Il n'est pas facile de faire l'impasse sur ce qui se déroule dans nos stades tellement le normal et l'anormal font bon ménage. Bien que tous les regards soient aujourd'hui braqués sur le brésil et toutes les discussions articulées sur le coût du séjour au pays auriverde, il n'en demeure pas moins que notre championnat suit son cours normal avec des anormalités à lui conférer une image des anciennes cités romaines où les spectateurs se régalaient de duels de gladiateurs dans des arènes survoltées. Ce qui s'est passé à Béchar n'est pas loin d'y en ressembler mais cette fois-ci, les vrais acteurs ne sont pas des joueurs mais les spectateurs eux-mêmes. Il a juste suffi à la JSK d'inscrire un but pour que la fête se transforme en cauchemar pour les supporters kabyles. Au lieu de savourer ce but, ils ont eu droit à une pluie de pierres en signe d'hospitalité et de je ne sais quoi encore. Tout à fait normal puisque ce genre d'accueil n'est pas uniquement l'apanage des Bécharis. Ce genre d'évènement est devenu si banal qu'il ne soulève plus le mécontentement. Mais ce qui est anormal et donne vraiment l'envie de tourner définitivement le dos à ce triste football, c'est quand les supporters kabyles sont priés de vider les lieux, eux qui ont fait un déplacement de presque mille kilomètres pour supporter leur équipe. Anormal également, l'utilisation d'un haut-parleur pour déverser toutes les insanités à l'égard de l'entraîneur kabyle. Heureusement que le match s'est terminé sur un score de parité sinon les choses auraient tourné au drame. Ou peut-être au vinaigre pour donner un peu plus d'acidité à cet évènement d'un autre âge. Mais où irons-nous avec ces comportements sévèrement sanctionnés ailleurs mais qui sont inscrits dans le registre du normal dans notre pays ? Normal diront les responsables du football puisque tout au plus, une sanction symbolique sera prononcée privant la JS Saoura de son public pour un ou deux matchs. Normal.
