Les promoteurs de ce nouveau désordre mondial ne visent pas seulement la liquidation de la souveraineté nationale des différents Etats, leur objectif à long terme est d'effacer purement et simplement tous les Etats de la carte, à l'exception de deux d'entre eux, les piliers du système. La tactique courante dans ces pays consiste à organiser un putsch «pacifique» baptisé «révolution» (de telle ou telle couleur), lequel se déroule toujours selon le même scénario : on crie à la fraude électorale avant même que les élections aient eu lieu, on envoie des manifestants professionnels, on fait pression sur le pouvoir en place. Les services secrets jouent, bien entendu, un rôle éminent dans ces entreprises de subversion, de même que les réseaux américano-sionistes et leur presse toute-puissante, la «société civile», les combattants pour les «droits de l'homme» (en Chine ou en Iran, pas aux Etats-Unis ou en Israël), les ONG (Reporters sans frontières, Médecins sans frontières, Comploteurs sans frontières), etc. On n'hésite pas à attaquer verbalement, puis militairement, des régimes dictatoriaux que l'on a soi-même mis en place ou soutenus ou dont on s'est servi. Des Etats réactionnaires, comme l'Arabie saoudite, sur lesquels ces promoteurs de la «démocratie» s'appuient en priorité depuis des décennies, ne sont pas encore menacés mais ne perdent sans doute rien à attendre. Pour ce qui est des îlots de résistance traditionnels ou récents, il est évident que dans un monde où même les Etats «réformés» sont victimes d'attaques ciblées, ces pays «dissidents» ne restent pas épargnés. La subversion y est certes plus difficile et les agressions frontales plus aléatoires pour le moment, mais le processus est cependant enclenché. Parfois, comme dans le cas de la Libye, des dirigeants «ultra-révolutionnaires» assassinés. La Chine et la Russie, bien que pôles potentiels de résistance, n'entrent pas tout à fait dans la catégorie précédente. Compte tenu de leur taille et de leur poids, le problème que posent ces pays pour les mondialisateurs est infiniment plus complexe. Ce qui n'empêche pas, bien sûr, de leur appliquer aussi souvent que possible le traitement destiné aux «fortes têtes» de petit calibre. Mais tant que le parti qui se dit encore «communiste» contrôlera la vie politique chinoise, et tant que Poutine (ou un successeur partageant ses idées) est au pouvoir en Russie, le traitement en question sera insuffisant. Malgré tout, l'objectif reste de faire imploser la Russie et la Chine comme on a fait imploser l'URSS. Le cas des récentes élections le prouvent assez suffisamment. Vis-à-vis de l'Union européenne, la tactique est bien entendu différente. La mise au pas, réalisée depuis longtemps, rend superflue toute tentative de déstabilisation. (A suivre)