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Rousseau et Voltaire, les plus lus et les plus traduits au monde
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 08 - 2013

Curieusement, tous les deux ont disparu à quelques mois d'intervalle, en 1778, mais ils restent vivants par leurs œuvres impérissables et dans les grands débats politico économiques, socio-philosophiques et didactiques, on continue d'apporter des citations émanant d'eux pour leur valeur d'illustration.
On ne peut pas faire de bonnes études y compris pour les scientifiques, si on n'a pas lu les œuvres maîtresses de ces deux sommités du raisonnement qui conduit à la vérité et au succès. Tous les deux sont traduits dans les langues les plus parlées au monde pour être mis au programme des lycéens et des étudiants. C'est pourquoi les éditeurs font des lectures intéressées, les uns par des choix de textes, les autres par les œuvres. Les œuvres les plus lues Les deux écrivains ont laissé des livres qui gardent une valeur d'actualité, ceux de Rousseau s'adressent à des spécialistes, c'est le cas de «L'origine des langues » ou « Discours sur l'origine et l'inégalité parmi les hommes ». Nous ne citons que les ouvrages les plus lus de Rousseau comme « L'Emile ou l'éducation des enfants », considéré comme incontournable pour toute formation solide en psychopédagogie. Ce qui a fait la renommée de Rousseau, c'est surtout l'article « Genèse » qu'il a adressé à d'Alembert, sur un projet d'établir un théâtre de comédie dans cette ville de Suisse. Lorsqu'on parle de Voltaire, les œuvres qui viennent à l'esprit sont les romans philosophiques d'un profit incommensurable pour celui qui se donne la peine de les lire avec beaucoup de concentration. Parmi les titres : Candide, Zadig, l'Ingénu, Micromégas... Les deux premiers s'adressent à tous les publics et sont fort instructifs et d'un décryptage aussi agréable que profitable. On considère les œuvres de Voltaire comme des best-sellers. Tout est bon à lire comme le dictionnaire philosophique, « Les lettres philosophiques » qui sont un régal tant elles comportent de citations à retenir. Toutes ces œuvres ont été rééditées en des millions d'exemplaires. «Les lettres philosophiques» de Voltaire est un très volumineux roman épistolaire composé selon la forme du roman épistolaire de Rousseau et dont le titre est assez particulier pour être significatif « Julie ou la nouvelle Héloise » nous avons l'impression que les lettres de Voltaire se sont vendues plus facilement et ont fait l'objet de publications bien plus importantes sous l'étiquette des plus grandes maisons d'édition. Rousseau a dû connaître un plus grand succès par « Les lettres d'un promeneur solitaire» Etre partagé entre l'homme des salons, du théâtre et celui de la solitude, des ermitages ainsi que la nature sauvage Les deux hommes de lettres devenus des célébrités indémodables pour longtemps encore, ont eu des idées diamétralement opposées. Voltaire véhiculait des idées politiques, son œuvre épistolaire et philosophique avait pour cibles des hommes de pouvoir comme les monarques. Rousseau était plutôt pacifique, amoureux de la nature et d'une assez bonne éducation sentimentale, même s'il prenait un malin plaisir à s'attaquer à Molière qu'il a accusé d'avoir ridiculisé la vertu dans le Misanthrope. Rousseau était l'homme des rêveries, de la solitude et de la pédagogie. Voltaire, au contraire, a été un homme d'intrigues qu'il dirigeait contre tous ceux qui ne répondaient pas à ses aspirations. Il a été un grand poète et un grand dramaturge, mais ni ses poèmes engagés, ni son théâtre à coloration politico-philosophique n'ont eu d'écho favorable d'envergure nationale. Mais Jean-Jacques Rousseau n'était pas qu'un sentimental et un ermite préférant la nature à la vie mondaine, celle des grands salons et des rencontres littéraires et politiques. La lettre à D'Alembert, le Discours sur l'origine et l'inégalité parmi les hommes sont des œuvres à caractère politico-économique. Sa pensée politique, dit-on, nous habite jusqu'à nos jours. Fidel Castro avoue avoir dans sa poche « Le contrat social », affirmant sans cesse que Jean-Jacques Rousseau a été un maître qui l'a aidé à combattre Battista. Il faut se poser la question si l'ouvrage est en parfaite conformité avec les fondements de la démocratie, ou s'il produit l'effet contraire. « Le contrat social » de Rousseau a été élaboré pour assurer le bien à chaque individu et à toute la collectivité. Il se résume par le suffrage universel, empêcher les intérêts particuliers et les féodalités de fausser les scrutins, égalité de la loi pour tous, attachement du citoyen à la république. Même si Rousseau est connu comme grand rêveur, il est réaliste. « La Nouvelle Héloise », roman épistolaire très copieux, se lit avec beaucoup de plaisir tant il est écrit dans un langage châtié et qu'il est d'un contenu passionnant avec des personnages réels comme envoyeur ou récepteurs, échangent des propos donnant l'illusion d'un vécu, mais qui en réalité échangent des correspondances signées Rousseau. On a reproché à Rousseau d'être topique sur le plan politique, ce qu'il dit dans son contrat social est en avance sur son temps, concernant l'application des lois et le respet de la démocratie. « Il faudrait des dieux pour donner des lois aux hommes et à prendre le terme dans toute la rigueur de l'acception, il n'a jamais existé de vérité démocratique et il n'existera jamais », dit-il. Quant au contrat sur l'éducation, à la base de l'Emilie, il comporte tout pour aider le maître à être le plus efficace possible dans sa tâche difficile : enseignement, méthodes pédagogiques, pensée pédagogique moderne. La relation pédagogique doit être acceptée de part et d'autre. Il y a entre l'élève et le maître un contrat qui préserve la liberté de chacun, les mots obéir et commander sont proscrits pour être remplacés par ceux de force, de nécessité, d'une puissance et de contrainte, le contrat pédagogique est un faire-part de ses remarques pour l'Emile : « J'ai lu votre roman de l'éducation, je l'appelle ainsi parce qu'il est impossible de réaliser votre méthode. Cependant, il y a beaucoup à apprendre, à méditer, à profiter.» Voltaire contre Rousseau La pensée de Rousseau a été mal reçue par les contemporains et surtout par Voltaire qui ne cessait pas de le poursuivre de ses sarcasmes, le citoyen de genèse, même si les deux ont été beaucoup plus proches l'un de l'autre qu'on ne l'avait cru. Ce qu'ils ont de commun, c'est de croire que le bonheur de l'homme est possible, en insistant qu'au temps où ils ont vécu, il s'agit de bonheur politique et de bonheur social. Nous sommes à leur époque où les deux penseurs se révoltent contre l'injustice organisée et le fanatisme offenseur. Voltaire et Rousseau ont tous les deux lutté pour un monde meilleur. Ce qui leur a valu d'être mis à l'index par les défenseurs de l'ordre établi qui les ont mis dans leur collimateur pour les marginaliser et porter atteinte à leur liberté personnelle. Et bien qu'ils aient eu la malchance d'être ciblés par les mêmes adversaires, ils n'arrêtaient pas de se quereller, l'un étant introverti et sen-timental, l'autre extraverti et homme de raison. Rousseau semble avoir été un fervent croyant en Dieu, on disait de lui qu'il avait une expérience quasi mystique éprouver la pensée de Dieu : « Je crois, disait-il, que si j'eusse dévoilé tous les mystiques de la nature, je me serais senti dans une situation moins délicieuse que cette étourdissante extase à laquelle mon esprit sans réticence, et qui dans l'agitation de mes transports me faisait écrier quelquefois : O grand être ! O grand être ! sans pouvoir dire ni penser rien de plus». Voltaire et Rousseau, deux êtres contradictoires habitant en chacun des penseurs comme deux moitiés d'une même orange, ce qui a fait dire à Goethe : Avec Voltaire finit un monde, avec Rousseau commence un monde nouveau, et à Guehenno : « Tout mon cœur se porte vers Rousseau, mais je résiste de toute ma tête et retourne à Voltaire.»

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