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Un travail de lexicologues, une oeuvre de référence
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 10 - 2011

Chaque chose, dit-on, a un début et une fin. Cela n'a pas été le cas du dictionnaire qui, depuis qu'il a été inventé, s'est actualisé et, au XXe siècle, est entré dans un processus de diversification par une mise à jour des mots et une adaptation au contexte socio-culturel.
Tout comme les denrées de consommation courante, les machines et autres outils d'utilité quotidienne, le dictionnaire fait l'objet d'une concurrence fondée sur la qualité du travail, le format, le prix. On en a vu pendant les Salons du livre et on a entendu des gens parler des prix inabordables concernant ces œuvres de référence irremplaçables. Que de fois avons-nous souhaité, nous les passionnés du dictionnaire, avoir les moyens de s'en procurer ou de le renouveler au moins une fois tous les dix ans ! En une décennie, contrairement au monde figé par manque d'ouverture ou de perspective d'avenir, le monde moderne connaît une grande évolution qui se traduit par l'introduction de nouveaux termes techniques ou de néologismes nés des dernières inventions, particulièrement dans l'informatique et le téléphone. Les lexicologues spécialisés se font un devoir de rassembler toutes ces nouveautés lexicales pour apporter une aide appréciable à tous ceux qui ont la mémoire défaillante ou qui cherchent à sortir de leur état de déconnectés. Qui est l'auteur d'un dictionnaire ? En réalité, le dictionnaire est confectionné avec beaucoup de soins par une équipe spécialisée composée de linguistes, lexicologues, littéraires, scientifiques de toutes branches confondues, publicistes, travaillant en parfaite complémentarité et interaction. Il existe des mots en rapport avec tous les domaines de la vie culturelle. Le dictionnaire adapté à tous les niveaux sous forme de formats différents, comme Le Larousse, Le Robert ou ceux de toutes les langues du monde porte des ensembles de mots appartenant à tous les champs et notions lexicaux possibles pour répondre aux besoins de la grande diversité des utilisateurs. Aujourd'hui, le progrès est tel qu'on a pensé faire des dictionnaires de médecine générale ou de médecine végétale, de linguistique, des arts. Le Larousse a mis sur le marché des dictionnaires étymologique, analogique, des synonymes, des difficultés de la langue. A l'intention des traducteurs, on a mis en forme des dictionnaires bilingues ou trilingues. Ah ! si l'on pouvait tous les réunir dans sa bibliothèque personnelle, disent les bons étudiants et chercheurs. Du trafic moyennant des dictionnaires Quelques amoureux des lettres et passionnés de lectures enrichissantes ne cessent de dire qu'ils n'ont pas envie d'aller à l'exposition ou au Salon du livre sous le prétexte d'avoir gardé de très mauvais souvenirs du temps où les livres étaient soutenus pour être mis à la portée de toutes les bourses. Ceux qui étaient importés coûtaient moins chers chez nous que dans leur pays d'origine. Des énergumènes en grand nombre et bien informés prenaient d'assaut la foire du livre. Et chaque année, ils s'emparaient des livres les plus demandés et surtout des dictionnaires. Dès les premières semaines qui suivaient l'événement, on les trouvait vendant à la criée ces ouvrages normalement destinés aux gens intéressés et versés en matière de recherche. On les écoulait comme d'autres denrées destinées à la consommation. Des mains de trafiquants manipulaient des objets sortis des mains de spécialistes et de maisons d'édition renommées. On ne peut imaginer l'impact que peuvent avoir de mauvais souvenirs sur les lecteurs. Une interdiction de tirer de gros bénéfices à partir de la vente des livres. Ceux qui ont acheté des livres par caisses entières auraient dû attirer l'attention des responsables sans doute complices. Le dictionnaire, un outil pour quel usage ? Tout le monde, même parmi ceux qui ont fait des études même primaires, savent à quoi sert un dictionnaire. Il arrive même aux moins lettrés d'avoir envie de connaître le sens des mots entendus ou d'avoir quelque aperçu sur la vie des inventeurs, écrivains, hommes et femmes politiques qui ont marqué le monde. L'élève ou l'étudiant bien organisé dans son travail et soucieux de son avenir a recours au dictionnaire. Parmi cette masse de scolarisés, beaucoup se sont laissés aller à l'abrutissement par un système scolaire désorganisé et médiocrisant. Il existe des médecins et des ingénieurs qui ne savent pas rédiger une lettre ou communiquer dans une langue. Normalement, en douze ans de scolarité, si des méthodes efficaces avaient été mises en œuvre dans des conditions d'apprentissage favorables, tous les enfants sortiraient du cycle secondaire avec de réelles compétences d'expression écrite et orale. Cela voudrait dire que tout est à refaire, car si l'enseignement se fait convenablement, les élèves sentiraient plus la nécessité de recourir aux dictionnaires. Ceux qui ont fait l'expérience de l'amour du dictionnaire, sinon de son utilité, savent bien que sans cet outil, il n'y a point de progrès. Les Tahar Djaout, Anouar Ben Malek et tous ceux qui sont nés dans les années soixante, soixante-dix et qui ont réussi brillamment en sciences exactes, en médecine avec un bon niveau de langue qui leur ouvre la porte des publications internationales, comme participants ou comme lecteurs, deviennent plus facilement auteurs de livres avec toutes les qualités de style et doivent servir d'exemples. Ces jeunes, devenus miraculeusement polyglottes, pour leurs prédispositions, ont dû en grande partie bénéficier d'un soutien parental ou autre et sous des formes diverses. Les uns se sont fait payer des cours grâce à des moyens financiers, d'autres sont issus de parents parlant bien à la maison. Il y a aussi la catégorie de ceux qui ont réussi par leur ténacité. Ils ont surmonté tous les obstacles et ont réussi. Ils rappellent la petite Chinoise de 9 ans que des parents divorcés ont abandonné à Paris. Recueillie par l'assistance publique comme fille vulnérable qui traînait dans les rues, elle est devenue une miraculée. Au départ, elle ne savait pas dire un mot en français, même pas bonjour. A 18 ans, elle a obtenu le bac avec la mention «très bien» et des notes frisant le 20 sur 20 dans toutes les matières. Là où elle a le plus étonné c'est en philosophie où elle a obtenu 19,5/20. Cela laisse supposer un excellent niveau de réflexion et de maîtrise de la langue. Comment a-t-elle fait ? Elle notait sur un carnet chaque mot nouveau qu'elle entendait au jour le jour. Ensuite, une fois chez elle, elle faisait à outrance du dictionnaire. Un travail de fourmi mené avec ténacité. Un rôle sémantique déterminant Le meilleur dictionnaire est celui qui vous donne tous les néologismes, les archaïsmes, les synonymes, les dérivés et l'origine des mots. Une fois dans une vente à des fins publicitaires, le dictionnaire Le Robert est présenté comme le meilleur sous le prétexte qu'il donne tous les détails importants, y compris les mâles et les femelles des animaux et le nom de leurs cris. On joue aussi sur des mots qu'on introduit et dont on cherche à vérifier le sens à l'aide du dictionnaire. La création d'images métaphoriques pousse également à faire un choix entre des synonymes et des combinaisons de mots pouvant conduire à des sonorités harmonieusement agencées. Il ne faut pas pour quiconque écrit répéter des mots identiques au risque d'en faire une obsession ou une banalisation. On peut être guidé par le désir d'objectivité, de clarté, d'exhaustivité. C'est pourquoi on met à notre disposition des dictionnaires pour grands qui comportent plus de 65.000 mots. On ne peut pas les connaître tous, mais on s'exprime d'autant mieux quand on en connaît un maximum. C'est peut-être ça qui a fait dire à Cocteau qu'un chef-d'œuvre est un dictionnaire en désordre. Les écrivains les plus talentueux peuvent être admirés ou méprisés. Molière a été traité de canaille parce que son talent n'est pas mis au service des pauvres. On dit des autres qu'ils ont créé des personnages par leur style épuré, fluide qui fait tout découvrir. Il y a ceux qui jouent sur les mots pour brouiller les pistes, obligeant ainsi les lecteurs à faire une analyse sémantique des mots pour accéder au sens. Encore faut-il faire usage d'un bon dictionnaire ?

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