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A la mémoire du moudjahid Hamiani Mohamed
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 11 - 2011

«Celui qui traite avec les hommes sans être inique, leur parle sans mentir, leur fait des promesses qu'il ne rompt pas, fait partie de ceux qui ont atteint la noblesse parfaite et la rectitude éclatante : il faut le prendre pour frère». (le Prophète QSSL).
Le lundi 6 novembre 2006, nous quittait pour rejoindre l'Eternel notre père, grand-père, beau-père, frère et ami Hamiani Mohamed, nom de guerre Haritane : contraction de « harer el Watan » (libérer le pays). Né en 1929 au douar Kelailia, dans une famille noble, chorfa , persécutée par l'armée française et dépossédée de ses biens matériels mais pas de sa dignité. A six ans, c'est déjà avec courage et assiduité qu'il fréquente l'école Pascale-Muselli. En effet, c'est à pied et à dos d'âne qu'il parcourait les 6 km qui séparaient son domicile, proche du mausolée du Saint Sid el Cheikh bel Hamiani, de la gouba de ses ancêtres, fidèles alliés de l'Emir Abdelkader, qui mirent à sa disposition les meilleurs de leurs cavaliers et de leurs chevaux, de son lieu d'apprentissage. Certificat de fin d'études primaires en poche, il se mit à rêver d'un avenir meilleur, tout en restant bien sûr attaché à sa terre, à son pays : l'Algérie, son éternelle passion, son grand amour. Fasciné par l'avènement d'un Etat algérien annoncé par l'émir qui devait garantir à tous l'accès à l'éducation, à la justice sociale et à la dignité, les germes du combat saillent en lui et le rongent. La répression féroce qui suivit l'insurrection du 8 mai 1945 où des milliers de manifestants sont abattus par l'armée française à Sétif, Kherrata et à Guelma, et les expéditions punitives, les ratissages qui ont duré plusieurs semaines, pendant lesquelles même le bétail n'a pas été épargné. Cette barbarie inouïe, où la « France des droits de l'homme » a atteint des sommets dans l'immonde, le plus souvent au nom de « la civilisation » l'indigne et l'exaspère. Mohamed Hamiani dit Haritane qui est à peine adolescent, découvre les horreurs du colonialisme qui, en plus, lui barrent la route de l'enseignement secondaire. Humilié par cette nouvelle injustice, sa volonté en sort encore plus déterminée, renforcée, son choix est fait et il est irréversible : c'est celui de la libération de l'Algérie du joug colonial de plus en plus insupportable. La souffrance du peuple algérien et le sort réservé à la femme algérienne le révoltent. Le militant Mohamed Hamiani est né. Il cherche alors comment participer activement à la libération du peuple algérien. Tout naturellement, il s'agrège à cette génération d'avant-guerre de libération nationale, cette pépinière qui a donné naissance à la fibre patriotique et nationaliste que chaque Algérienne et chaque Algérien conservent jalousement. D'abord militant actif au PPA (Parti du Peuple Algérien), puis au MTLD (Manifeste pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), à l'OS (Organisation Spéciale), et enfin au FLN, il distribue des tracts, colle des affiches et organise des réunions aux côtés de militants célèbres et anonymes. Face à un ennemi brutal et impitoyable qui n'hésitera pas à utiliser les pratiques les plus viles pour contrecarrer les actions des libérateurs de notre nation et qui répliquera à chaque fois par une répression sanglante, la voie politique a très vite atteint ses limites. Seule la lutte armée, imposée par l'occupant, s'impose alors à lui et à ses camarades comme unique solution : c'est le déclenchement de la Révolution, le 1er novembre 1954. Le monde s'émeut du sort des Algériens, et l'internationalisation de la question algérienne ravive le militant convaincu qu'est Haritane et le porte tout naturellement aux armes. Il apporte sa pierre à l'édifice de la Révolution et s'applique à étendre la fibre libératrice qu'il porte en lui dans l'Ouest algérien. Il se procura une première arme et se retira à Kellal (douar aux Monts de Béni-Chougrane) pour s'entraîner, puis une deuxième, une troisième jusqu'à constituer un arsenal qu'il a mis au service de la Révolution. Il a choisi le corps des fidaiyne pour être au cœur même des villes, donc au cœur des dispositifs militaires et administratifs de l'ennemi mais aussi pour semer l'insécurité aux centres urbains afin de mieux déstabiliser et affaiblir l'armée coloniale. A Mascara, sa ville natale, il commet son premier attentat le 26 septembre 1956 sur la personne d'un collaborateur avec sa propre arme. Seul, il rentra chez lui et ne fut jamais inquiété pour cet acte. Mais son courage n'était plus à prouver, et ce premier attentat fut le point de départ d'une série d'autres qu'il commandita et accompagna personnellement partout dans la région, comme le célèbre incendie des 14 fermes qui permit de mobiliser l'armée française et de détourner son attention du passage d'un groupe important de Fidaiyne de Saïda à Sidi Bel Abbès, la bombe déposée dans un café de Mascara par son propre frère Bouskrine, âgé d' à peine 16 ans. La liste est longue de ses hauts faits de guerre qu'on ne saurait tous citer dans cette pensée. En militant convaincu et convaincant, il mit à contribution sa mère Zoulikha bent Bouskrine et son épouse qui récupéraient les armes après les attentats. Les 2 femmes circulaient de « Trig el kebira » à « Sidi Bouskrine » , à « Baba Ali » avec des haïks qu'elles jetaient sur les corps des Algériens abattus par l'armée française, et quand elles n'en avaient plus, c'est leur propre haïk qu'elles enlevaient . A la maison, en véritables complices, elles cachaient les armes et les tenues prises à l'ennemi. Mohamed Hamiani était un stratège hors pairs Arrêté en compagnie d'un groupe de scouts, il fut jugé et condamné pour atteinte à la sûreté nationale et terrorisme, puis incarcéré à Mascara, transféré à El Asnam et à Oran d'où il continuait son action de chef de groupe Fida. Cet homme humble et généreux nous a quitté victime d'un infarctus, à l'âge de 77 ans. Il était entouré de ses enfants et petits- enfants à l'hôpital Bichat de Paris, rapatrié le lendemain, soit le 07/11/2006. Il repose au cimetière Sid Ahmed de Mascara sa ville natale et de combat, où les autorités, ses frères d'armes et toute la population lui rendirent hommage et baptisèrent le centre culturel à son nom El Moudjahid Hamiani Mohamed. Sa femme, ses enfants, ses petits-enfants, son frère, ses amis de Mascara, Alger, Oran, Paris, Lille, Boulogne-sur-Mer et Besançon, ses frères d'armes demandent à tous ceux qui l'ont connu et aimé d'avoir une pieuse pensée pour lui. Ceux dont les Anges reprennent l'âme - alors qu'ils sont bons - [les Anges leur] disent: «Paix sur vous! Entrez au Paradis, pour ce que vous faisiez » (Sourate an-Nahl).

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