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Hommage à Yamina Méchakra
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 10 - 2013

Rédha Guerfi, de la librairie batnéenne «Guerfi Père et Fils», s'apprête à rendre un hommage particulier après la rentrée universitaire, à la mémoire de l'écrivaine disparue Yamina Méchakra.
Cette initiative culturelle fait suite à une série d'actions que cette librairie batnéenne organise dans le cadre de son propre programme visant la promotion des arts et de la culture au profit de la capitale des Aurès et de toute la région. C'est en fait l'unique organisme privé qui sponsorise ses propres initiatives culturelles, à la grande joie des intellectuels, des artistes et des universitaires.Yamina Méchakra était connue et aimée à Batna-Ville où elle se déplaçait fréquemment pour débattre avec le public local dont de jeunes universitaires de thèmes culturels et littéraires à la maison de la Culture. Cette Chaouia de Meskiana (Oum El-Bouaghi) consacra sa thèse universitaire en littérature à «Apulée de Madaure» (M'daourouch) quand elle exerçait le métier de psychanalyste. Il est certain que cette fonction médicale ne lui suffisait pas, ce qui l'incita à combler son immense besoin en communication sociale en s'investissant dans l'expression littéraire. Son livre « la Grotte éclatée » préfacé par Kateb Yacine, l'aura encensée : «Une femme qui écrit vaut son pesant de poudre», disait Yacine dans la préface. Pas la poudre du maquillage féminin mais plutôt la poudre de «bled el-baroud» que sont les Aurès, selon l'historien français Charles Robert Ageron. Le nœud gordien de l'œuvre littéraire de Yamina Méchakra se situant dans le rapport de l'Algérien à sa terre et partant à sa Révolution anticolonialiste. Méchakra se battait pour une révolution culturelle Invitée en 1983 à la maison de la Culture de Batna, Méchakra avait conféré avec un groupe d'étudiants et d'étudiantes du département de langue et de culture françaises de l'ex-centre universitaire. Yamina Méchakra releva l'enthousiasme débordant et l'activisme culturel et artistique fécond en cours à Batna. Cela lui donna de l'optimisme et l'incita à donner libre cours à ce qui agitait son esprit. Sa passion, voire son rêve de voir s'instaurer en Algérie une révolution culturelle pour parachever la décolonisation, comme l'avait recommandé d'ailleurs Sahli dans son ouvrage «Décoloniser l'histoire». Comme quoi, libérer le pays du joug colonialiste n'était pas en soi un objectif suffisant. Le président Bouteflika n'avait-il pas évoqué, lors de sa première visite à Batna en 2002, cette nécessité stratégique d'une révolution culturelle dans le pays. Peut-être, diront certains, que si une révolution culturelle avait été effectivement concrétisée, le pays ne se serait sans doute pas laissé entraîner dans une sordide importation d'idéologies étrangères manipulatrices, telle celle de l'islamisme politique (venue de Londres, d'Afghanistan, d'Arabie Saoudite, du Soudan et d'Iran). Ce phénomène engendre aujourd'hui une dichotomie contradictoire et explosive dans la sphère politico-sociétale d'une Algérie pourtant promue à un meilleur avenir. La décennie noire a bien eu lieu (est-elle terminée pour autant ?) et dont les conséquences sont désastreuses. Pour Yamina Méchakra, la révolution culturelle constitue la seule dynamique pédagogique à même de favoriser une libre circulation-confrontation des idées, ce qui induirait d'après elle un rapprochement, voire une homogénéisation – l'unanimisme du FLN n'ayant rien à voir avec la question – entre les Algériens les uns envers les autres et autour des valeurs nationales et d'un projet de société commun. C'est ce qui avait permis, dans le passé, la mobilisation de tout un peuple pour triompher du colonialisme. Mouloud Kassem : «Nous avons des gens instruits, pas cultivés» En 1978, Yamina Méchakra prit part aux travaux du 14e séminaire international sur la pensée islamique, organisé à la maison de Culture de Batna sous la bienveillance du ministre des Affaires religieuses, M. Mouloud Kassim Naït Belkacem. Ce fut pour elle l'occasion de côtoyer certains illustres conférenciers, à l'image de Mohamed Arkoun, Charles Robert Ageron, Moussa Iqbal et d'autres. Elle débattra avec eux, en groupe ou en aparté, de certaines idées philosophiques, politiques, sociologiques et religieuses. Mais Méchakra était, au fond d'elle-même, obnubilée par son projet d'une révolution culturelle nationale. Elle nous avait confié, dans nos longues discussions, qu'elle restait convaincue de la pertinence de l'attitude de M. Mouloud Kassim, lorsqu'il avait réagi à la question d'un journaliste lui demandant ce qu'il pensait des «intellectuels algériens». La réponse de l'ex-ministre des Affaires religieuses fut cinglante : «Nous avons des gens instruits, pas cultivés !». Après la rentrée universitaire, l'hommage que rendra Batna à travers l'initiative et le sponsoring de la librairie Guerfi, permettra certainement d'apporter de nouveaux éclairages sur la personnalité, la culture, les combats et les rêves de la regrettée Yamina Méchakra. L'écrivaine que nous avions connue de très près, avait un caractère indépendantiste et elle n'émargeait à aucune chapelle politique autre que le nationalisme ou l'amour du pays. Et Yamina n'était rattachée à aucun gourou. Cette écrivaine des Aurès – ce terroir des Chaouias fiers et guerriers – était une Algérienne par trop attachée aux valeurs ancestrales. Mais une personnalité féminine «émancipée» tout en étant d'une pudeur morale remarquable, ce que nous avions le plus retenu chez elle.

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