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Slimane Azem, Izri Brahim, Chérif Khedam tous les trois disparus
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 01 - 2015

Leur vie, ils l'ont entièrement consacrée, à la chanson avec des paroles bien travaillées, un style ciselé, une musique sans cesse adaptée à une thématique devant répondre aux aspirations d'un public frustré.
Tous les trois ont été adulés, écoutés avec attention tant chaque mot de leurs chansons a ses signifiés de connotation. Ils sont aussi, peut-être à des degrés divers, admirés pour leurs qualités de beaux parleurs et leurs musiques originales qu'ils ont eux-mêmes inventées. Leurs soucis a toujours été d'apporter un réconfort moral, de susciter des images d'un quotidien semé d'embûches et plein de mystère. Slimane Azem ou l'exilé à vie A la différence des autres, Slimane Azem est du genre « meddah» au sens traditionnel du mot qui laisse supposer la maîtrise du verbe, de l'esthétique du langage, de la versification. Beaucoup de vers composé avec talent par da Slimane sont devenus des adages populaire ; par leur forme et leur moralité, ils sont rentrés dans la catégorie des citations qui méritent d'être mémorisées, voire immortalisées pour servir d'illustration à l'occasion. La musique de ce chanteur, l'aîné des chanteurs populaires de l'âge de Chikh Nordine et d'El Hasnaoui, et celle d'instruments les plus anciens comme le tambour, la flûte, la mandoline, le violon, la derbouka. A ses débuts, Slimane Azem portait un tarbouche comme celui de M'hamed El Anka et il chantait en jouant de la mandoline. Ce qu'il chantait en disait long sur l'émigration, les problèmes de la vie, les épouses irresponsables et à la manière de Molière, il s'était beaucoup inspiré des caractères humains, des situations matérielles : la pauvreté, la richesse et des vices humains. Plus tard, il a été intéressé par la politique ; pour lui, on ne peut être indifférent au colonialisme, aux guerres, aux injustices. Et quand il ne voulait pas s'impliquer ouvertement dans un domaine à risques pour un chanteur, il s'est servir des animaux pour faire allusion aux hommes. On a vu défiler chez lui : le hibou, l'abeille, la guêpe, le coucou, l'âne, le mulet, le chacal, le lièvre, le crapaud, le lion. Il lui est arrivé de mettre en musique un récit dont les partenaires sont des animaux devenus miraculeusement des amis intimes tout en gardant en eux-mêmes leur état naturel de prédateurs. Tel a été le cas du lion, du chacal redevenus ennemis, après avoir comploté contre leur ami le mulet qu'ils voulaient manger, parce qu'ils n'avaient rien trouvé pour se nourrir. Et que de chansons il a consacrées à l'émigration, lui qui a beaucoup aimé son pays : mais comme il a travaillé comme ouvrier en France coloniale, il a fait de la vie d'émigré un thème de prédilection. Il a chanté tour à tour, le départ pour la France, la traversée de la Méditerranée, le bateau qui chaloupe sur l'eau, le retour vers le pays natal, le métro, la vie d'exilé, la femme laissée au bled et pleurant l'absence du mari. Da Slimane a cette particularité d'être à la fois chanteur et acteur de sketch de talent avec comme partenaire Chikh Noureddine, tous les deux jouent ensemble la comédie sur fond de dérision ou d'autodérision. Izri Brahim, gardien de patrimoine familial De son vivant, il avait le don de jouer à merveille des instruments à vent, à percussion ou à coudes. Ces prédispositions pour le genre artistique, sont un héritage de ses aînés. On peut dire qu'il a été chanteur malgré lui, pour être né au sein d'une famille de musiciens dont le flambeau est transmis d'une génération à l'autre. Brahim en a été le plus jeune qui a su se tailler une bonne place parmi les chanteurs renommés et d'actualité. L'originalité d'Izri Brahim est d'avoir su appartenir aux hommes et aux traditionnalistes en reprenant les répertoires des anciens, sinon anonymes en leur donnant un coup de jeune par la musique moderne. Descendant d'un aïeul, grand musicien de genre populaire, il n'a pas voulu se départir de la tradition qu'il a su concilier avec le moderne pour obtenir un mélange, agréable à entendre. C'est ce qui a même donné du charme à sa voix. Ainsi Brahim a admirablement réussi à faire du jeune à partir du vieux grâce à sa musique vocale et instrumentale. Mais sa vie écourtée ne lui a pas laissé le temps d'aller au bout de ses projets. Dommage ! Chérif Kheddam, père de la musique moderne Avec Cherif Kheddam, il y a eu rupture avec la chanson ancienne, celles des hommes et des femmes dont l'accompagnement musical se lisait au son du tambour et de la flûte. Il est incontestablement le père spirituel des chanteurs modernistes à qui il a enseigné la musique et le maniement des instruments de musique, Idir, Aït Menguellet, Karima, Ouerdia, Matoub, ont été ses élèves. Pourtant Kheddam n'a pas fait les grandes écoles pour susciter des vocations de chanteurs modernistes. Très jeune, il a quitté son village après être passé par l'école coranique probablement dirigée pendant des générations par des maîtres de sa famille. Ce n'est pas lui qui a choisi la musique, c'est la musique qui s'est emparé de lui, sans avoir reçu au préalable le nécessaire pour réussir une carrière. Mais Cherif Kheddam a eu une brillante carrière musicale que n'ont pas eue les grands de la musique moderne qui ont décroché les meilleurs diplômes. L'œuvre de Chérif Kheddam est incommensurable : il a donné un nouveau souffle à la chanson Kabyle en lui traçant la vie des compétitions internationales à l'image de chansons d'Idir devenues célèbres dans le monde ; elle sont écoutées et chantées partout et dans les langues les plus parlées qui leur ont donné une dimension universelle. Le chanteur Kheddam a, durant des décennies, fait vibrer des millions de passionnés de musique moderne. Ses chansons, il les a composées à la perfection pour être en parfaite harmonie avec les instruments les plus modernes. Et sa célébrité est telle qu'on n'a jamais vu autant de monde, ni ici, ni partout ailleurs, qui s'est mobilisé pour son enterrement dans son village de montagne. Il n'y avait pas de place pour chaque présent à la cérémonie, même pour se tenir debout à des kilomètre à la ronde. Pour en sortir, le soir, après l'enterrement, il a fallu des heures pour chaque participant.

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