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Il était une fois la musique
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 09 - 2015

Reflet de la voix, du souffle et de l'âme de milliers d'artistes ayant généré une constellation de musiques d'une richesse inouïe, l'exposition «Des voix à la nouba» est le refrain indélébile d'une épopée musicale aux vibrations inimitables.
Organisée à la maison de la culture Malek-Haddad par le département Patrimoine immatériel et arts vivants de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», l'exposition est une saga éblouissante retraçant huit cents ans d'une immense explosion de créativité que la musique arabe ne cesse, depuis lors, d'exprimer. De l'histoire de la musique depuis le Hidjaz jusqu'à l'Andalousie, aux écoles maghrébines de la musique arabo-andalouse, en passant les icones arabes de la musique et les questions-réponses autour de la musique, l'exposition est un immense espace interactif haut en couleurs et en sonorités où le visiteur effectue une pérégrination intemporelle. La musique arabe, l'émotion traduite en notes Occupant la quasi-totalité du hall de la maison de la culture, l'exposition, thématique, sensorielle et immersive embarque le visiteur, équipé d'un guide audio interactif avec casque, sur les traces de l'histoire de la musique arabe, abordant des thèmes majeurs, aussi vastes que passionnants. Le visiteur «atterrit» au Hidjaz, première halte, et apprend devant la riche collection de photographies de bédouins de la péninsule arabique, au travers de documents sonores et audiovisuels, que les belles notes musicales arabes, la créativité ininterrompue ont commencé, il y a huit siècles par le Houda, un chant des chameliers nomades réglé sur les rythme du balancement du dromadaire. D'un document audio à un autre, le visiteur remonte le temps, traverse monts et déserts et survole l'histoire pour arriver à Damas, où il est projeté dans une des belles cours des Omeyades, au cœur d'un beau spectacle de chant du célébrissime Sa'ib Khathir. Muni du guide interactif, le flâneur passe à la Baghdad des Abbassides et redécouvre l'éblouissement d'une douce belle arabesque de créativité qui a fait d'un art une science et salue le talent inégalable des Al Mawssili, père et fils, à qui la musique arabe doit le premier conservatoire du monde arabo-musulman, la première école du luth, le premier système des maqam, les différentes expressions de la voix, et pas moins de 900 mélodies. Dans ce périple, sur les traces des lieux magiques, prestigieux et poétiques, le visiteur est en Andalousie, à Cordoue où Ziryab, l'artiste de génie, met au point les techniques poétiques et vocales des mouwachah et du Zajal, introduit dans la cour le système des noubas, fondement de la tradition musicale andalouse, et révolutionne l'oûd. Au cours de cette balade musicale atypique, le visiteur est subitement propulsé au Mahgreb, sur les traces des sources de transmission de la musique arabe. A Kairouan, alors capitale de la dynastie Alghlabides, sous le règne des Fatimides et des Zirides, Mou'anis al Baghdadi, Al Hadhib Abdelwahab, Ibrahim Al Raqiq et Ibrahim Al Husari et tant d'autres talentueux artistes perpétuent l'éclat de la musique arabe et composent de nombreuses mélodies sur des textes de poètes maghrébins. Ces refrains peuplant nos mémoires D'espaces plus intimes à d'autres plus ouverts, le visiteur «feuillette» les petits fais de la grande histoire de la musique arabe, parcourt l'itinéraire de l'évolution du oûd, «sultan» des instruments de la musique arabe. Il compulse également l'aventure passionnante de la transcription des noubas des écoles algériennes de la musique andalouse, depuis l'ecclésiastique anglais Thomas Shaw en 1732 jusqu'au livret de Goualam-Allah Abdelkader dans les années 1990, ressuscitant les Touchias (pièce instrumentale servant d'ouverture, composée sur un rythme binaire ou quaternaire) en passant par le génie des musiciens Mohamed Benali Sfendja (1844-1908), Abderrezak Fakhardji (1911-1984), Djaidir Hamidou (1923-2004) ou encore Ahmed Serri (1926). Le périple observe également une halte qui explique l'apport des fondouks de Constantine, ces bâtiments à multiples fonctions, dépositaires de la musique citadine. Les chouyoukhs et leurs efforts dans la préservation du malouf et du zajel sont également pistés, toujours avec délice. Tout au long de cette joyeuse promenade, le visiteur à la curiosité insatiable accueille les icônes de la musique arabe, est envoûté par Fayrouz, la voix du pays de Cèdre chantant « Ya tayr», émerveillé par Sabah Fakhri entonnant les grands poètes mystiques et séduit par Mohamed Abdelouahab vocalisant «Ya M'safer» Lors de l'exposition «Des Voix à la nouba», au méga-concert où les grands parmi les grands de la musique arabe se sont donnés «rendez-vous», sur un brin de nostalgie, le visiteur est impressionné par Oum Keltoum interprétant «Enta omri», déconcerté par Tahar Gherssa dans un cocktail malouf tunisien captivant, et sublimé par la voix d'Abdelouahab Doukkali dans «Hadi hiya n'ti». La magie se poursuit, au cours de cette exposition avec la voix légendaire de l'artiste d'Arabie Mohamed Abdou fredonnant «Moudhila» et puis, comme de bien entendu, la mémoire vivante du malouf constantinois, Mohamed-Tahar Fergani, accueille le visiteur avec « Galou larab» tandis que la regrettée diva de la chanson arabe, Warda Al Djazairia enchaine pour ténoriser «Rouhi oua rouhek» au moment où l'émir du oûd, l'irakien Mounir Bachir, joue maqam el bayt et le maître libanais Wadie Safi gratifie avec ses mawawils. Transcendant une mosaïque culturelle, musicale, historique et électronique, l'exposition «Des voix à la nouba» qui se poursuivra jusqu'au mois de novembre prochain, est l'histoire des rencontres harmonieuses et des cheminements communs où la musique est une passion partagée par les peuples à travers l'histoire.

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