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«Le terrorisme sur les lieux du travail : une violation insidieuse des droits de l'homme»
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 01 - 2012

Aussi curieux que cela puisse paraître «Le terrorisme sur les lieux de travail» est l'expression employée par les Américains pour désigner le harcèlement moral ou psychologique en milieu professionnel (workplace terrorism) et renseigne on ne peut mieux sur la gravité de cette violence perverse.
En Algérie, le harcèlement moral au travail ne cesse de se propager, notamment dans le secteur public, encouragé sans doute par l'absence d'un cadre juridique précis en mesure de sanctionner sur le plan pénal des tortionnaires d'une nouvelle génération, ainsi que par la saturation du marché de l'emploi. La présente contribution a pour ambition d'ouvrir le débat sur cette épineuse question aux facettes multiples, laquelle, jusqu'à une récente date, appartenait au domaine des tabous. Nous examinerons donc successivement la définition du harcèlement moral, ses conséquences ainsi que la protection juridique des travailleurs victimes de violences psychologiques. Le harcèlement moral, un ensemble d'actes vindicatifs, cruels, malicieux et humiliants Le harcèlement moral ou psychologique (terrorisme sur les lieux du travail, persécution) est une attitude perverse d'un supérieur hiérarchique qui vise l'élimination d'un subalterne ou dans certains cas d'un groupe d'employés. Cette conduite abusive par sa répétition et sa systématisation porte gravement atteinte à l'intégrité physique et morale du salarié ainsi qu'à sa dignité. En effet, pour arriver à ses fins, le harceleur fait recours à des moyens vindicatifs, cruels, malicieux et humiliants lesquels portent atteinte à la liberté d'expression du harcelé, à sa vie privée à son honneur ainsi qu'à la qualité de la vie professionnelle. Atteinte à la liberté d'expression La victime du harcèlement moral est complètement ignorée, séparée du reste du personnel et désignée comme l'ennemi à abattre, auquel personne ne doit adresser la parole, même en dehors du service, sous peine de représailles disciplinaires sévères. Pis encore, elle n'est conviée à aucune réunion de travail ou réception, ne reçoit aucune information sur la vie de l'entreprise et n'est pas autorisée à recevoir des visites même celles de parents ou de la famille. Cette absence de toute forme de communication est souvent accompagnée de brimades et de remarques désobligeantes chaque fois que l'occasion se présente. Pour acculer davantage le persécuté, le supérieur se mettra d'accord avec sa hiérarchie pour ne pas répondre aux doléances de la personne agressée. Atteinte aux droits à la vie privée, à l'honneur et à la dignité Le persécuté est fréquemment dénigré et des rumeurs sur sa vie privée sont méthodiquement propagées par un réseau activant à la solde du harceleur. Ainsi, des rapports sont transmis en catimini à la tutelle appuyés le plus souvent par des faux témoignages accusant l'agressé d'être un élément perturbateur qui cherche à déstabiliser l'entreprise et empêche les responsables de travailler !!! Le bureau du harcelé est fréquemment visité à son insu, son ordinateur, s'il a la chance d'en disposer, ses communications téléphoniques, voire même son courrier sont espionnés et ses fréquentations en dehors du service sont étroitement surveillés. Ces procédés vicieux, barbares, impliquant parfois des représentants du personnel — il faut le dire, hélas !— visent à isoler le terrorisé, à le confiner dans une grande solitude, ce qui augmentera ses souffrances et facilitera son anéantissement par la suite. Atteinte à la qualité de la vie professionnelle Souvent privée de toute forme d'activité, la personne persécutée se voit parfois confier des tâches dégradantes et déplaisantes ne correspondant pas à ses capacités professionnelles, encore moins à ses titres et diplômes. Elle est même placée sous l'autorité directe d'un responsable choisi au préalable parmi les cadres les moins expérimentés et ne possédant aucun titre. Des instructions strictes sont données au personnel de la logistique de ne pas entretenir le bureau qu'elle occupe, se situant généralement dans un endroit isolé ou difficile d'accès. Par ces manœuvres diaboliques, le harceleur cherche à empêcher la personne agressée, souvent un cadre gênant, d'avoir une influence quelconque au sein de l'entreprise et éviter que sa présence ne soit remarquée sur les lieux du travail, ce qui pourrait déboucher sur des conséquences imprévisibles. Signalons que, dans certains procès examinés par les instances judiciaires, il a été constaté que le harceleur essaye souvent de tirer, bien sûr, profit de ses propres turpitudes en déclarant que la victime refuse d'exécuter les tâches dégradantes qui lui ont été confiées et ne peut, de ce fait, prétendre à aucune promotion ! Il est utile de signaler que, devant l'importance de la résistance affichée par la victime, les moyens de harcèlement peuvent revêtir la forme d'accusations très délicates. Pourquoi le harcèlement moral ? Existe-t-il des employés plus enclins au harcèlement que d'autres ? Existe-t-il des explications aux motifs des comportements des persécuteurs en milieu professionnel ? Il n'existe pas un profil type du harcelé, car le harcèlement moral peut frapper n'importe quel employé, sans distinction d'âge, de sexe ou de grade hiérarchique. Parmi les facteurs en mesure de déclencher cette violence, on observe le plus souvent les capacités professionnelles élevées de l'agressé, ses diplômes, ses opinions, son sens très développé de l'éthique, sa tendance à contester les ordres illégaux, son origine sociale et parfois son look. Il ne faut pas perdre de vue que le terrorisé n'a failli à aucune de ses obligations professionnelles, ce qui explique les difficultés que rencontre son tortionnaire à user de sanctions disciplinaires, étant donné que ce genre de pouvoir est souvent entouré de garde-fous multiples susceptibles de démasquer sa mauvaise foi. Cette situation complexe, outre qu'elle aggrave les souffrances de la personne visée, qui n'arrive pas à trouver d'explications plausibles aux représailles de son persécuteur, renforce ainsi son isolement, car souvent soupçonné par ses collègues d'exagérer les faits. Les harceleurs, par contre, souffrent de sérieux troubles de la personnalité. Ils sont souvent dépourvus de certaines «qualités» qu'ils découvrent chez leurs victimes, ce qui réveillent en eux des pulsions incontrôlables les poussant à s'acharner aveuglement sur des personnes innocentes en se cachant derrière les pouvoirs organisationnels de l'entreprise ; ils commettent des atteintes abominables aux droits humains les plus élémentaires au nom de la société qui les emploie et en utilisant ses propres moyens. Hors service, ces agresseurs affichent une vie tout à fait normale, mais, sur les lieux de travail, ils cherchent toujours à être reconnus comme indispensables quel que soit le prix, même par l'élimination d'autrui. Ce n'est donc pas par hasard que, sous d'autres cieux, les emplois supérieurs de gestion dans les grandes entreprises ne sont attribués qu'après avoir fait subir aux managers pressentis des examens médicaux très poussés où la psychologie occupe une part importante. Le but recherché est de savoir si le futur responsable ne souffre pas de déficience psychologique. De nos jours, se faire examiner par un psychologue et même par un psychiatre s'avère très bénéfique car «on ne connaît pas assez soi-même, l'être humain peut être dangereux pour sa personne et son entourage sans le savoir». Les ravages du harcèlement moral Les conséquences de la persécution de la personne humaine sur les lieux du travail sont multiples et concernent aussi bien l'employé terrorisé, sa famille, l'environnement du travail ainsi que l'économie du pays. (Suivra)

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