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Un précipité d'arts, d'histoire et de convivialité

«Artistes pour Nekmaria», tel est le titre attribué à la manifestation culturelle organisée par la direction de l'Ecole régionale des beaux-arts de Mostaganem, les 8 et 9 juin 2011, à l'occasion de la Journée de l'artiste.
Cette manifestation, orchestrée de main de maître par M. Hachemi Ameur, artiste plasticien multidimensionnel et directeur de l'école, a été inaugurée par la directrice de la culture de la wilaya de Mostaganem dans la matinée du 8 juin. Un programme harmonieusement équilibré a été proposé avec, outre l'exposition de tableaux et de sculptures, des conférences (avec débats), des visites et animations d'ateliers ainsi que excursions dans des lieux historiques de la chaîne du Dahra. Le vernissage de l'exposition a eu lieu dans l'après-midi du 8 juin, en présence du wali de Mostaganem et de représentants des autorités et institutions locales. Les activités proposées ont drainé une assistance nombreuse et multiple dans laquelle on distinguait, outre la présence de M. Abdelhamid Aroussi, président de l'Union nationale des arts culturels (UNAC), les artistes les plus en vue du landerneau culturel de l'Ouest algérien ainsi que des plasticiens et gens des arts venus de toutes les régions du pays et représentatifs des différents segments de la culture : universitaires, enseignants, galeristes, étudiants, collectionneurs et sympathisants (potentiels sponsors et mécènes). Un véritable melting-pot trié sur le volet, judicieusement réuni pour partager un événement convoquant l'art et la mémoire pour fêter la Journée de l'artiste mais également pour revisiter l'Histoire, celle qui a laissé béantes les plaies des différentes agressions coloniales qui ont crucifié notre pays. Nekmaria, Sidi Ali, douloureux lieux-mémoire Parmi ces plaies qu'aucun sédatif n'a pu apaiser, nous avons eu l'occasion, au cours des visites inscrites au timing de la journée du 9 juin, nous rendre sur des lieux lestés d'histoire restés comme des verrues suppurantes dans notre mémoire : Nekmaria une des grottes, avec celles du Zaccar (Marguerite), qui ont défrayé les chroniques de l'invasion coloniale (enfumades du Dahra en 1845) et Sidi Ali (ex-Cassaigne de triste mémoire), camp d'internement et de tortures où les troupes d'occupation françaises ont «pacifié» à qui mieux mieux à coup de gégène, de viols, d'assassinats, de «corvées de bois» et de techniques inhumaines durant toute la guerre de Libération nationale (1954-1962). Des lieux-plaies qui ne cessent de suppurer dans le cœur des Dahraouis et qui – concernant la grotte de Nekmaria – risquent de sombrer dans une nuit mémorielle, aucune disposition pratique sur le terrain n'ayant été prise pour faciliter l'accès à un lieu d'Histoire, un lieu d'ire et de recueillement (et non pas un simple lieu-dit). Tout comme à Sidi Ali où un musée de la Révolution a été érigé (sorte de musée Grévin de la torture), Nekmaria, à l'instar des autres lieux géodésiques de notre Histoire, mérite mieux que l'invisibilité et l'inaccessibilité dont il souffre. Comme s'il s'agissait d'un lieu de nulle part. La conférence-débat animée de façon magistrale par M. Abdelkader Bourahla, historien-chercheur, dans l'après-midi de la veille (8 juin) et les précisions qu'il a apportées, le 9 juin sur le site, ont suffisamment mis l'accent sur le caractère mémoriel exceptionnel de l'un des lieux géométriques de notre Histoire. Un précipité d'art et de convivialité Pas moins d'une centaine d'artistes, accourus de toutes les régions d'Algérie et même de France, ont vu leurs œuvres garnir les cimaises des trois espaces apprêtés à cet effet. Hachemi Ameur, en homme de culture et gestionnaire avisé, a procédé à un casting judicieux et équilibré, représentatif de tous les horizons géographiques, de toutes les générations, de tous les calibres (de la «griffa», mot que nous lui empruntons, au jeune loup aux dents longues), de toutes les filiations artistiques. Nous avons pu remarquer, outre la présence de Hachemi Ameur, celles de Djeffal, Chender, Debladji, Belkhorissat, Belmekki, Belhachemi, Bourdine, Belbahar, Boucetta, Sellal, Djemaï, Nedjaï, Valentina, Hioun, Sergoua, Gassouma, Mersali, A. Aïdoud, Y. Aïdoud, Redjah, Kerdoughli, Allag, Arslane, Bouamama, Zireg, Larouk, Arzazi, Hamidi, Mahboub, Souadji, Boutrif, Bourmel, Massen et bien d'autres plasticiens déficitaires en visibilité par leur discrétion et leur humilité. Ils étaient bien là, tous là, soit physiquement soit par leurs œuvres. Présents pour apporter leur corde au diapason, pour dire et pour chanter… Les cimaises, savamment scénographiées, offrent à l'œil un kaléidoscope de combinatoires diverses et complémentaires répondant dans leur majorité à des grammaires esthétiques caractéristiques de l'art moderne et de l'art post-moderne, ce que d'aucuns qualifient d'art vernaculaire. Les alchimies picturales se mêlent sans s'emmêler, se choquent et s'entrechoquent, se plient, se déplient et se multiplient, se lient et se délient, arpentant les chemins escarpés d'un langage multiple et varié, à la fois, laissant en friche toute esthétique codée. Elles confirment l'assertion du peintre contemporain américain AD Reinhardt pour qui «l'art vient seulement de l'art et ne vient pas d'ailleurs. Le peintre procède seulement des autres peintres et c'est vrai dans toute l'histoire de l'art…» Assertion qui convoque pour l'ensemble des œuvres exposées, les veines cumulées et métabolisées de bien des artistes et mouvements du XXe siècle : Tapies, Issiakhem, Pollock, Martinez, Barcelo, Atlan, Bouzid, Riopelle, Richter, Khadda, Arnulf Rainer, l'abstraction lyrique (art informel et tachisme), l'expressionnisme abstrait (color-field façon Clyford Still) et bien d'autres encore… Il y a lieu de noter que dans l'ensemble des œuvres exposées, le figuratif fait pale figure et ne figure qu'à de rares exceptions sur les cimaises. L'assertion d'AD Reinhard (Supra) se vérifie quel que soit le discours car il s'agit dans tous les cas de figure, loin de laisser libre cours à la facile rumination du passé, de donner la parole (ou plutôt, le pinceau) à l'intuition, au sensitif, à la liberté absolue de dire même si c'est pour dire avec Nietzsch que «l'art est un mensonge qui nous fait comprendre la vérité». En quittant ces cimaises, nous avons eu l'impression de quitter une part de nous-mêmes qu'on avait retrouvée, l'espace d'une rencontre où tout un chacun s'était senti retrouvé, reconnu, aimé, «constaté»… visible. Car le mal profond des arts culturels en Algérie c'est le manque de visibilité… De visibilisation d'artistes qui ont l'impression, chacun dans sa thébaïde, de pédaler en roue libre. Mansour Abrous, un glaneur de mémoire Une conférence-débat, organisée dans la matinée du 8 juin, a permis aux auditeurs d'écouter, M. Mansour Abrous présenter le «Abrous nouveau», dictionnaire biographique de 650 pages intitulé : «Algérie : arts plastiques, 1900 à 2010». Un outil indispensable et irremplaçable car unique et incontournable, car objectif et quasi exhaustif, d'une remarquable honnêteté. Cet universitaire de la Sorbonne de Paris, ancien professeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, actuellement chargé de mission culture et communication de la délégation à la politique de la ville et de l'intégration de la mairie de Paris, est un infatigable glaneur de tesson de notre mémoire culturelle qui n'a de cesse, depuis plus d'une quinzaine d'années, d'être à l'écoute de tout ce qui se crée en Algérie dans le domaine des arts visuels, des arts plastiques en particulier. Un travail très rare et utile de scrutateur dans un paysage où la désertification est omniprésente, dans un pays où il n'existe aucune revue dédiée aux arts plastiques (en France elles sont près d'une cinquantaine). Enrichis de s'être rencontrés La seconde conférence programmée dans la même matinée, animée par M. Debladji, artiste plasticien et enseignant à l'Ecole régionale des beaux-arts de Mostaganem, a été consacrée à la définition de «l'art contemporain», notion floue qu'il s'est évertué à décanter dans une intervention pertinente qui a suscité un débat, par moment fort animé, qui a, ensuite, dévié sur le problème de la situation sociale de l'artiste. Un artiste pauvre dans un pays riche. Les 8 et 9 juin 2011, les artistes se sont néanmoins enrichis… de s'être rencontrés.

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