Rencontré à l'issue de la projection de son film documentaire Ibn Khaldoun, le réalisateur Chergui Kharroubi a estimé qu'il faut encourager la production de films documentaires en Algérie en encourageant les jeunes réalisateurs à apporter leur nouveau langage. Kharroubi qui est, également, réalisateur de reportages et de documentaires pour la télévision belge a évoqué par ailleurs la nécessité de faire des projections de films documentaires aux élèves dans les écoles pour leur faire con-naître et aimer l'histoire. La NR : Quel message vouliez-vous véhiculer à travers ce film historique ? Chergui Kharroubi : Mon but était, d'abord, de faire connaître au public ce personnage en tant que penseur, historien et précurseur de la sociologie, et de même faire connaitre aux cinéphiles ses réflexions et sa science. Je voulais à travers ce film documentaire toucher quel-ques aspects de la vie d'Ibn Khaldoun car je ne pouvais pas traiter toute sa vie. Pour cela il faudrait plus de 70 mn, et j'espère qu'il y aura d'autres films documentairses qui traiteront d'au-tres aspects de la vie et de la réflexion de ce grand personnage historique, à savoir le côté soufi d'Ibn Khaldoun, puisqu'il a étudié le soufisme. Je tiens aussi à signaler que ce film documentaire sur Ibn Khaldoun a été réalisé dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Pouvez-vous nous parler des conditions de tournage ? Les moyens de tournage étaient, en fait, très modestes. On n'avait pas de moyens très importants pour le tournage et on s'est basé sur la lumière indirecte pour les prises de vues... Je dirai que ce film nous a pris une année et demie pour sa réalisation, son écriture, son tournage et bien-sûr pour ses recherches. Parlez-nous du choix des acteurs ayant campé les multiples personnages... J'ai cherché longtemps, j'ai pris mon temps pour trouver les acteurs qui pourraient camper ses personnages, quand il était enfant, saveur, penseur, j'ai fait plusieurs castings à Alger et un peu partout, j'ai choisi un acteur, que j'ai rencontré en l'Ile en France, celui qui a joué le rôle d'Ibn Khaldoun. Le film était ponctué d'interviews, commentaires et témoignages d'historiens, anthropologues et sociologues. Vous ne faites intervenir aucune femme. Pourquoi ? Oui, je suis tout à fait conscient de la chose. J'ai contacté une personnalité tunisienne féminine pour témoigner sur la vie d'Ibn Khaldoun. On s'est mis d'accord, je me suis déplacé chez elle avec mon équipe et à la dernière minute, elle s'est excusée, parce qu'elle a eu un décès. De ce fait, le film est basé sur des témoignages d'historiens, anthropologues, politologues et sociologues comme Mohamed Negadi, Malek Chebel, Réda Malek, Yves Lacoste, Xavier Ballestin Navarro... Parlons du film documentaire, comment vous-voyez l'avenir du film documentaire en Algérie ? Il faut développer le film documentaire en Algérie, parce qu'il apporte beaucoup de choses à l'histoire de notre pays et aussi mettre en valeur ces personnages historiques. Il faut parler d'Ibn Khaldoun, il faut parler d'Ibn Nawas, etc., et à travers le documentaire, on connaîtra notre histoire et l'histoire des autres parce que l'histoire est la base et le trait d'union des peuples. Un mot pour les jeunes réalisateurs qui veulent s'investir dans le film documentaire ? J'encourage les jeunes talents qui veulent investir ce domaine surtout les jeunes qui pourront apporter un nouveau langage plus adapté. Il faut inciter ces jeunes à développer leurs capacités dans ce domaine et s'intéresser au film documentaire et il faut aussi faire des projections de films documentaires dans les écoles pour faire connaître notre histoire à nos enfants.