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Quand les chaînes de la servitude ont été brisées (I)
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 07 - 2012

Le peuple algérien, dans la ferveur, dans l'intensité du souvenir, dans la confiance en l'avenir, commémore et célèbre le recouvrement de l'indépendance et 50 ans d'efforts soutenus pour édifier une nation à la mesure des sacrifices consentis par les générations qui se sont succédé du 5 juillet 1830 au 5 juillet 1962, et à la dimension des ambitions, des aspirations et de la fougue de la jeunesse algérienne.
Aujourd'hui, dans un même souvenir, dans un même élan, un peuple entier fait observer une halte à l'histoire pour interroger le passé et questionner le futur. Instants chargés d'émotion, de recueillement et d'espérance qui ont cristallisé et figé la larme et fait naître le sourire sur le masque de la douleur. La liberté, longtemps captive, a brisé les chaînes de la servitude pour éclairer l'ascension du peuple algérien vers la maîtrise de son destin. Sitôt la souveraineté reconquise, l'Algérie a fait fi des convulsions, des tentatives de division et de déviation, des appétits de tous ceux qui ont voulu briser cette ascension pour installer sur les décombres du colonialisme les temples de leurs fantasmes et soumettre le pays aux aléas de leurs chimères. Trempée dans la résistance, l'Algérie a balayé ces scories de l'histoire. Engagé avec la ténacité de l'espoir, le combat du développement, le combat de l'avenir, 50 années durant, la génération de juillet, guidée et animée par le souffle de celle de Novembre, s'est mise à l'ouvrage pour éradiquer les vestiges de l'exploitation et planter à travers villes et campagnes les pépinières de la liberté. Déjà, les premières moissons commencent à s'engranger : les trépidations des usines, la terre fécondée par le labeur inlassable du fellah, l'effervescente activité d'une jeunesse avide de savoir, forment le tableau harmonieux de la marche de l'Algérie vers les horizons que Novembre et Juillet lui ont assignés. Les capacités du peuple algérien à poursuivre avec pugnacité l'œuvre exaltante de son développement, le prédisposent à dépasser les effets néfastes d'une crise mondiale qui n'épargne personne, tant il est vrai que ce peuple a toujours su se montrer à la hauteur de l'événement quant l'histoire l'interpelle. L'indépendance de l'Algérie a été saluée comme un événement exceptionnel à travers le monde entier. En France, le général de Gaulle reconnaît solennellement l'indépendance de l'Algérie. Aux USA, le président John Kennedy publie un communiqué. En URSS, les dirigeants soviétiques saluent la liberté retrouvée par le peuple algérien. En Yougoslavie, en Inde, en Suède, dans les capitales arabes et africaines, l'événement prend une dimension exceptionnelle... Alger, enthousiasmée, reçoit des messages des quatre coins du monde et prend déjà pour beaucoup le symbole de la lutte pour la liberté. Alger, 3 juillet 1962. Il est moins de huit heures. Toutes les rues du centre-ville, de Belcourt à Bab El-Oued jusqu'aux hauteurs de Télemly et de la Casbah , sont occupées par une foule qui clame à tue- tête «Tahia El Djazaïr» !!! Les visages sont marqués par un indescriptible bonheur d'hommes, de femmes et d'enfants qui n'en peuvent plus déjà de donner libre cours à leur joie de l'Indépendance. L'Indépendance ! Ainsi donc, ce mot magique, comme irréel, qui a fait prendre le chemin des maquis et des prisons à des générations d'Algériens depuis près de huit ans, venait enfin de pénétrer dans la ville blanche dont les édifices, les toits, les échoppes, les arbres, bref, tout ce qui pouvait constituer un support quelconque, étaient couverts du drapeau vert et blanc frappé du croissant et de l'étoile. Au carrefour du square Bresson, face au Tantonville qui avait prudemment débarrassé la terrasse, la foule en délire de Belcourt opère sa jonction avec celle venue de Bab El-Oued et de la Casbah toute proche. Des adolescents sont juchés sur le toit de quelques voitures vite submergées puis immobilisées. D'autres, plus agiles et plus téméraires, grimpent sur la façade de l'Opéra et accrochent encore d'autres drapeaux qu'ils embrassent sous les vivats de la foule qui, lorsqu'elle ne crie pas «Tahia El Djazaïr», entonne des chants révolutionnaires, chante et danse. Des terrasses de la Casbah montent, nettement perceptibles, les youyous des femmes qui n'ont pu se mêler à la foule. Légèrement en retrait de l'entrée de la rue Bab-Azzoun, sous les arcades, deux personnes âgées tiennent, à même le sol, des drapeaux. De l'autre côté, vers la mer étincelante, des groupes de jeunes traversent le bastion central et franchissent les grilles du port qu'ils investissent peu à peu au point que, vers midi, les quais, jusque sur la jetée de l'Amirauté, sont noirs de monde. Là encore, des drapeaux sont accrochés, y compris sur les mats des bateaux. Même exubérance, même joie, même enthousiasme dans le centre-ville à l'intérieur des rues Henri-Martin, Dumont-d'Urville, d'Isly, dans l'avenue Pasteur et la rue Berthezène, au plateau Saulière qui avait été le lieu, et désormais le témoin, où l'on avait tant combattu l'Indépendance. Près des facultés, une femme, juchée sur un véhicule, désigne du doigt la bibliothèque aux fenêtres béantes et aux murs calcinés de l'Université d'Alger et crie «Nous la construirons» ! Oui, reprend en chœur la foule, «Nous la reconstruirons et nous y enverrons nos enfants apprendre à construire l'Algérie nouvelle». (A.Suivre)

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