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La «monétarisation» de l'économie capitaliste
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

La disjonction Les économistes vulgaires prétendent que la crise systémique du capitalisme serait la conséquence de la «monétarisation de l'économie» s'agenouillant ainsi devant le talisman-argent, inversant la cause et les effets de leurs tourments. L'utopique «monétarisation de l'économie» est fondée sur le mythe que «l'on fait de l'argent avec de l'argent» quand, en réalité, nous le savons depuis Marx, le capitaliste fait produire du capital avec du capital.
De fait, la soi-disant «monétarisation de l'économie» provient de l'approfondissement de la contradiction entre le capital constant (acquisition de moyens de production) et le capital variable (salaires et bénéfices marginaux) étant compris que c'est la force de travail qui produit la plus-value. Conséquence de cette contradiction, si les dépenses en capital variable-vivant (salaires) des entreprises stagnent ou régressent - le niveau de productivité demeurant constant - les taux de profits stagnent ou régressent eux aussi, ce qui revient à dire que la reproduction élargie du capital s'atrophie. C'est le concept de la hausse de la composition organique du capital entrainant la baisse tendancielle des taux de profits. Cette contradiction a entraîné une scission dans le cycle de circulation du capital, entre la sphère financière-bancaire-boursière et la sphère industrielle (comprenant les transports et certains services) productrice de plus-value. C'est tout le circuit de valorisation du capital global, au cours même de son procès de reproduction élargie, qui est perturbé. Le capital financier (amalgame du capital industriel, commercial et bancaire) a réagi à la raréfaction du capital en émettant de l'argent et en libéralisant le crédit à l'envie. C'est ce phénomène d'émission de monnaie de «pacotille» - puisque ne reposant sur aucune nouvelle valeur d'usage ni aucune valeur marchande, ou si vous préférez, diluant la valeur de chaque dollar - yen - euro - yuan - par le facteur de sa surabondance, que les économistes vulgaires appellent incorrectement la «monétarisation de l'économie». Cette disjonction entre les sphères de la circulation-réalisation et la sphère de la valorisation du capital a eu pour conséquence que la masse monétaire en circulation n'a aujourd'hui plus aucune commune mesure avec la valeur des marchandises disponibles ainsi qu'avec la masse de plus-value produite dans l'économie globale. Lors de la crise financière de 2008, la valeur totale des actifs «toxiques» était estimée à environ 800 milliards de dollars alors que les pertes des banques dans le monde ont été d'environ 2 200 à 3 600 milliards de dollars. La capitalisation boursière mondiale a chuté de presque 50%, passant de 62 747 milliards de dollars - fin 2007 - à 32 575 milliards de dollars - fin 2008 - soit une perte 30 000 milliards de dollars ou plus de 30 fois la perte des «titres» originaux (1) ! Nonobstant ceci, dans la plupart des pays, les capitalistes financiers sont parvenus à restreindre la hausse de l'indice d'inflation alors que cet indice aurait dû exploser eu égard à la profusion de l'argent circulant (2). Cette disjonction, cette «indépendance de l'argent», qui était pratique courante dans les activités financières des banques et à la Bourse, fut politiquement entériné en 1973 par l'abandon des accords de Breton Woods (1). De connivence, les pays capitalistes avancés abandonnèrent la convertibilité or des monnaies et abandonnèrent le principe de la parité des monnaies laissant le dollar hégémonique flotté au gré des courants spéculatifs boursiers. Les autres monnaies durent s'arrimer à la devise américaine et subirent le contrecoup de ses tribulations boursières. La balance commerciale américaine commençant à connaître des déficits homériques, la FED procéda ensuite à des émissions de monnaies pour compenser ces pertes. Ce tour de passe-passe n'offrait aucune solution à la crise systémique du capitalisme et allait plutôt l'approfondir. Valeurs boursières et valeurs marchandes des entreprises Deux indices boursiers permettent d'observer cette disjonction. Dorénavant, sous la phase impérialiste du mode de production capitaliste, la valeur d'une entreprise ne s'établit plus à partir de ses actifs comme au temps du capitalisme classique, mais en fonction de ses profits anticipés. C'est ainsi qu'une société comme Apple vaut 500 milliards de dollars en bourse, davantage que la première entreprise industrielle, la pétrolière chinoise Sinopec qui a réalisé un chiffre d'affaires de 446 milliards de dollars en 2014. Sinopec emploie 897 000 travailleurs et a réalisé des profits de 5 milliards de dollars. La même année, Appel a réalisé un chiffre d'affaires de 183 milliards (quatre fois moins), elle employait 97 000 personnes (9 fois moins) et Apple a réalisé des profits de 39 milliards de dollars (2). Si demain l'entreprise Sinopec était liquidée, son capital constant (ses moyens de production et ses inventaires) lui rapporterait davantage que ce que rapporterait la liquidation des bureaux et des ordinateurs de la firme Apple (qui a largement externalisé sa production et ses services). Ceci signifie que la société Apple se doit impérativement d'accroître sans cesse ses profits obligatoirement et démesurément, accrochée à la flambée de l'économie globale alors que l'économie mondiale périclite. Conclusion, quand les capacités de crédit des clients d'Apple auront été épuisées, seuls pourront sauver leur capital les initiés qui parviendront à liquider leurs actions avant l'effondrement de sa cote en bourse, tous les autres se retrouveront dans la situation des actionnaires de feu Enron ou Nortel (3). Activités boursières fébriles Un autre indice nous est fourni par la masse des actions qui s'échange à la Bourse. Jour après jour la valeur totale des actifs qui s'échangent dépasse la valeur totale de tous les PIB annuels de tous les pays de la planète (!) Si ces échanges ne généraient aucune augmentation de la valeur des actions transigées, et si aucune commission n'était versée aux traders, il n'y aurait rien de dangereux dans ce petit jeu futile et inutile, qui bien sûr n'aurait pas lieu. Mais ce n'est pas le cas. Ces échanges spéculatifs provoquent la hausse factice de ces «produits» boursiers toxiques. Pire, ces échanges spéculatifs sont financés par des emprunts d'argent de pacotille, de la monnaie de singe servant à acheter ces actifs toxiques surévalués - faisant augmenter frauduleusement les indices et préparant ainsi le prochain krach boursier où les petits épargnants (via leur fonds de pension) et les grands usuriers perdront leurs derniers deniers jusqu'à ce que Wall Street s'effondre dans un fracas infernal (4). Notez bien que, contrairement à ce que prétend les économistes de la go-gauche les milliardaires seront les premiers à perdre à ce jeu de qui «gagne - perd». Pourquoi donc s'adonnent-ils à ces jeux boursiers débridés et risqués ? C'est qu'ils n'ont pas le choix. La loi du développement du mode de production capitaliste détruit les bases mêmes de leur réussite - c'est-à-dire l'extraction de la plus-value à partir de l'expropriation du travail salarié vivant (capital variable) par le moyen de l'augmentation importante du capital constant-mort (hausse de productivité par la mécanisation, robotisation et informatisation). Plus le quantum de capital constant est important, plus augmente la productivité, plus le quantum de capital variable (salaire) peut être abaissé et accroître temporairement les profits. Mais comme la plus-value ne provient que de l'exploitation du travail salarié vivant, réduire le quantum de capital variable (la quantité de force de travail employé non payé) entraîne la baisse du taux de profit. À moins que le capitaliste ne réduise tant et plus le salaire réel des travailleurs de façon à maintenir quand même son taux de profit global. Mais alors surgit un dilemme cornélien ; l'ouvrier acceptera-t-il de travailler sous payé jusqu'au point de s'anémier et de se tuer à travailler ? L'économie impérialiste américaine, la plus avancée du monde entier, a atteint ce seuil où les capitalistes extraient de la plus-value absolue de la force de travail épuisée (rallongement du temps de travail non payé). L'avenir dira si le prolétariat étatsunien tolérera encore longtemps cette surexploitation (5). Jusqu'ici, aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe (suite à l'afflux d'immigrants faisant pression sur les salaires) il semble que la classe prolétarienne accepte de s'échiner à la tâche jusqu'au point d'en trépasser. De temps à autre un travailleur exténuer et désespérer trouve des armes et cours tuer des innocents dans un supermarché, mais parions qu'un jour de grandes révoltes emporteront la classe ouvrière toute entière. La soi-disant monétarisation de l'économie La soi-disant «monétarisation de l'économie» capitaliste à son stade ultime impérialiste n'est que chimère et fétichisme qui dissimulent les véritables contradictions qui bouleversent ce mode de production moribond. La monnaie n'est que le reflet de ces contradictions. La monnaie fétiche ne crée nullement ces contradictions. La monnaie les révèle et les expose au grand jour, sans plus. Les mouvements monétaires dissimulent les forces qui se meuvent sous les apparences de l'hégémonie des capitalistes soumis comme les autres aux lois inéluctables de ce mode de production moribond en ces temps de récession. Le prolétariat doit bien comprendre ce jeu des forces en présence et ne pas se laisser distraire par ces chimères monétaristes. Ce ne sont pas les «banksters» ni les boursicoteurs, qui sont les enjeux de notre lutte de classe. C'est l'Etat capitaliste, ses institutions et la propriété privée des moyens de production, d'échanges et de communication qui sont les objectifs de l'insurrection puis de la révolution prolétarienne à venir.

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