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«Meursault, contre-enquête», roman de Kamel Daoud
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 06 - 2015

Meursault, un personnage atypique crée pour un univers romanesque d'une équipe donnée et pour son rôle macabre : tuer un arabe parce qu'il était arabe.
On suppose que dans un tel conteste de l'Algérie sous domination coloniale, tout arabe pouvait subir le même sort ; tous les Algériens étaient dans le même collimateur. Ce que l'assassinat de Meursault dans le roman de Camus pouvait signifier, sous le prétexte qu'il n'était pas suivi d'enquête organisée comme dans un roman policer. L'œuvre romanesque riche en images métonymiques a dû paraître dans une période cruciale de l'Algérie, les années quarante au cours desquelles les mouvements politiques allaient bon train à l'image des scouts musulmans, représentatifs de la nouvelle génération du nationalisme algérien, et qui étaient le prélude de la révolution libératrice. L'Arabe dans «L'Etranger» de Camus Le titre de l'œuvre romanesque doit être le reflet du contenu du livre. Mais en réalité, qui est étranger dans «l'Etranger» ? Est-ce l'Arabe qui a été arbitrairement tué ? Ou le tueur Meursault dont le nom est évocateur ; d'origine étrangère à l'Algérie, mais étant donné qu'il fait partie des colonisateurs dominants, il acquiert la qualité de maître des lieux, mais pour un temps. En lisant le livre de Camus, l'auteur a constaté que «l'Arabe», désignation métonymique de la communauté musulmane de l'Algérie colonisée, est répété 25 fois, signifiant un entêtement à garder l'anonymat de celui qui a été tué. Pourtant, ce dernier porte un nom de famille, un prénom et il appartient à une communauté, il est porteur de marques linguistiques, sociales, religieuses de l'Algérie profonde. Il s'appelle Moussa, sorti du même univers familial que le héros du roman de Daoud Kamel. Ce personnage principal remue ciel et terre pour connaître le meurtrier de Moussa qui semble être son frère. Dans pareil cas, les parents s'en remettent à Dieu pour demander au Tout Puissant que réparation soit faite. C'est pour cela qu'à la page 54, l'auteur nous présente une maman dévote : elle se lave, prie, prend des habitudes étranges, va avec d'autres femmes au mausolée de Sidi Abderrahmane. Elle est mère d'un mort et d'un autre enfant trop silencieux, pour lui donner la réplique, veuve deux fois, obligée de travailler chez les roumis pour survivre». Une autre preuve du lien direct et qui unit la mère à l'Arabe et le personnage principal supposé être le frère de la victime de Meursault : «M'ma se souvient de moi me prend dans ses bras. Mais je ne sais que c'est Moussa (appelé l'Arabe) qu'elle veut retrouver alors, pas moi. Elle le laisse faire.» On est donc en période coloniale, ce qui fait dire au héros : «J'ai fini par être admis dans une école où se trouvaient quelques petits indigènes comme moi». Mais M'ma est hantée par Moussa », disparu sous les balles de Meursault, au point d'en devenir malade : «elle traverse avec crainte les quartiers des Français en se cramponnant au bras d'un ami de son disparu.» Le frère de Moussa continue de mener son enquête minutieuse pour en savoir plus sur l'état d'esprit de Meursault l'assassin de celui est désigné 25 fois par Camus dans son roman «L'étranger» sous le générique de l'Arabe, métonyme pour garder dans l'anonymat tous les colonisés des 132 années d'occupation. Les femmes étaient appelées les «Fatma». Le héros de ce roman de Kamel Daoud, frère de Moussa dont l'assassinat était passé comme un acte banal parce qu'il était Arabe, se souvient bien de sa première entrée à l'école : pieds-nus tarbouche sur la tête, et pantalon arabe. 1942 est la date de publication de l'Etranger» Un roman sur roman En élaborant cette œuvre romanesque, dans un style assez correct pour mériter une bonne place parmi les meilleurs hommes et femmes de plume de la dernière génération, dans notre pays, l'auteur a donné des preuves indiscutables qu'il possède l'art de la reconstitution et de la mise en abyme consistant à mettre en scène dans le roman un narrateur chargé d'accomplir une mission difficile : raconter ce qu'il y a de plus frappant dans les évènements qui ont marqué notre histoire, faire avec exactitude la peinture des personnages qui rentrent dans le décor de l'univers colonial vu par un contemporain est qui différent du regard d'Albert Camus et de celui de nos concitoyens colonisés à l'époque. Mais, au lieu de prendre l'allure d'un roman, le livre de Kamel Daoud aurait pu prendre la forme d'essai. En réalité, on a l'impression, en le lisant, de parcourir le travail d'un essayiste. Ce roman date de 2013 bien qu'il raconte dans une écriture de connaisseur de la langue, la vie des années coloniales, les plus tristes, surtout celles des deux dernières décennies, d'avant l'indépendance, «L'Etranger» a été mis en forme en 1942, par un prix Nobel de littérature, Albert Camus né en Algérie en 1913. Il faut cependant que « L'Etranger» est un titre absurde, car en réalité, qui est l'étranger dans l'univers de ce roman. Est-ce Meursault qui a tué par égocentrisme ou européocentrisme, sinon par un esprit racial vis-à-vis des Arabes que ses concitoyens qui ont fait la colonisation de peuplement, trouvent gênants. On peut considérer comme symbolique pour ne pas dire mythique.La mise à mort de l'Arabe par Meursault. Cela fait partie de l'ambiguïté qui a toujours caractérisé la position de Camus vis-à-vis de sa propre mère qui l'a mis au monde, sous entendant la mère partie, et de la révolution libératrice qui donnait à voir en perspective l'Algérie indépendante qu'il n'a pas connue. 2013, année de la publication du premier roman de Kamel Daoud, a coïncidé avec la date anniversaire du centenaire de la naissance d'Albert Camus, 1913, cent ans après la naissance du nobélisé, auteur de «L'Etranger» qui a fourni la matière pour «Meursault contre -enquête», nous sommes dans un autre monde où le public algérien est heureux d'avoir à lire un roman écrit dans un style relevé, par un des siens, en l'honorant par l'obtention du Concourt 2015, accordé par l'Académie Goncourt à quelqu'un dont les qualités du meilleur romancien de l'année sont incontestables. Ce premier de Kamel Daoud est en effet original et d'une lecture enrichissante. Bravo Kamel et persévérez ! Bomediene Abed Meursault, contre-enquête, Roman de Kamel Daoud, 2013, 191 pages Ed Barzakh Goncourt 2015

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