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Le contrôle militaire de la planète
Publié dans La Nouvelle République le 19 - 05 - 2011

Dès les années 1980, alors que s'annonce l'effondrement du système soviétique, se dessine une option hégémoniste qui gagne l'ensemble de la classe dirigeante des Etats-Unis d'Amérique (ses establishments démocrate et républicain). Emportés par le vertige de leur puissance armée, désormais sans concurrent capable d'en tempérer les fantasmes, les Etats-Unis choisissent d'affirmer leur domination d'abord par le déploiement d'une stratégie strictement militaire de «contrôle de la planète». Une première série d'interventions - Golfe, Yougoslavie, Asie centrale, Palestine, Irak - inaugure dès 1990 la mise en œuvre de ce plan de «guerres made in USA», sans fin, planifiées et décidées unilatéralement par Washington.
Il y a des pays qualifiés de « pays pauvres endettés », qui sont contraints de payer. Mais il y a aussi un « pays puissant endetté », dont on devrait savoir qu'il ne remboursera jamais ses dettes. Ce véritable tribut imposé par le chantage politique des Etats-Unis demeure, de ce fait, fragile. Le choix militariste de l'establishment des Etats-Unis se situe dans cette perspective. Il n'est rien d'autre que l'aveu que les Etats- Unis n'ont pas d'autres moyens à leur disposition pour imposer leur hégémonie économique. Les causes qui sont à l'origine de l'affaiblissement du système productif des Etats-Unis sont complexes. Elles ne sont certainement pas conjoncturelles, pouvant de ce fait être corrigées par exemple par l'adoption d'un taux de change correct, ou par la construction de rapports salaires/productivité plus favorables. Elles sont structurelles. La médiocrité des systèmes de l'enseignement général et de la formation, produit d'un préjugé tenace favorisant systématiquement le « privé » au détriment du service public, est l'une des raisons majeures de la crise profonde que traverse la société des Etats-Unis. On devrait s'étonner donc que les Européens, loin de tirer les conclusions que le constat des insuffisances de l'économie des Etats-Unis impose, s'activent au contraire à les imiter. Là également le virus libéral n'explique pas tout, même s'il remplit quelques fonctions utiles pour le système, en paralysant la gauche. La privatisation à outrance, le démantèlement des services publics ne pourront que réduire les avantages comparatifs dont bénéficie encore la « vieille Europe » (comme la qualifie Bush). Mais quels que soient les dommages qu'elles occasionneront à long terme, ces mesures offrent au capital dominant, qui vit dans le court terme, l'occasion de profits supplémentaires. L'option militariste des Etats-Unis menace tous les peuples. Elle procède de la même logique qui fut naguère celle d'Adolf Hitler : modifier par la violence militaire les rapports économiques et sociaux en faveur du « Herrenfolk » du jour. Cette option, en s'imposant au-devant de la scène, surdétermine toutes les conjonctures politiques, car la poursuite du déploiement de ce projet fragiliserait à l'extrême toutes les avancées que les peuples pourraient obtenir par leurs luttes sociales et démocratiques. Mettre en échec le projet militariste des Etats-Unis devient alors la tâche première, la responsabilité majeure pour tous. Le combat pour mettre en échec le projet des Etats-Unis est certainement multiforme. Il comporte ses aspects diplomatiques (défendre le droit international), militaires (le réarmement de tous les pays du monde pour faire face aux agressions projetées par Washington s'impose - ne jamais oublier que les Etats Unis ont utilisé les armes nucléaires quand ils en avaient le monopole et y ont renoncé pendant le temps où ils ne l'avaient plus) et politiques (notamment pour ce qui concerne la construction européenne et la reconstruction d'un front des Non- Alignés). Le succès de ce combat dépendra de la capacité des esprits à se libérer des illusions libérales. Car il n'y aura jamais d'économie mondialisée « authentiquement libérale ». Et pourtant on tente et on continuera à tenter par tous les moyens de le faire croire. Les discours de la Banque mondiale opérant comme une sorte de Ministère de la propagande de Washington concernant la « démocratie » et la « bonne gouvernance », ou la « réduction de la pauvreté » n'ont d'autres fonctions comme le bruit médiatique organisé autour de Joseph Stiglitz, découvrant quelques vérités élémentaires, affirmées avec autorité arrogante, sans néanmoins en tirer la moindre conclusion remettant en cause les préjugés tenaces de l'économie vulgaire. La reconstruction d'un front du Sud, capable de donner à la solidarité des peuples d'Asie et d'Afrique et à la Tricontinentale, une capacité d'agir sur le plan mondial, passe, elle également, par la libération des illusions d'un système libéral mondialisé « non asymétrique » qui permettrait aux nations du tiers monde de surmonter leurs « retards ». N'est-il pas ridicule de voir des pays du Sud réclamer « la mise en œuvre des principes du libéralisme, mais sans discrimination aucune », bénéficiant alors des applaudissements nourris de la Banque mondiale ? Depuis quand la Banque mondiale a-t-elle défendu le tiers monde contre les Etats-Unis ? Le combat contre l'impérialisme des Etats-Unis et son option militariste est celui de tous les peuples, de ses victimes majeures d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, des peuples européens et japonais condamnés à la subordination, mais tout également du peuple nord-américain. Saluons ici le courage de tous ceux qui « au cœur de la bête », refusent de se soumettre comme leurs prédécesseurs ont refusé de céder au Mac-Carthisme des années 1950. Comme ceux qui ont osé résister à Hitler, ils ont conquis tous les titres de noblesse que l'histoire peut décerner. La classe dominante des Etats-Unis sera-t-elle capable de revenir sur le projet criminel auquel elle s'est ralliée ? Question à laquelle il n'est pas facile de répondre. Peu, sinon rien, dans la formation historique de la société des Etats-Unis l'y prépare. Le Parti unique du capital dont le pouvoir n'est pas contesté aux Etats-Unis n'a jusqu'ici pas renoncé à l'aventure militaire. Dans ce sens la responsabilité de cette classe prise dans son ensemble ne peut être atténuée. Le pouvoir de Bush junior n'est pas celui d'une « clique » - les pétroliers et les industries de l'armement. Comme dans toute l'histoire moderne des Etats-Unis le pouvoir dominant n'a jamais été autre que celui en particulier d'une coalition d'intérêts segmentaires du capital (mal qualifiés de « lobbies »). Mais cette coalition ne peut gouverner que si les autres segments du capital l'acceptent. A défaut tout arrive dans ce pays d'autant moins respectueux en fait du droit qu'il paraît l'être en principe. Evidemment quelques échecs politiques, diplomatiques, et peut- être même militaires, pourraient encourager les minorités qui, au sein de l'establishment des Etats- Unis, accepteraient de renoncer aux aventures militaires dans lesquelles leur pays s'est engagé. Espérer plus me paraît aussi naïf que pouvaient l'être les attentes qu'Adolf Hitler finisse par s'assagir ! S'ils avaient réagi en 1935 ou 1937, les Européens seraient parvenus à arrêter le délire hitlérien. En réagissant seulement en septembre 1939, ils se sont infligés les dizaines de millions de victimes. Agissons pour que face au défi des néo-nazis de Washington, la riposte soit plus précoce. Samir Amin Collaborateur régulier de Mondialisation.ca. (Suite et fin)

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