Face à l'augmentation de la consommation, la détérioration du matériel et le manque d'investissements et d'assiettes foncières pour la distribution de l'électricité, le groupe Sonelgaz s'est vu obligé d'opter pour le délestage. Ce choix contreversé, appuyé précédemment par des «arguments» du PDG du groupe, se retrouve aujourd'hui sous la colère grandissante de la population. Le délestage en Algérie, est-il un choix de la raison ? D'après quelques indiscrétions recueillies auprès des sources proches de la société et depuis l'entrée en vigueur de la loi de 2002 portant ouverture des activités de production de l'électricité et de distribution de l'électricité et du gaz aux investisseurs étrangers, «nous avons enregistré une augmentation de 14% de la consommation», indique notre interlocuteur ayant voulu gardé l'anonymat, en poursuivant «parallèlement seulement 0,5% d'investissement ont été réalisés». Une législation a été proposée par l'ancien ministre des Energies et des Mines, Chakib Khalil, et adoptée le 5 février 2002, et considérée comme étant un véritable échec et un frein au développement du secteur. Un échec ayant trouvé tout son sens, par les nombreuses et incessantes coupures d'électricité, constatées au niveau des wilayas du pays. Ainsi le manque de moyens financiers pour la rénovation et la mise à jour du système électrique, desservant l'ensemble du territoire national, constitue la raison principale de ces coupures. Dans le même sillage, le délestage «argumenté» de l'énergie électrique, résulte aussi, selon la même source, de la politique de facturation de la consommation de l'électricité, laquelle est restée la même durant des années. «Les pouvoirs publics ne veulent pas entendre d'un changement de la tarification», selon notre interlocuteur qui nous confie «Nous avons des factures impayées de plusieurs millions qui n'ont toujours pas été réglées par nos clients. Cet état de fait porte préjudice à notre société». Surconsommation, surcharge ou équipements défaillants, les raisons se multiplient alors qu'aucune solution efficace n'a été trouvée pour mettre un terme à ce chaos. En attendant, la solution miracle, le calvaire des Algériens se poursuit durant ce mois de Ramadhan.