«C'est comme ça et si vous n'êtes pas content et si vous êtes pressé, prenez un taxi !» C'est le refrain qu'on peut entendre des receveurs ou conducteurs de bus privés qui assurent les dessertes urbaines. En effet, ces bus privés ne quittent les arrêts importants que lorsqu'ils sont pleins à craquer, à l'image de l'arrêt sis en face du siège de la daïra, celui près du siège d'Algérie Télécom au centre-ville et bien d'autres. Les mêmes bus sont la cause principale des embouteillages tout au long du boulevard Ben-Badis car les arrêts sus-indiqués situés dans les carrefours principaux, connus par une forte affluence de trafic des voitures. Ajoutons à cela la crise du transport qui fait son plein aux heures de pointe. Cela n'est pas le nombre des passagers qui dépasse la capacité de la flotte mais plutôt la mauvaise gestion qui sévit. Des bus stationnent n'importent où et n'importe comment, d'autres passent des dizaines de minutes dans les quais avant de les quitter et d'autres préfèrent s'abstenir durant ces moments sous prétexte de l'embouteillage. Les passagers sont donc pris en otage de 07h00 à 08h30, 12h00 à 14h00 et de 16h à 18h. Les chanceux d'entre eux qui puissent monter dans un bus, voyagent dans des conditions lamentables et vivent durant la durée de la desserte un vrai calvaire.En croyant bien faire et être professionnels du métier, certains « chauffards » font le rallye sur la route en opérant des manœuvres dangereuses, lesquelles mettent en péril la vie des passagers qui se trouvent à bord de ces « cercueils ambulants ». « C'est la concurrence qui nous pousse à faire de la course dans le but d'encaisser plus d'argent. Nous conduisons comme des fous, nous le reconnaissons mais ce sont nos receveurs qui nous dictent la cadence du travail. Malgré tout, on ne fait pas d'accidents, nous sommes des professionnels », lance un chauffeur de bus à la cantonade. En les voyant descendre et monter comme des « acrobates du cirque », ils descendent avant que le bus ne s'arrête complètement et montent alors que le bus démarre. Ainsi, une grande anarchie règne dans les arrêts et stations de bus urbains de la ville de Chlef. Les bus, en grand nombre, sont neufs mais en mauvais état, les horaires de départ et d'arrivée ne sont jamais fixés et le nombre de personnes transportées dans un même bus n'est jamais respecté. Sans compter l'absence de plaques d'indication pour l'orientation des voyageurs. Pis encore, si on parle des lignes desservant Haï En-Nasr Radar, Ouled Mohammed, l'hôpital... à la station de bus du centre-ville dite Tazgaït près de place de la Solidarité, les transporteurs de cette desserte rallient rarement le terminus qui est bel et bien mentionné sur le ticket, l'écriteau et même l'adhésif placé tout au long de la carrosserie. Le hic ! Une fois arrivé devant le carrefour d'Algérie Télécom, le receveur vous invitera à descendre en vous indiquant que c'est le terminus. Il ne faut surtout pas répliquer à la décision du receveur ni celle du conducteur d'ailleurs, et pourtant il reste au moins un kilomètre pour arriver à votre destination finale. On risque même d'être agressé physiquement ou verbalement par le receveur, voire le chauffeur si on insiste à nous emmener au terminus. Les passagers sont donc devenus « conditionnés » par la stratégie des transporteurs qui ont leurs propres itinéraires sans pour autant respecter celui de la tutelle. Une direction des transports qui semble être absente en raison de la dégradation du secteur qui ne fait que s'amplifier. Et pour preuve : les multiples plaintes et requêtes des citoyens en vue d'attirer l'attention des responsables locaux n'ont eu aucune suite favorable. Il est donc temps pour que les autorités locales mettent un terme à cette anarchie qui ne fait que perdurer au détriment du fonctionnaire, de l'élève, de l'étudiant, bref tous ceux qui empruntent les moyens de transport régulièrement dans leurs déplacements.