Le directeur général des sports au ministère de la Jeunesse et des sports (MJS), Hocine Kennouche, a qualifié hier de «juste moyen» les résultats enregistrés aux Jeux sportifs arabes de Doha (Qatar), refusant de les assimiler à un échec. «Les résultats réalisés pas nos athlètes sont tout juste moyens, c'était prévisible. C'est vrai qu'ils sont en deçà des attentes, mais je ne peux parler d'échec», a indiqué à l'APS le directeur des sports au MJS. Regrettable bilan, l'Algérie a terminé à la 5e place au tableau des médailles avec un total de 88 médailles (16 or, 31 argent, 41 bronze), loin derrière l'Egypte, intouchable avec une moisson de 233 médailles (90 or, 76 argent, 67 bronze). Une piètre performance que justifie de manière approximative le responsable du sport au MJS : «Les nations qui nous ont précédé au classement final ont poursuivi leur politique de formation, contrairement à nous, avec la situation qu'a connue le pays», notamment durant la décennie du terrorisme. Comme au lendemain des Jeux de Maputo où le directeur des sports au MJS avait laissé entendre que des mesures seront prises à l'encontre des fédérations «défaillantes», il réaffirme encore une fois que la tutelle va réagir. «On ne va pas rester les bras croisés devant cette situation, d'autant que le ministère n'a pas lésiné sur les moyens pour de meilleurs résultats. Nous avons installé une commission d'évaluation, composée de techniciens de l'ISTS, de cadres du MJS, et même de journalistes, qui se réunira dans les jours à venir pour analyser les résultats de chaque fédération», a-t-il souligné. «S'il y a des personnes qui devront partir, elles partiront» Appelé à se prononcer sur les fédérations «défaillantes», M. Kennouche a cité la discipline de la natation, avec un maigre bilan d'une seule médaille d'or, 9 argent, et 6 bronze, au moment où lors de la précédente édition en 2007 en Egypte, les nageurs algériens s'étaient illustrés avec un total de 35 médailles (11 or, 10 argent et 14 bronze). «La natation est un exemple parmi d'autres. Déjà lors des Jeux africains de Maputo, cette discipline est passée à côté, mais par sagesse, on a préféré lui donner une nouvelle chance». Kennouche est toutefois monté au créneau, annonçant que des «changements» vont être opérés au niveau des staffs dirigeants et techniques de certaines fédérations. «S'il y a des personnes qui devront partir, ils partiront. Il est temps pour la tutelle de sévir. Je pense que certains staffs techniques vont partir, surtout pour les sports qui ont raté leur sortie», réaffirmant que tout se décidera à l'issue du «bilan qui sera élaboré par la commission d'évaluation». Dégageant la responsabilité de son département ministériel, le directeur des sports au MJS, refuse de parler d'ingérence dans les prérogatives des fédérations. «Au niveau du ministère, on a toujours respecté le travail effectué par les fédérations, notamment sur le plan technique, on leur a donné une autonomie de gestion, mais vu les résultats actuels, nous sommes obligés de réagir, surtout que la tutelle a mis des moyens colossaux, humains et matériels à leur disposition». Et d'ajouter à propos du même sujet : «Désormais, l'autonomie ne sera accordée qu'aux fédérations qui le méritent, on ne cautionnera plus dorénavant de mettre autant de moyens, pour aboutir à de tels résultats. C'est inadmissible». M. Kennouche a estimé d'autre part que le fait de prôner une politique de rajeunissement et de faire participer de jeunes athlètes à des manifestations de cette envergure ne constitue pas une «erreur de stratégie». «C'est loin d'être une erreur stratégique, il faut quand même préparer ces jeunes aux futures échéances, leur permettre d'acquérir plus d'expérience, notamment pour la gent féminine, qui s'est d'ailleurs illustrée, en décrochant la moitié des médailles d'or à Doha (8)», a-t-il conclu. Aux 12es Jeux sportifs arabes, l'Algérie est considérée comme une des plus grandes délégations avec 211 athlètes dont 136 garçons dans 18 disciplines, derrière le pays hôte et l'Egypte, sans pour autant justifier cette présence massive au tableau des médailles. Lors des derniers jeux disputés en Egypte en 2007, l'Algérie avait réussi à récolter un total de 128 médailles (32 or, 44 argent et 52 bronze).
