Le virtuose du violon Cheikh Mamed Benchaouch a fait l'objet, samedi dernier, au Palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba d'un hommage. Organisé par l'association «Les Amis De La Rampe Louni Arezki» et par l'association musicale andalouse «El Andalil El Djazair» en collaboration avec le Palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba, cet hommage a réuni une multitude d'artistes algériens et d'anonymes. Le service de sécurité du Palais de la Culture a fait preuve de patience et de galanterie pour placer les invités. Le programme s'est scindé en plusieurs moments forts en émotion et en musique. Le début de la soirée a été donné par les quarante trois élèves de la prestigieuse association El Andalil El Djazair dont le président n'est autre que le professionnel Youcef Ouznadji. La classe moyenne et semi- supérieure de l'association ont déclamé des chants religieux. Les instruments musicaux n'étaient pas de mise. Seules les voix puissantes ont excellé dans l'interprétation. Une véritable osmose entre le professeur Youcef Ouznadji et ses élèves se laissait deviner au grand bonheur des présents. La deuxième partie du programme a vu le passage sur scène de la classe supérieure de l'association Andial El Djazair pour d'autres chants religieux et ce, à l'occasion de la célébration de la fête religieuse Mawlid Ennabaoui. Autre moment délicieux de délectation est celui du passage sur scène du musicien Mahmoud Hadj Ali, lequel a intérpreté un répertoire de Meddih. Ainsi, Cheikh Mamed Benchaouch a reçu une médaille de mérite, un cadeau ainsi qu'un bouquet de fleurs. Ses amis de toujours qui l'ont accompagné tout au long de sa carrière, en l'occurrence, Réda Bestandji, Sid Ahmed Serri ainsi que Mohamed Khaznadji sont montés avec Mamed Benchaouch sur la scène pour donner leurs appréciations sur leur ami. Les trois artistes n'ont pas tari d'éloges sur Mamed Benchaouch. Pour eux, ce dernier incarne le professionnalisme et la rigueur. De son côté, Mamed Benchaouch a refusé de se prêter au jeu du micro pour une déclaration publique mais la satisfaction et la joie se lisaient sur son visage. Pour rappel, El Hadj Mamed Benchaouch est né en 1930 à la Casbah d'Alger.Son père qui pratiquait la qacida religieuse était professeur d'arabe et Imam à la mosquée Safir. En 1937, la famille déménage pour s'installer à Belcourt. Son cousin, joueur de Kwitra, Mohamed Lakehal Farid Oujdi Ali Maloufi, El Hachemi Guerrouabi étaient ses voisins. En 1945, Saïd Bastandji (connu par la suite comme professeur de solfège, instruments-guitare, piano- et technique vocale et qui a formé de nombreux musiciens) le conduit à l'association El Hayat où il fera la connaissance de Sid Ahmed Serri, Mahmoud Messekdji, deux amis avec qui il partagera l'essentiel de son parcours musical. Ahmed Sebti était le professeur dans cette association. En janvier 1946 il rejoint l'Association El DjaziriaL avec un groupe d'amis (dont Serri et Messekdji) et intègre la classe de formation musicale dirigée par Abdelkrim Mehamsadji . Neuf mois, plus tard, il passe en classe supérieure chez le maître Abderrezak Fakhradji chez qui il apprendra la plus grande partie de son répertoire. En 1947, il entre au Conservatoire chez Mohamed Fakhardji. Vers 1956, après la fusion des deux associations EL Mossilia et El Djarirai en 1951, il rejoint l'orchestre de la station de Radio Alger dirigé par Mohamed Farkhadji. Il joue alors Târ. En 1954, il obtient le premier prix du Conservatoire. En 1967, il est recruté au Conservatoire d'Alger. En 1980, il est proposé pour remplacer le Maître Abderrezak Farkhadji au Conservatoire central d'Alger. De 2005 à 2010, il fait partie de la défunte commission de la musique andalouse au sein de l'Office des droits d'auteurs. Il participe aussi à l'expérience El Gusto
