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Pourquoi tant de guerres ?
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 12 - 2014

Dans une région aux allures de poudrière, les causes des incessants conflits internes ou entre Etats ne sont jamais faciles à cerner. Car politique et religion, rivalités ancestrales et géostratégie s'interpénètrent sans fin.
A l'exception du Qatar, des Emirats arabes unis et du Bahreïn, tous les Etats du Moyen-Orient ont connu la guerre depuis leur accession à l'indépendance. Plusieurs d'entre eux ont même souffert de violentes guerres civiles. Certains conflits ont durablement marqué la géopolitique de cette région, telles les guerres israélo-arabes et la guerre Iran-Irak. Aujourd'hui, à l'exception d'Oman et du Koweït, tous les pays de la région sont impliqués, directement ou indirectement, dans un conflit interne ou externe. Les causes profondes de ces affrontements ne sont pas toujours celles que l'on croit. Elles affectent pourtant la stabilité de cette région clé pour l'équilibre du monde (les trois quarts du commerce maritime transitent par le Moyen-Orient ou longent ses côtes). C'est pourquoi il est important de dresser leur typologie à travers quatre thématiques structurantes. La question identitaire La quête identitaire permanente - Anouar el-Sadate n'avait-il pas intitulé ses Mémoires à la recherche d'une identité ? - se décline en facteurs ethniques, claniques, religieux, linguistiques et communautaires. Bien souvent, les minorités restent perçues comme des obstacles au besoin identitaire des peuples. Elles ont pâti de la volonté hégémonique de la majorité et de dirigeants cherchant à gommer tout particularisme susceptible de saper les bases d'Etats perçus comme fragiles. Certaines de ces minorités se sont battues pour préserver leurs droits au sein d'une même nation, comme au Liban, en Irak, en Iran ou au Yémen. D'autres ont pris les armes en vue d'obtenir leur indépendance. C'est le cas des Palestiniens et des Kurdes qui constituent aujourd'hui les deux dossiers les plus épineux du Moyen-Orient. Les premiers n'ont eu de cesse d'affronter les autorités israéliennes, avant de négocier avec elles. Les seconds se sont rebellés à plusieurs reprises contre les autorités irakiennes, iraniennes, turques et syriennes pour créer l'Etat indépendant envisagé par les accords Sykes-Picot. Sans obtenir leur indépendance formelle, les Kurdes irakiens ont réussi à imposer la création d'une province autonome quasi souveraine, encourageant leurs cousins de Syrie, de Turquie et d'Iran à faire de même. Cette recherche des racines se traduit également par la contestation de certaines frontières dessinées à l'ère coloniale, comme en Syrie, au Liban, en Irak, au Koweït et au Yémen. Elle s'exprime aussi par des conflits politiques entre systèmes républicains et monarchiques qui transcendent bien souvent l'affrontement sunnite-chiite que certaines pétro-monarchies du Golfe voudraient instrumentaliser pour masquer la lutte d'influence terrible qu'elles livrent au régime républicain iranien. De ce point de vue, les inégalités socio-économiques qui divisent un monde arabe de plus en plus fragmenté sont autant de facteurs de conflits pour l'avenir. La quête de pouvoir Le choc des nationalismes et des ego a entraîné bien des guerres au Moyen-Orient. Plusieurs dirigeants charismatiques ont engagé leur pays dans une confrontation militaire pour affirmer leur pouvoir, renforcer le prestige de leur nation ou sauver leur régime. Ce fut le cas de Nasser, qui n'hésita pas à défier Israël et à intervenir au Yémen pour asseoir son rôle de chef de file du nationalisme arabe. Ce fut le cas aussi d'Hafez el-Assad, qui attaqua Israël et intervint en Jordanie et au Liban. Ce fut surtout le cas de Saddam Hussein, qui lança une offensive contre l'Iran en 1980, plongeant le Folfe arabo-persique dans une guerre totale qui allait durer huit ans, puis qui envahit le Koweït en 1990, offrant aux Occidentaux l'opportunité d'asseoir durablement leur présence militaire dans la région. Aujourd'hui, la stratégie iranienne consistant à affirmer la maîtrise du cycle nucléaire répond à la même logique et vise à renforcer le pouvoir du Guide et des Gardiens de la révolution. Idéologies et religions De 1950 à 1990, le nationalisme arabe puis le panarabisme se sont imposés comme les idéologies dominantes au Moyen-Orient, que seuls le shah d'Iran et les monarchies les plus conservatrices du Golfe ont pris le risque de combattre frontalement. Pour les Etats arabes engagés dans un difficile processus d'unification, Israël représentait la cible idéale permettant de fédérer les énergies et de faire taire les rivalités. Ce fut d'autant plus aisé qu'après la guerre des Six-Jours, l'idéologie sioniste colonisatrice apporta de l'eau au moulin du nationalisme arabe. Pendant toute cette période, le religieux s'effaça devant le politique, car les dirigeants pouvaient se prévaloir d'une réelle légitimité. La révolution islamique iranienne (1979) et la disparition progressive des grands leaders arabes ont modifié la donne, renforçant considérablement l'influence du religieux au détriment du politique. Aujourd'hui, la montée en puissance du religieux s'exprime de manière d'autant plus radicale qu'un nombre croissant d'individus n'a plus aucune perspective en matière politique, sociétale ou économique. Trois exemples illustrent cette dérive : le conflit israélo-palestinien, qui se déplace sur le terrain de l'affrontement religieux (juifs orthodoxes contre musulmans du Hamas) ; l'affrontement saoudoiranien, qui s'exprime par un conflit sectaire (sunnites contre chiites) ; le djihad de l'Etat islamique, qui se nourrit de l'esprit de guerre sainte (califat contre croisés chrétiens et infidèles chiites). Le jeu des puissances Pendant la guerre froide, les Etats-Unis et l'Union soviétique ont agi directement ou par acteurs interposés, notamment pendant les guerres israélo-arabes et l'interminable guerre civile yéménite. Le jeu des puissances n'a pas toujours été néfaste. En 1958, les interventions américaines au Liban et britannique en Jordanie ont évité que ces deux pays ne basculent dans le chaos. En 1987, l'intervention navale occidentale dans le Golfe a accéléré la conclusion de la guerre Iran-Irak. En 1991, c'est une coalition internationale qui a libéré le Koweït et stabilisé la péninsule arabique. Depuis la disparition des blocs, les Etats-Unis restent seuls à pouvoir influencer les acteurs moyen-orientaux. Ils réalisent tardivement que la fin de la guerre froide a ouvert la boîte de Pandore des nationalismes et ravivé les rivalités ancestrales. Leur invasion de l'Irak en 2003 a précipité ce pays dans le chaos. Washington a découvert un Moyen-Orient bien plus compliqué que ce que l'administration américaine imaginait, ce qui le contraint aujourd'hui à interagir avec un nombre croissant d'acteurs aux intérêts divergents, pour défendre les siens : libre circulation maritime, accès à l'énergie, conquête de nouveaux marchés, sécurité de ses ressortissants et protection de ses alliés. La Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie et l'Union européenne ne cherchent pas autre chose, chacun à sa mesure. Contrairement aux idées reçues, les hydrocarbures n'ont que très rarement été à l'origine des guerres du Moyen-Orient, même si le contrôle de leurs gisements et la stratégie de hausse ou d'effondrement des prix du baril ont souvent joué un rôle important dans la conduite des hostilités, pour affaiblir l'un ou l'autre des belligérants. Le contrôle de l'eau douce, en revanche, a suscité de nombreuses crises et pourrait apparaître demain comme une cause réelle de guerres, a fortiori si le réchauffement climatique et la pression démographique s'amplifiaient.

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