La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a réitéré son souhait de passer une année scolaire sans perturbations. En sa deuxième année comme responsable du secteur, la ministre s'engage totalement dans la mise en œuvre d'un climat stable avec les syndicats. «On souhaite arriver à une scolarité qui ne soit pas perturbée par des arrêts de cours», s'est-elle exprimée lors d'un entretien accordé à un site électronique. «C'est avec les syndicats eux-mêmes que nous avons entamé cette année scolaire 2015/2016 en les réunissant le 21 juillet avec en perspective d'autres rencontres bilatérales dès la mi-octobre. Nous avons pris des engagements et nous comptons bien les honorer», a expliqué Mme Benghebrit. Durant les rencontres bilatérales, prévues pour le mois d'octobre, la ministre prévoit de rendre compte «des mesures prises quant à la prise en charge des revendications soulevées par les syndicats», a-t-elle souligné. Par ailleurs, en ce qui concerne le bilan de la rentrée scolaire, la ministre l'a qualifié comme étant positif. «La rentrée s'est déroulée dans de bonnes conditions parce qu'il y a eu un travail intensif et continu de toute une équipe menée tout au long de l'année scolaire ainsi qu'un travail de proximité, de dialogue et de concertation.» Pour cela, la ministre souligne qu'elle s'est engagée à développer «une démarche participative en organisant des rencontres régulières avec toutes les parties concernées aussi bien en interne, c'est-à-dire avec les fonctionnaires, les syndicats et les parents d'élèves, qu'en externe, c'est-à-dire avec les départements ministériels concernés, les partenaires avec qui nous avons développé des axes de coopération et bien évidemment les médias». Cependant, malgré le constat positif de la ministre concernant la rentrée scolaire, on parle toujours de surcharge des classes. Dans ce contexte, Benghebrit a répondu que «nous pouvons dire qu'il y a surcharge quand il s'agit d'une classe dont le nombre dépasse les 40 élèves». La surcharge ne concerne qu'un nombre limité de divisions pédagogiques, identifiées dans certaines poches seulement. Le taux de surcharge par établissement, au niveau de l'enseignement obligatoire est faible, mais, explique la même responsable, «nous comprenons le stress et l'insatisfaction des parents dont les enfants sont dans les classes concernées». Pour faire face à cette situation, la ministre souligne que sa tutelle a opté «pour des mesures palliatives». Pour le primaire, il s'agit de la double vacation partielle (une division par exemple) ou totale (toutes les divisions) qui sont des réajustements horaires des enseignements. Pour le moyen et le secondaire, le secteur a recours aux classes mobiles (les élèves changent de classes). Il y a également, parfois, l'usage de locaux non affectés au cycle concerné, l'utilisation d'annexes, salles en extension. Dans le même contexte, Benghebrit a relevé que les statistiques affirment que le nombre d'élèves concernés par la surcharge est de 301 368 au cycle primaire, soit un taux de 7,33%. Il est de 225 378, au cycle moyen, soit 8,45% et de 66 853 au cycle secondaire, soit un taux de 5%. Au total, 593 598 élèves sont concernés par la surcharge au niveau des trois cycles d'enseignement, soit 7,32% de l'effectif global. En ce qui concerne le problème du poids du cartable, la ministre a rappelé que cela «ne peut être réglé que par la diminution du nombre de livres, particulièrement pour le primaire». De nouveaux programmes et donc de nouveaux manuels seront mis en place à la prochaine rentrée scolaire. D'ici là, «le ministère a pris déjà une série de mesures pour solutionner ce problème», a-t-elle souligné. Ces mesures sont de deux sortes, organisationnelles et pédagogiques. Il s'agit de la limitation et l'utilisation rationnelle des cahiers, la normalisation de la nomenclature des fournitures scolaires, l'unification de la répartition hebdomadaire des activités d'apprentissage en 1re et 2e année primaire, l'accompagnement de l'élève dans la préparation et l'organisation du cartable scolaire (enseignants, parents) et enfin, l'optimisation du port et de l'utilisation du cartable. «A ces mesures s'ajoute la mesure prise l'année dernière et qui est celle de la réduction du grammage utilisé dans l'édition de ces manuels scolaires», a noté Mme Benghebrit. D'autres mesures sont projetées à moyen et long termes, comme par exemple, a-t-elle ajouté, «l'équipement des salles de classes en casiers ou armoires (certaines le sont déjà) et le livre pluridisciplinaire. L'organisation en binôme, dans la consultation des ouvrages, pourrait, elle aussi, être une solution».