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Le rêve d'avant, le cauchemar d'après
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 06 - 2015

Âami Ahmed est âgé de plus de 65 ans. Après de longues années de loyaux services dans une entreprise publique, il a pris sa retraite pour se reposer afin de mener une vie décente, mais apparemment ce n'est pas le cas. «Bien que je sois assez vieux, mais je ne m'empêche pas de travailler un peu pour subvenir aux besoins de ma famille, cherté de la vie oblige», lâche l'ex-mécanicien d'Air Algérie.
Nous sommes jeudi, dernier jour de la semaine. Le train de 7h30 qui part à Alger, depuis Boumerdès, enregistre un grand retard. Tous les voyageurs sont en colère à cause de ça, mais les plus indignés sont les fonctionnaires qui vont encore rater quelques heures de travail à cause du train. Aâmi Ahmed, lui aussi, ne supporte pas de perdre du temps sans rien faire, pourtant, ce vieillard frêle au corps avachi ne donne jamais l'impression d'être encore capable de donner un plus dans le milieu professionnel. Travailler pour empocher de l'argent, rien que pour ça Le sort de aâmi Ahmed est désolant. Décidément, il a intérêt à travailler pour plusieurs raisons qu'il nous explique lui-même : «Dans ce pays, plusieurs choses ne sont pas à leurs places. Par exemple un retraité comme moi, ne doit pas, à mon avis, aller chercher du boulot parce qu'il n'a pas de quoi faire vivre sa famille. Le retraité a le droit de jouir d'une vie decente et calme. Malheureusement, ce n'est pas le cas chez nous. La misérable pension que je perçois ne tient même pas la moitié du mois, sachant que j'ai huit enfants, ma femme et moi, ce qui donne dix bouches à nourrir». Après avoir pris la retraite, âami Ahmed s'attendait à un avenir plus aisé quoique la vie lui réservait un accueil très spécial, loin de ce qu'il avait imaginé, écoutons-le : «ça fait presque six mois depuis que je suis passé en mode retraite et je peux vous confirmer que ce n'est pas du tout facile. Six ou sept mois avant, je pensais d'une autre manière. J'avais beaucoup d'idées dans ma tête avant ma retraite, une autre imagination. Je voulais partir en voyage avec ma femme, faire un peu du sport, me consacrer à mes petits-enfants et me balader de temps en temps avec eux, mais là, je suis dans un autre état, comme si rien n'a changé dans ma vie. Pire, aujourd'hui je me vois plus obligé à travailler qu'avant parce que ma pension ne me permet pas de faire quoi que ce soit». Et si je ne travaillais pas, que dois-je faire ? Les jours de âami Ahmed se ressemblent : se lever très tôt, prendre le train de 7h30, arriver à 8h30 et commencer le travail à 09h. En fait, il nous révèle la nature de son nouveau poste : «je travaille dans un magasin de quincaillerie à Hussein-Dey (Alger). Je commence aux alentours de 9h, je baisse rideau à 17h, cinq jours sur sept. Des fois je travaille même les samedis pour percevoir des primes supplémentaires ». Des statistiques avancent que le nombre des personnes âgées (plus de 60 ans) en Algérie, s'approche du seuil des 4 millions dont une grande partie sont des retraités. Quant à la pension, il n'existe pas de chiffres fiables sur lesquels l'on peut se baser. Mais selon des témoignages, la moyenne de la pension de la quasi-majorité des retraités algériens demeure lamentable et ne satisfait pas les besoins les plus simples du retraité. Âami Ahmed a plus de détails sur ce point : «Je confirme que l'Etat algérien nous a délaissés, en témoigne la petite pension mensuelle qui nous est réservée. Ecoutez, je n'ai pas les chiffres exacts sur ce dossier mais je connais des copains en retraite qui me parlent souvent de l'insuffisance de la pension, ce qui explique sa valeur banale». Lors de la discussion avec âami Ahmed à l'intérieur du train, un autre vieux assis de l'autre côté du wagon renchérit : «si tu ne travailles pas, tu meurs de l'oisiveté». Les mains en gesticulant, barbe blanche et drue, le monsieur paraît dégoûté de son statut de retraité, et il nous le fait savoir : «la retraite a un double effet, positif et négatif. Le positif concerne la capacité de la personne qui diminue et l'oblige à battre en retraite et se reposer. Le négatif s'agit par contre de ce vide qui nous rattrape à cause des longues journées à passer sans occupation. Regardez-moi, je me lève de bonne heure pour sortir de la maison et aller n'importe où parce que je n'ai rien à faire chez-moi». Le nouvelle intervenant s'appelle âami Mustapha, un habitué du train et surtout d'«El'Jnina», un jardin fief qui regroupe beaucoup de retraités. Chaque jour, âami Mustapha quitte son domicile à Corso (ouest de Boumerdès), pour aller rejoindre ses amis à Alger- centre, histoire d'éviter les pagailles avec sa femme et tuer le temps. «Je préfère sortir, prendre le train, discuter avec des personnes que de stagner chez moi et susciter des engueulades avec mon épouse, dit-il. J'ai voulu travailler mais j'ai des problèmes de santé qui m'en empêchent. Cependant je plains les responsables de ne pas construire des centres ou aires spéciaux pour notre distraction». Entre le témoignage du premier et celui du deuxième, une chose est certaine, les vieux retraités se cherchent une place dans une société impitoyable et un système qui essaye d'une façon ou d'une autre de les rejeter.

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