Intervenant au Forum international sur les réformes politiques en Algérie, le président de l'APN a indiqué que l'Algérie s'est retrouvée seule, sans allié et ni soutien, dans sa lutte antiterroriste. M. Larbi Ould-Khelifa a ajouté que L'Algérie ne s'ingère pas dans les affaires des autres pays et refuse qu'on lui dicte sa politique et sa voie dans les réformes politiques et économiques. «L'Algérie ne s'ingère pas dans les affaires des autres pays, que les changements interviennent en hiver ou au printemps. Ce sont là les principes fondamentaux de l'Algérie depuis 1962», a souligné Ould Khelifa dans son allocution d'ouverture des travaux du Forum international sur «Les réformes politiques en Algérie : parcours et objectifs». «L'Algérie, qui refuse qu'on lui dicte sa politique et sa voie dans les réformes politiques et économiques, s'engage à respecter les choix des autres peuples», a-t-il ajouté. L'Algérie «connaît fort bien les conséquences de l'ingérence extérieure dans certains pays de la région où la déstabilisation et l'anarchie ont mené les pays vers des guerres civiles dévastatrices», a rappelé le président de l'APN. «Il est important, sinon utile, pour nous tous, de mieux connaître les expériences de nos pays en matière de réformes politiques et de cheminement vers la bonne gouvernance ainsi que les droits du citoyen, les droits de l'Homme, la liberté d'expression, l'alternance pacifique au pouvoir, la justice sociale et la diffusion de la culture démocratique pour permettre à la société civile et à ses organisations de mener à bien leur rôle afin de répondre aux exigences exprimées par le passé», a conclu Ould Khelifa. Toujours et au sujet des réformes, le président de l'APN a souligné que les réformes politiques en Algérie ont évolué de manière constante «en réponse aux aspirations du peuple et non en raison d'une quelconque pression extérieure». En 1989, le multipartisme a donné lieu à l'émergence de dizaines de partis politiques appartenant à différentes sensibilités politiques condamnant la violence et l'extrémisme et qui ont tous réussi à exprimer librement leurs idées et leurs programmes politiques et sociaux, a-t-il ajouté. Le processus démocratique qui est intervenu après les évènements de 1988, a-t-il cependant relevé, a conduit à une «ouverture incontrôlée qui a permis à certaines parties de dévier et de menacer le processus démocratique par la force, en imposant une vision unique et en menaçant les voix opposées». L'Algérie a payé, au prix de dizaines de milliers d'innocentes victimes parmi la population et l'élite intellectuelle et politique, cette dérive qui enlisa le pays dans la tourmente terroriste pendant plus d'une décennie (...) et isolé l'Algérie en faisant régner la terreur et en paralysant l'économie nationale», a-t-il rappelé. Revenant sur la lutte antiterroriste menée par l'Algérie, le président de l'APN a soutenu que cette dernière «s'est retrouvée seule, sans allié ni soutien dans sa lutte contre le terrorisme sanguinaire et ce n'est que suite aux attaques perpétrées contre les tours jumelles de New York en 2001 que le monde a pris conscience que le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue sont des fléaux transfrontaliers». Le rythme des réformes s'est «accéléré» suite à l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République, et sa présentation du projet de réconciliation nationale, a souligné Ould Khelifa. Pour le président de l'APN, «la participation de l'opposition à la scène politique et au Parlement est un acquis pour la démocratie».