L'UEFA et la CAF, deux instances qui s'affrontent via des communiqués pas très sportifs. C'est Michel Platini qui donna le coup d'envoi lors d'une intervention télévisée dimanche dernier. Il avait réagi sur la possibilité de reporter la CAN-2015 au Maroc pour cause du virus Ebola, une déclaration qu'il n'aurait pas dû faire. L'Afrique restera aux Africains et l'Europe aux Européens. C'est du moins le message que le président de la CAF semble vouloir faire comprendre à son homologue européen tout en dénonçant son «ingérence». Une critique que n'acceptera pas Michel Platini lequel, sans perde de temps, a non seulement répandu à son tour mais a demandé des «excuses» à la CAF. Et voilà qui confirme que ce dossier n'est pas prêt d'être refermé. Rien n'est encore conclu. Le temps presse mais les choses stagnent. L'ancien international français a répondu : «La santé des gens est prioritaire. Il faut avant tout contacter les instances mondiales de la santé». Cette réponse n'a pas du tout été du goût de la CAF qui a rapidement répliqué. Hier soir, dans un communiqué publié sur son site internet, on pouvait lire : «En dehors des trois pays lourdement touchés par cette épidémie que sont la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, où l'OMS a clairement indiqué à la CAF qu'il fallait éviter les rassemblements de masse, la mesure pour l'instant ne vaut pour aucun autre pays du continent». Et d'ajouter : «Mais il faudrait se garder de ce qui apparaît en tout point de vue comme une ingérence, par un président de la confédération, dans des affaires qui concernent d'abord et avant tout l'Afrique et la CAF. Au nom du principe de non-ingérence qu'elle s'astreint à respecter, la Confédération africaine de football s'est gardée jusqu'ici de se prononcer sur quelque acte de gestion du football européen ou de tout autre continent.» Et le communiqué conclut : «La CAF tient par la présente à réaffirmer qu'elle attache du prix au respect de sa souveraineté et n'entend pas laisser qui que ce soit interférer dans la gestion de ses affaires.» Une déclaration publique d'un président de confédération au sujet de ce qui se passe dans une autre confédération peut-elle s'apparenter à de l'ingérence ? Michel Platini ne le pense pas. Il a, à son tour, réagi dans un communiqué : «Je n'ai jamais interféré dans ces affaires. J'ai clairement dit à trois reprises que tout cela relevait de votre juridiction. Ceci étant dit, votre communiqué est basé sur de fausses informations. Je le considère comme injuste et même insultant. Votre communiqué me blesse. J'attends un retrait immédiat de ces allégations et des excuses formelles». Il faudrait à présent attendre la réaction de la CAF pour connaître ses intentions. L'essentiel est que ce match via les communiqués aboutisse à des révélations qui permettront à tout un chacun de mieux situer les enjeux.
