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L'urgence d'une mutation systémique pour une transition politique et économique
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 03 - 2013

L'objet de cette contribution reprend mon analyse parue dans un ouvrage collectif sous ma direction en 2005 à Casbah Editions intitulé «Les enjeux de l'Algérie : réformes et démocratie», suivi de plusieurs conférences aux universités de Constantine, Annaba, Alger (ENA), Tizi-Ouzou, Sidi Bel-Abbès et Oran et toujours d'une brûlante actualité à une année de l'élection présidentielle (1).
2. Cela est la résultante d'un système partisan inefficient et une société civile impotente. Pour le système partisan, en raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité d'entre elles, de la défiance nourrie à leur égard et à l'endroit du militantisme partisan, les formations politiques actuelles sont dans l'incapacité aujourd'hui de faire un travail de mobilisation et d'encadrement efficient, de contribuer significativement à la socialisation politique et donc d'apporter une contribution efficace à l'œuvre de redressement national. Pour preuve les dernières élections législatives du 10 mai 2012 où les bulletins nuls ont représenté 7,87 % par rapport aux inscrits (une nette progression par rapport à 2007), ce qui nous donne 100 moins 43,14%, soit un taux d'abstention de 56,86% plus 7,87% de bulletins nuls, donnant le nombre de personnes n'ayant pas fait un choix de 64,73%, environ les deux tiers de la population algérienne. La question stratégique est la suivante : le parti FLN avec 6,11% de voix par rapport aux inscrits, 8,53% inclus le RND et moins de 1% pour le Parti des travailleurs (PT) , souvent appendice des deux précédents partis, peuvent-ils engager l'avenir du pays? Ira-t-on vers un réel changement salutaire en réorganisant la société, du fait des bouleversements géostratégiques mondiaux annoncés entre 2015/2020, ou simplement du replâtrage, différant les tensions sociales inévitables à terme grâce à la distribution passive de la rente. Ce sont là des raisons suffisamment importantes pour envisager sérieusement de réorganiser le système partisan, loin de toute tutelle administrative, pour qu'il puisse remplir la fonction qui est la sienne dans tout système politique démocratique. En effet, le discrédit qui a frappé les formations politiques nationales doit laisser la place à des formations crédibles non créées artificiellement supposant une appréciation objective du statut et du rôle qui doivent être les leurs dans une société qui ambitionne de rejoindre le rang des sociétés démocratiques. Afin de mobiliser la société d'autant plus que pour les années à venir, les réformes différées pour une paix sociale fictive, transitoire, seront très douloureuses. Quant à la société civile, force est de constater qu'elle est impotente. La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l'élaboration d'une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l'Etat ajoutent à cette confusion et rendent impérative une réflexion qui dépasse le simple cadre de cette contribution. En raison de la jeunesse très grande de la société civile, des conditions historiques qui ont présidé à sa naissance et des événements tragiques qu'a connus notre pays et auxquels elle a été directement ou indirectement associée, la question qui touche à sa mobilisation doit être traitée avec une attention et une vigilance soutenues. Héritière, dans une certaine mesure, des anciennes organisations de masse du parti unique - puisqu'elle y puisera une partie substantielle de ses cadres et de ses militants -, elle va littéralement exploser dans les tout premiers mois qui ont suivi l'avènement du multipartisme. Paradoxe : malgré un contexte sécuritaire particulièrement difficile et dissuasif, dans les années 1990, elle va connaître, à l'instar du système des partis, un développement intensif et débridé durant la décennie écoulée. Ainsi la verra-t-on rapidement se scinder en deux sociétés civiles fondamentalement différentes et antagoniques, porteuses chacune d'un projet de société spécifique : une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, particulièrement active, formant un maillage dense et d'une efficacité redoutable ; une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership. Sollicitée à maintes reprises, et à l'occasion d'échéances parfois cruciales, cette dernière manifestera souvent sa présence d'une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. Aujourd'hui, l'état de désorganisation et de léthargie dans lequel se trouve la société civile nécessite une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation qui ne pourra être que salutaire pour elle. Mais cette politique n'a de chance de réussir que si le mouvement associatif est assaini et que si les associations qui le composent ne sont pas au service d'ambitions personnelles inavouables et parfois douteuses. 3.En conclusion, les réformes politiques et économiques en Algérie en ce mois de mars 2013 sont toujours au stade des intentions non réalisées. Or, il n'est plus permis aujourd'hui de faire l'impasse sur le rôle que des acteurs résidents, mus puissamment par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, ont pu à un moment ou à un autre peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques. De même qu'il n'est plus possible d'occulter le rôle que d'autres acteurs, externes ceux-là, ont pu jouer dans un sens tout aussi défavorable, motivés qu'ils étaient eux aussi par la défense d'intérêts de groupes ou de personnes que la poursuite d'un commerce hautement lucratif rendait allergiques à toute velléité de changement et de réformes. Comme il n'est plus permis d'ignorer la nécessaire intégration maghrébine, et plus globalement de l'Afrique du Nord, pont entre l'Europe et l'Afrique, face aux nouvelles mutations mondiales. Aussi les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquent d'analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) avec les scandales financiers qui la secouent et celui de sa redistribution (système financier) qui bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s'accroît, paradoxalement les réformes sont freinées et l'on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l'extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière. Ce couple contradictoire rente/réformes explique fondamentalement l'instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale. Il semble bien que le pouvoir actuel est tétanisé par les tensions sociales et politiques dans le monde arabe avec une diplomatie non adaptée aux nouveaux événements, des événements actuels en Syrie, des tensions au niveau du Sahel, des remous sociaux qui se généralisent qui ont un impact sur le devenir de l'Algérie, la diplomatie algérienne vivant au temps des illusions des années 1970 ne s'étant pas adaptée aux nouvelles mutations géostratégiques. Pourtant, l'Algérie qui traverse une phase cruciale de son histoire ayant d'importantes potentialités, a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'une même ambition et d'une même espérance : un développement harmonieux conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale, conditionné par de profondes réformes économiques et politiques, le statu quo actuel étant suicidaire pour le devenir de la Nation. (A suivre) Abderrahmane Mebtoul (1) Voir ouvrage collectif toujours d'une brûlante actualité sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul «Les enjeux de l'Algérie : réformes et démocratie», deux volumes chez Casbah Editions, Alger, 2005 (520 pages). Comment ne pas rappeler que dans un proche passé (2005), j'ai eu l'honneur de coordonner un ouvrage pluridisciplinaire d'une brûlante actualité car ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d'un travail collectif à la rédaction duquel ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques des universités d'Oran et d'Alger. A cette époque j'ai donné plusieurs conférences aux universités de Constantine, d'Annaba, de Tizi Ouzou, de Sidi Bel-Abbès et d'Oran avant de clôturer à l'Ecole nationale d'administration d'Alger (ENA) qui a vu la présence de représentants de la présidence de la République, des membres du gouvernement, des ambassadeurs accrédités à Alger, de hauts cadres de l'Etat et des professeurs d'université et ce, pour expliquer notre démarche de la transition fondée sur l'alternance démocratique.

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