image de ces Arabes, à l'instar de leur islam, foncièrement assassins et portant la violence dans leur gènes. Impossible de pouvoir admettre, pour les adeptes de cette vision, que quelque chose de grand puisse sortir de l'Orient car ils ont confiné les pays arabes dans un rôle d'éternel écolier, condamné à imiter et à suivre ce qui est grand ailleurs. A l'intérieur de la science orientaliste, nous incluons aussi la science coloniale et néocoloniale française qui n'a pas cessé de nous vanter la supériorité de l'élément kabyle, de son inclination naturelle à la liberté et la démocratie jusqu'à en faire un mythe de l'excellence kabyle. Ce mythe, construit par le savoir colonial, a été intériorisé et porté par une frange kabyle qui s'est perçue comme porteuse d'un destin spécifique. Ce mythe a structuré l'espace intellectuel de la société algérienne : il était impossible de concevoir une évolution démocratique sans que l'élément kabyle n'en soit le moteur et la locomotive. La réalité est tout autre. Ce mythe, à l'instar des autres, construit sur le monde arabe, ne résiste pas à l'épreuve de la réalité. Ni en Tunisie, ni en Egypte, l'élément kabyle n'est présent. La vérité est que les Kabyles, en l'occurrence le parti politique du Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Sadi, font partie du problème et non de la solution du changement démocratique en Algérie . (Suite en fin) Mahmoud Senadji in Oumma.com

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