Six mois à peine après le succès de la rencontre organisée les 8 et 9 juin 2011, à l'occasion de la Journée de l'artiste, Hachemi Ameur, artiste plasticien émérite et directeur de l'ESBA de Mostaganem, secondé par un staff efficace, a réitéré, en plus grand, l'auguste geste de réunir la famille artistique, dans toutes ses composantes, autour d'un programme riche en activités pédagogiques et conviviales qui a rassemblé entre 150 et 200 participants (artistes, enseignants, universitaires, journalistes, étudiants et invités) venus de tous les horizons du pays, d'Europe et du Maghreb (diaspora). La thématique retenue a tourné autour des notions très controversées d'art moderne et contemporain, vaste champ que les différentes interventions légitimes et autorisées n'ont pu faire mieux que défricher des concepts poreux et vaporeux qui ont de tout temps échappé à toute coagulation rigoureuse autour d'une définition. Un contenu varié et équilibré Parallèlement à plus d'une centaine d'œuvres exposées où alternaient les langages les plus variés notamment ceux émargeant aux différentes tendances du modernisme et du post-modernisme, des conférences et des workshops ont été animés par des professeurs et des artistes conférant à cette rencontre un caractère rigoureux où l'ardeur et le professionnalisme le disputaient à l'échange connoté par moments de séquences, où le décibel le disputait à la rigueur de l'argument. Un timing pédagogique efficient L'équilibre des différentes activités a permis à chaque participant de s'inscrire dans un timing en adéquation avec le contenu de la programmation. Ainsi, après le vernissage de l'exposition, il a été prévu pas moins de quatre conférences-débats et cinq workshops, le tout couronné par la présentation d'une vidéo-documentaire relatant les journées animées par l'ERBA de Mostaganem, lors de la célébration de la Journée de l'artiste (8 et 9 juin 2011) baptisée «Artistes pour Nekmaria». Des conférences-débats animées Les quatre conférences ont eu pour animateurs : Mansour Abrous : «Histoire de l'enseignement artistique en Algérie et son apport à l'art contemporain», Zoubir Hellal : «Pédagogie et cursus de l'enseignement appliqués à la formation artistique», Jaoudet Gassouma : «Les arts contemporains algériens, une réalité ou un simple exercice de style ? », Ali El-Hadj Tahar : «Les concepts de l'art moderne et contemporain». Saïd Debladji et Adlane Djeffal, professeurs à l'ERBA de Mostaganem, ainsi que Aziz Mouats, universitaire, ont été les héroïques modérateurs des débats, parfois robustes, auxquels nous avons assisté. Des débats très intéressants qui ont vu intervenir notamment, outre les conférenciers, Karim Sergoua, Yamo, Ali Silem et Madame (universitaire à Angers), Samta Benyahia, Mustapha Nedjaï, Sadek Amine-Khodja (directeur de l'EBA de Constantine), Mohamed Massen… Débats nourris et passionnants, quelque peu passionnés mais toujours empreints de beaucoup de sincérité. Art contemporain quand tu nous tiens par ton profil toujours fuyant et jamais suffisamment circonscrit ! Des workshops stimulants Ils étaient répartis en cinq ateliers animés respectivement par Mustapha Sedjal et Abderrahmane Ouattou (10 étudiants) pour l'art vidéo ; Moussa Bourdine (8 participants) pour la peinture ; Rachid Nacib (10 étudiants) pour le transfert d'images ; Mustapha Guerziz (5 participants) pour la photographie ; Karim Sergoua (10 élèves) pour l'activité libre (atelier Hôrr). Les travaux de ces workshops ont fait l'objet, le 14 décembre, d'une présentation par les encadreurs ainsi que par les élèves tant concernant les thématiques que les démarches adoptées au cours des différentes étapes de conception et de réalisation. Des projections vidéo attrayantes L'après-midi du 15 décembre a été consacrée à la projection d'une vidéo du plasticien, professeur à l'ERBA de Tipasa, Abderrahmane Ouattou (D'une image à l'autre suivie de débats très consensuels) ainsi qu'à celle de Abderrahmane Mostefa relatant les activités programmées par l'ERBA de Mostaganem, lors de la commémoration de la Journée de l'artiste, en juin 2011. Des excursions et des visites instructives Une excursion organisée le 15 décembre nous a permis de visiter des lieux emblématiques de la région dont une a été consacrée à la zaouia El-Alaouia de Debdaba. Un déplacement sur site nous a donné l'occasion de nous rendre sur le chantier (au stade des finitions) de la future école des beaux-arts de Mostaganem, sise au cœur du quartier universitaire et d'apprécier la grande ambition de cette ville de devenir un pôle de savoir et de rayonnement culturel. La soirée musicale qui a clôturé cette rencontre à l'hôtel El-Mountazah, dont les propriétaires sont de fervents collectionneurs d'artistes algériens, nous a offert le loisir de goûter au précieux plaisir d'apprécier des morceaux emblématiques du patrimoine tant local que national. Des moments riches et enrichissants Des rencontres comme celles-ci, on en redemande. Elles brasillent par leur richesse et la maîtrise programmatique qu'un staff savamment animé par le toujours disponible et souriant Hachemi Ameur a su nous réserver. Des rencontres qui gagneraient à être pérennisées pour en faire une grand-messe utile pour les artistes et pour le pays. Une grand-messe où comme dirait le poète «chacun aura sa part et tous l'auront en entier» dans une pleine et sincère confraternité. Lors de notre participation, en juin 2011, à «Artistes pour Nekmaria», nous avions fait cette suggestion à Hachemi Ameur et lui avions même proposé de baptiser cette manifestation «Most'Arts», idée que nous réitérons et ne cesserons de rappeler sans perdre espoir. Car Most'Arts rime et rimera toujours avec espoir.
