La salle des conférences Mustapha-Mekki à Tiaret s'est transformée, jeudi, en un vrai gala de boxe entre les participants venus de quatre coins de la région, a-t-on constaté sur les lieux. La salle occupée par l'aile pro-Djafi Toumi, l'un des piliers du RND et vieux routier du monde syndicaliste, et l'un des conférenciers nationaux à Alger lors de la préparation du congrès, a fait l'objet d'une tentative d'occupation de force du podium. Opération initiée et commanditée par des ex-islamistes des différentes tendances politiques (Ennahda, Hamas, Islah) non reconnues par la majorité de militants du parti, qui projetaient d'organiser une assemblée générale à l'intérieur de la salle sans autorisation ; ils étaient munis de cartons remplis de fiches d'adhésion. Non content de la présence de Djafi Toumi et Feghouli Ahmed, ce dernier étant désigné pour la campagne électorale des prochaines élections locales et désigné officiellement par l'organique du TAJ, au moment où les redresseurs du FNA contenus par une poignée de fidèles, dont certains appartiennent à d'autres formations politiques (Parti des travailleurs), décident d'organiser un sit-in devant l'entrée en menaçant d'user de la force. Entre-temps, chaque groupe a désigné son maître à bord et procédé à l'installation des coordinateurs communaux, juste avant l'intervention d'un imam pour calmer les esprits. Mais une septième tendance s'impose sur le terrain, chapeautée par un représentant du mouvement associatif à la faveur de la campagne électorale constituée de blouses blanches et bleues dissidentes. Sur le podium, chaque tendance tente de s'imposer comme la seule instance habilitée à parler au nom du parti, respectant des instructions d'Amar Ghoul. Des accrochages sont alors signalés partout. Des imprimés portant la signature du patron national du TAJ s'avèrent être des faux. Ces papiers appelaient les militants qui ont envahi les lieux à déloger le bataillon de Toumi Djaffi et son conseiller Feghouli Ahmed des structures du parti. Un démenti catégorique, largement diffusé, va stopper cette manœuvre. Les mauvaises langues ont attribué cette action aux islamistes des différentes tendances politiques afin de mener la barque à bon port. Les observateurs ont assisté à une vraie masrahia entre démocrates, nationalistes et islamistes. L'huissier de justice Taif a préféré quitter les lieux, laissant derrière lui une arène. Mais de l'autre côté, loin des bruits de la salle, Abdelli, l'émissaire de Ghoul, a bien ficelé la liste des congressistes à l'hôtel Bouazza, sans consulter les présents et s'est envolé vers le poste de commandement : mission accomplie. Pour la fiche des renseignements des nouveaux coordinateurs du bureau de wilaya, on avance les noms de Toumi Djaffi, Feghouli Ahmed, le frère de Maâchi Ali et proviseur du lycée Ibn-Rostom, Aziz Aidouni (cadre à la santé ) et pas moins de 150 sympathisants. Quant à la seconde équipe chapeautée par Bouali, actuel maire de Sidi Hosni, portant la casquette du parti de Louisa Hanoune et cadre à la santé, candidat aux élections législatives sous les ordres d'un nouveau parti. Pour la bâtisse de Moussa Touati, tout se transforme et les cadres locaux ont défilé dans les couloirs munis d'une démission collective signée par les déserteurs et paraphée par le duo élu de l'APW : Meslem-Belhadj, bien appuyée par les élus communaux à leur tête Abdelhadi. Pour les islamistes, on compte trois catégories et pour le parti de Hamas figure un certain Youssef, l'un des fondateurs d'un parti porté disparu et qui a réussi à représenter le parti AHD 54 avant de rejoindre les rangs de Tajamou amal el-djazairi. Pour le second chef de file des redresseurs de Hamas, en l'occurrence cheikh Zebbar, transformant son local en permanence loin des regards et adhérant à toutes les franges de la société ; il désigne les futurs congressistes sans consulter la haute instance. Le plus grave est que les chefs de file ont profité de l'occasion de collecter les frais de cotisation à raison de 1 000 DA pour chaque congressiste, nous confirment les présents venus des quatre coins de la région. Dans l'autre aile des islamistes, figurent les ténors d'Ennahda à l'image de Hachemi et Sissani Mrabet, le premier connu par son parcours politique, membre du conseil communal à maintes reprises. Quant à son lieutenant, il a laissé ses empreintes à travers les archives des tendances politiques islamistes depuis le début du multipartisme, son nom n'a pas figuré sur les listes électorales durant les différentes élections. A Tiaret, les directives du parti de Ghoul n'ont pas encore trouvé le chemin pour rassembler afin d'élire un coordinateur du bureau de wilaya et désigner 32 congressistes, sans compter l'installation des représentants à travers les 42 communes. Au contraire, et pour étayer les dires, sept listes de 224 congressistes ont été déjà ficelées, comportant des déserteurs des différents partis qui ont préféré l'ouverture de permanences parallèles.