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Les liens entre la logique rentière et la sphère informelle ou la problématique de la dérégulation
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 04 - 2011

Au moment de l'émission par la banque d'Algérie de coupons de 2.000 dinars, reflet d'un retour à l'inflation , où la cotation du dinar sur le marché parallèle représente un écart supérieur à 45 % de la cotation officielle (avril 2011), le recours par l'Etat à des subventions, solution de facilité qui favorise le trafic aux frontières, le combat par les textes et non dans les faits contre la corruption qui s'est socialisée, l'extension de la sphère informelle produit du dysfonctionnements des appareils de l'Etat et de la bureaucratie centrale et locale, qui contrôle plus de 40 % de la masse monétaire en circulation et 70 % des segments de produits de première nécessité favorisant l'utilisation des billets de banque au lieu de la monnaie scripturale (chèques) ou électronique faute de confiance, existant des situations soit de monopole ou d'oligopoles au niveau de cette sphère avec des liens entre certaines sphères du pouvoir (relation dialectique entre la sphère informelle et la logique rentière) avec pour conséquence la hausse des prix et donc la détérioration du pouvoir d'achat des Algérien, je me propose dans cette contribution d'analyser le fondement de la sphère informelle en Algérie qui a un impact sur la régulation économique et sociale globale.
Au moment de l'émission par la banque d'Algérie de coupons de 2.000 dinars, reflet d'un retour à l'inflation , où la cotation du dinar sur le marché parallèle représente un écart supérieur à 45 % de la cotation officielle (avril 2011), le recours par l'Etat à des subventions, solution de facilité qui favorise le trafic aux frontières, le combat par les textes et non dans les faits contre la corruption qui s'est socialisée, l'extension de la sphère informelle produit du dysfonctionnements des appareils de l'Etat et de la bureaucratie centrale et locale, qui contrôle plus de 40 % de la masse monétaire en circulation et 70 % des segments de produits de première nécessité favorisant l'utilisation des billets de banque au lieu de la monnaie scripturale (chèques) ou électronique faute de confiance, existant des situations soit de monopole ou d'oligopoles au niveau de cette sphère avec des liens entre certaines sphères du pouvoir (relation dialectique entre la sphère informelle et la logique rentière) avec pour conséquence la hausse des prix et donc la détérioration du pouvoir d'achat des Algérien, je me propose dans cette contribution d'analyser le fondement de la sphère informelle en Algérie qui a un impact sur la régulation économique et sociale globale. Premièrement, comment définir la sphère informelle ? Le concept de «secteur informel» apparaît pour définir toute la partie de l'économie qui n'est pas réglementée par des normes légales. En marge de la législation sociale et fiscale, elle a souvent échappé à la comptabilité nationale, donc à toute régulation de l'Etat, encore que récemment, à l'aide de sondages, elle tend à être prise en compte dans les calculs du taux de croissance et du taux de chômage. Il y a lieu de différencier la sphère informelle productive qui crée de la valeur de la sphère marchande spéculative qui réalise un transfert de valeur. L'économie informelle est donc souvent qualifiée de «parallèle», «souterraine», «marché noir», et tout cela renvoie au caractère dualiste de l'économie, une sphère qui travaille dans le cadre du droit et une autre qui travaille dans un cadre de non-droit, étant entendu que le droit est défini par les pouvoirs publics en place. Pour les économistes, qui doivent éviter le juridisme, dans chacun de ces cas de figure, nous assistons à des logiques différentes tant pour la formation du salaire et du rapport salarial, du crédit et du taux d'intérêt qui renvoient à la nature du régime monétaire dualiste. La formation des prix et des profits dépendent dans une large mesure de la forme de la concurrence sur les différents marchés, la différenciation du taux de change officiel et celui du marché parallèle, de leur rapport avec l'environnement international, la sphère informelle étant en Algérie mieux insérée au marché mondial que la sphère réelle, et, en dernier lieu, leur rapport à la fiscalité qui conditionne la nature des dépenses et des recettes publiques, en fait par rapport à l'Etat, le paiement de l'impôt direct étant un signe d'une plus grande citoyenneté, les impôts indirects étant injustes par définition puisqu'étant supportés par tous les citoyens riches ou pauvres. Aussi, l'économie informelle est réglée par des normes et des prescriptions qui déterminent les droits et les obligations de ses agents économiques ainsi que les procédures en cas de conflits ayant sa propre logique de fonctionnement qui ne sont pas ceux de l'Etat, nous retrouvant devant un pluralisme institutionnel/juridique contredisant le droit traditionnel enseigné aux étudiants d'une vision moniste du droit. En fait, pour une analyse objective et opérationnelle, on ne peut isoler l'analyse de la sphère informelle du mode de régulation mis en place, c'est-à-dire des institutions. L'extension de la sphère informelle est proportionnelle au poids de la bureaucratie qui tend à fonctionner non pour l'économie et le citoyen mais en s'autonomisant en tant que pouvoir bureaucratique. Dans ce cadre, il serait intéressant d'analyser les tendances et les mécanismes de structuration et de restructuration de la société, notamment des zones urbaines, suburbaines et rurales, face à la réalité économique et sociale des initiatives informelles qui émergent, impulsant une forme de régulation sociale. Cela permettrait de comprendre que, face aux difficultés quotidiennes, le dynamisme de la population s'exprime dans le développement des initiatives économiques informelles pour survivre ou améliorer le bien-être, surtout en période de crise, notamment pour l'insertion sociale et professionnelle de ceux qui sont exclus des circuits traditionnels de l'économie publique ou de la sphère de l'entreprise privée. Deuxièmement, quelle est l'évolution de la sphère informelle en Algérie ? Nous avons deux périodes, la première pouvant aller jusqu'en 1986/1987 avec la gestion administrative centralisée qui avait consacré le système de l'Etat-providence prônant le plein emploi par le moyen de sureffectifs dans les entreprises publiques et les administrations pour acheter, du moins temporairement, la paix sociale date de la crise où les recettes des hydrocarbures se sont effondrés ayant assisté sous la pression des évènements extérieurs à des réformes timides et la période de 1986 à nos jours avec le point culminant de 1994, date du rééchelonnement et de l'ajustement structurel, étant toujours dans cette interminable transition ni économie de marché concurrentielle ni économie administrée expliquant d'ailleurs les difficultés de la régulation politique, sociale et économique. Durant la première période, l'Etat fixe les prix, les salaires, le taux d'intérêt, le taux de change d'une manière administrative. Pour preuve, on distribue des bénéfices même aux unités déficitaires et nous avons un quasi-monopole sur toutes les activités. Encore qu'avec l'envolée des prix du pétrole ces dernières années, la tentation est grande sous la pression populiste de revenir à l'ancienne période, ce qui serait suicidaire pour l'avenir du pays, montrant d'ailleurs qu'il y a un lien inversement proportionnel entre l'avancée des réformes et l'évolution du cours des hydrocarbures, réformes ralenties paradoxalement lorsque le cours est en hausse alors que cela devrait être le contraire si l'on veut préparer l'ère hors hydrocarbures. Comme conséquence des politiques de cette période, et cela n'est pas propre à l'Algérie, les pays de l'ex-camp communiste ont connu le même phénomène, nous assistons à l'extension de la sphère informelle où nous avons le prix bas fixé par l'Etat dont bénéficient une minorité et devant la rareté de l'offre, nous trouvons ces mêmes marchandises sur le marché parallèle au prix du marché, donnant des rentes de situation à une frange de monopolisateurs issus du secteur d'Etat. Sur le plan externe les trafics aux frontières profitent de cette distorsion de prix et également sur le marché de la devise, pénalisant en dernier lieu le budget de l'Etat algérien. Pour la seconde période non achevée, les entreprises publiques subissent des «plans sociaux» qui se traduisent par des dégraissages massifs, et l'enjeu à l'avenir qui sera plus douloureux est l'ajustement social de la fonction publique. (A suivre) Abderrahmane Mebtoul

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