Dans une déclaration unanime, y compris de la Russie – alliée de Damas – le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé, vendredi, au gouvernement syrien un «accès immédiat, sûr et sans entrave» aux civils ayant besoin d'aide humanitaire d'urgence à Qoussair, rappelant qu'il revenait en premier lieu au gouvernement de les protéger. Après avoir reconquis mercredi, avec l'aide du Hezbollah libanais, la ville de Qoussair, dévastée par deux semaines de combats féroces, puis le village voisin de Dabaa, l'armée a lancé vendredi un assaut sur Boueida Al-Charqiya, soumise à un violent pilonnage, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Samedi, la télévision syrienne a dit que les forces d'Assad avaient repris le dernier bastion rebelle dans la région de Qoussair. Au nord-est, l'armée a massé des «milliers de soldats» dans la région d'Alep, afin de couper les approvisionnements des rebelles en armes à partir de la Turquie, selon l'OSDH. Des centaines de blessés et de civils de Qoussair s'étaient réfugiés dans cette localité, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires. «L'armée ne laisse aucune porte de sortie aux rebelles, aux civils, ou aux blessés. Elle veut soit anéantir les rebelles, soit les faire prisonniers», a cependant prévenu le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les hélicoptères syriens ont de nouveau bombardé dans la nuit de vendredi à samedi, une région libanaise près de la frontière syrienne et partisane de l'opposition au régime de Bachar Al-Assad, indique un responsable des services de sécurité. Mercredi, un hélicoptère syrien avait bombardé Aarsal, une localité à majorité sunnite, connue pour son soutien à la rébellion, un acte dénoncé par le président de la République Michel Sleimane. De son côté, l'ambassadeur britannique à l'ONU, Mark Lyall Grant a indiqué vendredi que les Nations unies continuaient à solliciter des pays susceptibles de fournir des troupes à sa mission sur le Golan après le retrait autrichien et envisage de modifier son mandat. Les responsables du maintien de la paix, a-t-il dit, se sont «montrés confiants» dans la possibilité de trouver de nouveaux pays contributeurs pour la Fnuod (Force de l'ONU pour le désengagement sur le Golan) et de convaincre les participants actuels – Inde et Philippines – d'augmenter leur contingent jusqu'au plafond autorisé, à savoir 1 250 pour l'ensemble de la Force. Et sur ce chapitre, l'ONU a indiqué que l'offre de Moscou de remplacer le contingent autrichien de casques bleus au Golan n'était pas recevable car les accords de désengagement n'autorisent pas la Russie à participer à cette force de l'ONU. Parallèlement, l'ONU a lancé un appel de fonds d'un montant record de 5,2 milliards de dollars pour aider jusqu'en décembre plus de 10 millions de Syriens affectés par le conflit, soit près de la moitié de la population du pays dévasté par plus de deux ans de violences.