La chanteuse franco-algérienne, Malya Sâadi, est de retour dans son pays natal. Elle a donné, dimanche soir, un sublime concert au niveau du club nouba Belvédère de l'hôtel El Aurassi. L'assistance était plutôt mitigée en cette soirée de forte chaleur où l'humidité collait à la peau. Après sa première prestation en Algérie l'année dernière, Malya Sâadi commence à être connu du public algérien. En France où elle est installée, elle est déjà connue dans le milieu artistique. Fortement applaudi par le public, Malya Sâadi donne un large aperçu de son dernier album intitulé «Ya El Bahr», sorti l'année derniére en Algérie. D'une voix magistrale et prenante, elle transporte plus dans le monde merveilleux du châabi. Quand elle entonne la célèbre chanson, «Sobhan lah ya l'tif» du défunt Hadj Mohamed El Anka, le retour est des plus magistral. Des youyous fusent de partout. Certains mettent de côté leurs timidités pour se lancer dans un tour de danse des plus enivrants. Rappelons que cette chanson d'El Hadj M'Hamed El Anka a été écrite en 1970. Malya Sâadi a non seulement prêté sa sublime voix à ce morceau indémodable, mais elle s'est permise aussi d'introduire une orchestration moderne, avec notamment une batterie et une basse. La chanteuse Malaya Sâadi poursuit son tour de chant par une autre belle chanson, «Ya B'har», écrite par Mahboub Stambouli. Cette chanson est composé par son paternel qui n'est autre que l'artiste chanteur châabi et artiste peintre H'Sissen Sâadi. La chanteuse enchaîne titre sur titre, suscitant un émerveillement auprès du public en cette soirée ramadhanesque. Pour rappel, Malya a quitté son pays natal, l'Algérie, à l'âge de 14 ans pour s'installer en France. Là elle découvre de nouvelles influences musicales. Elle se fait très vite remarquer et intègre un cursus spécialisé en musique, c'est là qu'elle fera sa base classique. Elle enrichit son répertoire de nouvelles influences. Dès lors, elle intègre différents groupes dont Lastimeli dirigé par Chico des Gipsy King avec lequel elle fera son expérience de la scène pendant trois ans. En 2003, elle est invitée à participer au festival de la Femme algérienne qui fut un événement pionnier pour sa carrière... Malya a toujours baigné dans la musique. A Alger, son père H'ssicen Saadi, grand auteur compositeur et interprète de Chaâbi sensibilisera sa fille à «cette musique délicate» et qui continue à couler dans les veines de sa fille qui arrive aujourd'hui avec ce premier Album aux différentes influences, une véritable mosaïque traduisant la richesse musicale émanant de la musique du monde acquise par les réalisateurs de ce dernier, mais aussi un attachement certain au patrimoine populaire. On y trouve des sonorités latino, du reggae, des influences oranaises, du Gnawa, ou encore, et avec audace le chaâbi... Ce projet est une collaboration riche en couleurs dont les arrangements et la direction artistique sont signés par Mohamed Abdenour dit «Ptit Moh» et Smaïl Benhouhou, et où de grands musiciens de la scène World actuelle se croisent..., et composé par le peintre et chanteur H'ssicen Saadi, le père de cette chanteuse de talent. La chanteuse poursuit son spectacle avec «Bienvenue dans ma vie» au rythme reggae ainsi qu'une interprétation sans faille du répertoire du chanteur Georges Brassens et d'autres chansons modernes de son propre répertoire. Ce n'est pas par hasard que Malya s'est lancée dans le chant châabi. Elle confie qu'elle a grandi dans un milieu propice à la chanson et aux arts plastiques. La chanteuse Malaya estime qu'elle n'a pas l'impression d'avoir modernisé le châabi. Elle se l'est plutôt appropriée. «J'ai introduis de nouvelles sonorités dans la plupart des chansons reprises sauf pour Sobhane El Allah Ya Ltif où j'ai respecté la version originale. Je suis à chaque fois terrorisé à l'idée de la chanter. C'est un challenge au quotidien», et de préciser que le châabi est une ouverture sur le monde.
