60% des déficiences et handicaps de l'enfant pourraient trouver leur origine au cours de la période périnatale. En Algérie, sur 800.000 naissances enregistrées chaque année, près de 3.900 enfants souffrent d'une déficience physique ou mentale, selon les estimations de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH). Le handicap quelle que soit sa nature est une source de paupérisation familiale et de désadaptation sociale.Parmi les handicaps qui touchent l'enfant, on rapporte que la grande majorité d'entre eux résulte d'événements pathologiques survenant entre la conception et la première année de la vie. Environ 60% des handicaps de l'enfant auraient une cause périnatale, c'est lorsque l'origine de l'infirmité se situe pendant la grossesse à partir de la 22e semaine d'aménorrhée et le 6e jour postnatal. Ces pathologies concernent aussi bien les grands prématurés, les nouveau-nés à terme ayant souffert d'encéphalopathie néonatale, c'est-à-dire manque d'oxygène, liée à une anomalie du travail ou de l'accouchement, ou d'autres souffrances néonatales. Par ailleurs, il existe des liens de causalité entre certaines situations et l'apparition de handicaps périnataux. On sait que l'élévation de l'âge de la mère se traduit par une augmentation du nombre de naissances d'enfants malformés. De même, l'accroissement du nombre de naissances d'enfants prématurés entraîne l'augmentation de la population des enfants à haut risque de séquelles. L'alcool et le tabac surtout, mais aussi la consommation de cocaïne, l'exposition au plomb, la présence de dioxines, le stress maternel constituent autant de facteurs aggravants des lésions cérébrales acquises en période périnatale. La plupart des handicaps ou déficiences d'origine périnatale peuvent être dépistés dans les 3 premières années, allant des handicaps majeurs qui peuvent être dépistés dès les premiers mois de la grossesse, les handicaps sévères : entre six et douze mois, jusqu'aux atteintes plus modérées qui sont dépistées à partir de deux ans. Le dépistage précoce des lésions cérébrales est essentiel, mais n'engage pas le pronostic. Actuellement, la réduction de la mortalité périnatale est au cœur du programme national de périnatalité, la question du handicap est, aussi, bien présente. Depuis 1976 (promulgation du code de la santé), l'Algérie a développé une politique d'intégration en faveur des enfants handicapés. Ce sont donc des interventions initiées par l'Etat, en vue de repérer les sujets handicapés et de leur assurer un traitement, une éducation, une formation et un emploi leur permettant d'exercer pleinement leur citoyenneté. Les mesures de prévention peuvent être engagées avant la naissance, pour la mère et pour l'enfant à naître. La mobilisation en amont des moyens matériels et des compétences médicales est donc indispensable dans la prise en charge des risques d'accouchement prématuré et constitue une première réponse en application d'une politique de régionalisation des soins adaptés, permettant le transfert de la mère en menace d'accouchement prématuré sévère et donc une grossesse à haut risque vers une maternité hospitalo-universitaire, de même que le développement des techniques de dépistage devrait contribuer à inverser le mouvement de hausse continue de la survenance de handicaps périnataux.