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La maladie du président Abdelaziz Bouteflika et la situation économique et sociale de l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 04 - 2013

Nous ne sommes que des passagers sur cette terre et je souhaite un prompt rétablissement au président Abdelaziz Bouteflika. Il est malsain et déplacé de verser dans la sinistrose. Pourtant l'on ne doit jamais oublier qu'il est président de la République et qu'il engage l'avenir de toute une nation.
Le président Abdelaziz Bouteflika a suscité pour la majorité, incontestablement, durant le premier mandat d'avril 1999 à avril 2004, l'espoir après une décennie sanglante qui, selon ses propres propos, aurait fait 200 000 morts. D'ailleurs durant cette période le prix du baril du pétrole était à un niveau moyen et le pré-plan avait prévu une dépense publique de 7 milliards de dollars. Durant la période d'avril 2004 à avril 2009, grâce au cours élevé du pétrole, le gouvernement a épongé en grande partie la dette extérieure et a pu engranger 200 milliards de dollars de réserves de change dont 86% placées à l'étranger en partie en bons du Trésor américains et en obligations européennes. Toujours grâce à la rente, (recettes de Sonatrach : d'après ses bilans plus 600 milliards de dollars de recettes entre 2000/2012) nous avons assisté à une dépense publique (faire la distinction entre la partie dinars et la partie devises) sans précédent programmé à 200 milliards de dollars. Faute de bilan l'on ne sait pas si l'intégralité a été dépensée. Un rapport de la Banque mondiale à la demande des autorités algériennes concernant notamment les infrastructures montre que durant cette période la mauvaise gestion et des surcoûts exorbitants concernant notamment le ministère des Transports, des Travaux publics, du Logement. Mais cela concerne la majorité des secteurs comparé aux standards internationaux. Durant la période d'avril 2009 à 2013, la dépense publique programmée était de 286 milliards de dollars mais selon le rapport 130 milliards de dollars étaient des restes à réaliser pour des projets non achevées entre 2004/2009. Un rapport pour la région Mena montre que l'Algérie dépense deux plus pour avoir deux fois moins de résultat (70% de la dépense publique étant concentrée dans les infrastructures) par rapport aux pays similaires pointant la mauvaise gestion et la corruption. Le taux de croissance moyen de 3% durant la période 2004/2012 est dérisoire alors qu'il aurait dû être de plus de 10%. Durant cette période nous avons assisté à deux politiques économiques contradictoires. La première période de 2000 à 2006 a vu une nette volonté de libéralisation (loi sur l'électricité, loi sur les mines, loi sur les hydrocarbures, accord d'association avec l'Europe, etc.), mais oubliant la régulation de l'Etat. La deuxième période de 2007 à 2012 va dans le sens inverse, marquée par le retour au volontarisme étatique et la bureaucratisation de l'économie (amendement de la loi des hydrocarbures de 2006 qui contrairement à certaines affirmations n'a jamais été appliquée, loi de finances complémentaire de 2009/2010 rétablissant les 49/51%, dominance de l'intervention de l'Etat par la dépense publique et marginalisation du secteur privé, etc.). Enfin, grâce à la rente, l'Etat algérien a généralisé les subventions sans ciblage afin de calmer le front social, ce qui ne saurait signifier une répartition juste du revenu national ayant assisté certainement à une concentration du revenu au profit d'une minorité de couches rentières. C'est une des raisons du retour à l'inflation. Face à ce montant faramineux issu de la rente déversé (500 milliards de dollars entre 2004/2013) suscitant toutes les convoitises tant étrangères que certains prédateurs algériens, sans contrôle, (gel de la Cour des comptes organe prévu par la Constitution et dépendant de la présidence), l'être humain étant ce qu'il est, les scandales financiers qui, pourtant, ont toujours existé depuis l'indépendance politique, ont connu durant la période récente une généralisation qui dépasse l'entendement humain. On a pu assister au déballage dans la presse nationale et internationale de différents scandales qui ont terni l'image de l'Algérie dans lesquels ont été impliqués directement ou indirectement bon nombre de responsables, des walis, de grandes organisations appendices de l'Etat de dirigeants d'entreprises et leurs proches collaborateurs, des banques publiques et privées, de grandes entreprises publiques dont Sonatrach, mamelle de l'Algérie. En 2008, dans différentes contributions, j'ai pu parler déjà de corruption socialisée. Cette situation, avec la panne économique, en ce mois d'avril 2013 au moment où d'importants bouleversements géostratégiques et à nos frontières et au sein du continent Afrique se dessinent, menace le fondement même de l'Etat algérien. Les partis politiques et associations traditionnelles vivant des subventions de l'Etat ont été incapables de mobilisation, n'ayant pas pensé à des créneaux intermédiaires crédibles. D'ail-leurs, taux de participation aux dernières élections tant législatives que locales a été dérisoire. Les crises qui traversent les différents partis - rivalités personnelles - prouvent leur délabrement. Les tensions sociales qui touchent tous les secteurs (démentant ainsi le taux de chômage officiel de 10%), le Premier ministre actuel, malgré toute sa bonne volonté, jouant au pompier, et les forces de sécurité étant confrontées directement à la population. Tout le monde voulant le partage de la rente immédiatement, quitte à conduire le pays au suicide collectif, n'est que la résultante de l'absence de morale de certains dirigeants (faites ce que je vous dis mais ne faites pas ce que je fais) et donc du divorce Etat-citoyens. La population ne comprend pas toujours la distorsion entre un Etat supposé riche, la corruption qui touche en milliards certains responsables et la détérioration de son pouvoir d'achat. Selon l'officiel il y a eu doublement du taux d'inflation entre 2011/2012 près de 9% mais en réalité beaucoup plus car celui qui perçoit 15 000 dinars par mois à une appréciation différente de celui qui perçoit 300 000 dinars. Aussi, même après l'annonce de la maladie du président à l'approche du 1er mai 2013, la société est toujours en ébullition, et la trêve sociale n'est pas pour demain. La maladie du président où nous sommes dans un régime présidentiel avec une concentration du pouvoir à tous les niveaux, le Premier ministre n'étant qu'un Premier ministre n'ayant aucun pouvoir réel de décision, est-elle la seule explication de ces résultats mitigés et de toutes ces tensions ? Existe-t-il des départements étoffés d'experts au niveau de la présidence pour la conception de la stratégie tenant compte des nouvelles mutations mondiales où nous vivons dans un monde complexe et turbulent impliquant des décisions en temps réel, et suivre le dossier par dossier, comme dans tout régime présidentiel ? Pourquoi ces contrevérités de ces ministres qui se contredisent régulièrement souvent aboutissant à une véritable cacophonie, sur le taux de croissance, le taux d'inflation et le taux de chômage, taux déconnecté de la réalité sociale et existe-t-il un pilote à bord ? Pourquoi des ministres défaillants réprimandés publiquement par le président de la République sont-ils toujours en fonction depuis 2000 ? Le président de la République est-il le seul responsable de cette situation où la responsabilité comme l'a souligné l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a parlé d'échec collectif ? N'est ce pas la nature du système et la faiblesse de la morale de ceux qui dirigent la Cité ? Cela ne dépasse-t-il donc pas une question de personnes renvoyant à l'Etat de droit, aux mécanismes démocratiques et à la nécessaire mutation systémique ? Le constat est amer : l'Algérie après 50 années d'indépendance n'a pas d'économie, toujours 98% d'exportation en devises provenant toujours des hydrocarbures. En résumé, il n'y a pas eu que des effets négatifs entre 2000/2013 mais également des aspects positifs. Mais, pour toute appréciation objective, il s'agit de dresser un bilan lucide par des experts indépendants pour évaluer le solde car ce qui est important pour l'évaluation de toute politique publique est la corrélation entre la dépense et les impacts économiques et sociaux. Par ailleurs, évitons le juridisme, dans lequel se réfugie le système bureaucratique rentier sclérosant, l'Algérie ayant les meilleures lois du monde mais rarement appliquées. Agissons sur le fonctionnement réel de la société qui n'est pas uniforme mais traversé par des courants contradictoires, la diversité étant source d'enrichissement mutuel par un dialogue permanent. Il faut donc tirer lucidement toutes les leçons en privilégiant non les intérêts étroits d'une minorité rentière mais les intérêts supérieurs du pays, tout en évitant les règlements de comptes inutiles. En tout cas, l'Algérie qui mérite mieux, est à la croisée des chemins pouvant transcender cette crise multidimensionnelle ou aller vers l'inconnu avec le risque d'une très grave déflagration sociale que l'on atténue transitoirement par la distribution passive de la rente des hydrocarbures.

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