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Charlie hebdo, un an après
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 01 - 2016

Le télescopage tragique d'une double fuite : la fuite de la République et la fuite des paumés de l'islam.
Pour masquer les antiques phobies chauvines, malgré les copulations ancillaires de l'outre-mer colonial; malgré le brassage survenu en Afrique du Nord et sur le continent noir, malgré le mixage démographique survenu notamment au sein des anciennes puissances coloniales (Royaume-Uni, France, Espagne, Portugal et Pays Bas) du fait des vagues successives des réfugiés du XXe siècle d'Afrique, d'Asie, d'Indochine, du Moyen-Orient et d'ailleurs malgré les vacances paradisiaques des dirigeants français à l'ombre des tropiques dictatoriaux. Comme pour dénier la contribution des Arabes à la Libération de la France; Le rôle de la Libye et de l'Irak de soupape de sûreté à l'expansion du complexe militaro-industriel français avec leurs «contrats du siècle», en compensation du renchérissement du pétrole consécutif à la guerre d'octobre (1973). Comme pour dénier le rôle supplétif des djihadistes islamistes sous tutelle occidentale en tant que fer de lance du combat dans l'implosion de l'Union soviétique, dans la décennie 1980, en Afghanistan, puis dans l'implosion de la Yougoslavie (Bosnie et Kosovo), dans la décennie 1990, enfin dans l'implosion de la Libye et le démembrement du Soudan, de la Syrie et du Yémen, dans la décennie 2010. Un douloureux travail d'adaptation au principe de réalité : l'Afrique, le fardeau de l'homme blanc ? ou plutôt la France, fardeau de l'homme noir ? En ces temps de cicatrisation post Charlie Hebdo, Télé-université s'est livré à un sondage insolite portant sur le quotient intellectuel des peuples de la planète. Un sondage établi selon des critères exclusivement ethno-centristes, sans tenir compte des expériences de l'histoire. Une posture de mépris qui nous renvoie à la hideuse pratique de la notation des travailleurs coloniaux de l'entre deux Guerre mondiale, où le glorieux Ho Chi Minh (indochinois à l'époque) a eu droit à une note de 3 sur 20, avant d'infliger une lourde défaite à la France à Dien Bien Phu, tout comme les Algériens dans leur guerre d'indépendance (1) (1954-1960) http://www.atlantico.fr/pepites/tele-loisirs-critique-pour-publication-tableau-selon-lequel-algeriens-et-marocains-auraient-qi-plus-bas-au-monde-1971618.html Purger les non-dits de la conscience française, purger les scories de la mémoire française, telles pourraient être les missions prioritaires des Français. D'admettre, en un mot, que la France a aussi été le fardeau de l'homme Noir (2); Que l'immigration basanée est une immigration de créance à l'égard de la France; Que les bienfaits de sa civilisation comportait aussi une part de méfait, afin d'opérer enfin un douloureux travail d'adaptation au principe de réalité et de mettre un terme à sa lévitation permanente si préjudiciable à son renom. La France s'affiche volontiers révolutionnaire, mais se révèle, en fait, profondément conservatrice. Alliée des deux grands plus colonisateurs de la planète, Israël et l'Arabie saoudite, deux pays, de surcroît, à soubassement théocratique, en contradiction avec la laïcité française, cette France-là du «triptyque républicain» se doit d'opérer un retour sur soi pour purger la schizothymie qui l'habite. La politique occidentale en direction du Moyen-Orient a généré une virulente islamophobie doublée d'une arabophobie provoquant un épouvantable et dramatique chassé-croisé: 10 000 djihadistes d'Europe ont rallié les groupements djihadistes pour des combats en Syrie et en Irak, alors que, parallèlement plus d'un million de Syriens et d'Irakiens ont cherché à gagner l'Europe pour y trouver refuge. Pour aller plus loin sur ce thème: http://www.madaniya.info/2015/11/18/la-remission-par-le-sang-de-civils-innocents/ La capitulation de Sedan face à l'Allemagne en 1870-71 a donné naissance à la IIIe République, la capitulation de Montoir face à Hitler en 1940 à la IVe République (1946), celle de Dien Bien Phu et d'Algérie en 1955, à la Ve République (1958), avec leurs cortèges de grandes institutions: Sedan à la création de «sciences po», l'Institut des Etudes Politiques de Paris et Montoir à la fondation de l'ENA, l'Ecole Nationale d'Administration (1945). Le pays des «grandes écoles», des concours pépinières des élites, des scribes et des clercs, ne tolère pas de retour sur son passé. Il ne conçoit que les perspectives d'avenir. Jamais de rétrospectives, toujours des prospectives. Une fuite en avant ? La fuite comme mode de gouvernement ? Jusqu'à quand ? Jusqu'où ? «Si une France de 45 millions d'habitants s'ouvrait largement, sur la base de l'égalité des droits, pour admettre 25 millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés, elle n'entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi l'Amérique dut de ne pas rester une petite province du monde anglo-saxon», prophétisait, déjà, en 1955, Claude Lévi-Strauss (Tristes tropiques) en un saisissant résumé de la problématique post coloniale dans laquelle se débat la société française depuis un demi-siècle. Du désastre de Suez au désastre de Damas ou du bon usage de «Munich et des sudètes de Tchécoslovaquie»: «le changement, c'est maintenant» ? Damas est en fait le vieux remake du mauvais film de Suez. Munich: Seul pays au Monde à faire un usage intensif de ce terme pour stigmatiser ce qu'il considère être «le défaitisme» des adversaires de sa politique, «Munich» et par extension «Munichois», est en fait l'apanage du socialisme français. Son arme de destruction massive pour neutraliser toute critique à son égard. Harlem Désir, en la matière, n'est en fait que le piètre successeur de Guy Mollet, le dernier premier ministre socialiste de la IV République, l'homme de Suez et d'Alger, -beau palmarès-, qui avait brandi cet argument pour disqualifier les opposants à l'agression tripartite de Suez, en 1956, contre Nasser. 57 ans après, Harlem Désir nous ressert la même rengaine. Le changement, c'est maintenant. Vraiment ? Dans la terminologie de l'époque, l'«expédition punitive» anglo-franco-israélienne, -menée, faut-il le souligner, par les deux puissances coloniales de l'époque en association avec leur pupille israélien-, devait châtier le «Bikbachi». Terme de l'ordonnancement militaire ottoman équivalant au grade de Colonel, le Bikbachi Nasser sera ainsi désigné à la vindicte publique comme le nouvel Hitler de l'après-guerre, sous le vocable de Rayïss, que l'on faisait rimer dans le subconscient européen avec le Reich. Le 2eme Hitler arabe sera naturellement Yasser Arafat, le chef de l'Organisation de Libération de la Palestine. Figure de croquemitaine dans l'imaginaire occidental, l'Arabe, surtout lorsqu'il est porteur d'une revendication nationaliste, est un Hitler en puissance, quand bien même les Arabes et les Africains (chrétiens et musulmans) ont été parmi les principaux pourvoyeurs de «chairs à canon» pour la libération de la France, à deux reprises en un même siècle, phénomène rarissime dans l‘Histoire. De Gamal Abdel Nasser (Egypte) à Mohammad Mossadegh, à l'Ayatollah Ruhollah Khomeiny et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) en passant par Yasser Arafat et Cheikh Ahmad Yassine (Palestine), à Moqtada Sadr (Irak) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont eu l'honneur d'assumer cette fonction sans que jamais personne n'ait songé à établir un lien entre l'arrogance occidentale et la radicalisation des contestataires de sa suprématie. De la Guerre d'Espagne, dans la décennie 1930, où les brigades internationales ont été le fait des communistes, à l'Algérie où les ratonnades de Robert Lacoste résonnent encore dans les mémoires, à l'Egypte où les canonnades de Guy Mollet prétendaient «punir» comme de juste Nasser pour avoir récupéré le canal de Suez, en soustrayant au grand capital l'unique richesse nationale de l'Egypte. Munich, spécialité française, est d'autant plus vigoureusement brandie que les socialistes, plutôt répressifs en ce domaine, qu'ils n'ont jamais apporté le moindre soutien aux guerres de libération du tiers-monde. Alors Harlem Désir ? Munichoise, la Chambre des Communes qui a infligé une retentissante leçon de démocratie à la France en refusant de bombarder la Syrie ? Munich, Barack Obama, qui a jugé plus conforme à l'éthique démocratique de prendre l'avis des représentants de la nation ? Munich, l'Inde qui a vaincu le colonialisme par la non-violence ? Munich, l'Afrique du Sud qui a triomphé de la ségrégation raciale par une réconciliation nationale et non par la stigmatisation ? Munich, le Pape François qui prie pour la paix en Syrie quand le Mufti de l'Otan, le prédicateur millionnaire du Qatar, Youssef Al Qaradawi, supplie que la Syrie soit bombardée par ces anciens colonisateurs ? Munich à la manière de Guy Mollet, comme en 1956... Le changement, c'est maintenant ? Ou tout bonnement Harlem Désir, tête brûlée pour une politique de terre brûlée ? Les Palestiniens, les Sudètes du XXIe siècle Dans sa démarche vis-à-vis de la Syrie, François Hollande, nous avait chuchoté le quotidien Le Monde jamais avare de confidence dès lors qu'il s'agit d'épauler le pouvoir socialiste au point de lui servir d'amplificateur médiatique et de relais diplomatique, est hanté par le précédent de la Tchécoslovaquie et le sort des Sudètes (1938) qu'Hitler absorba sans crier gare du fait de la passivité européenne, résultante des accords de Munich. Le conditionnement idéologique est tel, la servitude intellectuelle si forte que les ravages de la pensée socialiste paraissent incommensurables. Ainsi Laurent Fabius, qui passe pour être l'un des esprits les plus brillants de la République, a préconisé avec morgue et suffisance d'armer l'opposition syrienne pour établir une parité militaire et créer les conditions équilibrées à une négociation avec le pouvoir syrien. Il suggère de même une action énergique en vue de favoriser le retour des réfugiés syriens dans leur pays. Préoccupation humanitaire légitime qui aurait pu honorer son auteur si elle s'était accompagnée d'une requête similaire concernant les Palestiniens, dépouillés, exilés et déplacés, eux, depuis soixante ans... Les
Sudètes du XXIe siècle. En filiation directe avec le socialiste Guy Mollet et son expédition de Suez de sinistre mémoire (octobre 1956), le pouvoir français, un demi-siècle plus tard, sans tenir compte des enseignements de sa folle équipée, s'est placé en pointe dans la campagne médiatique incitative contre le président syrien Bachar Al Assad, faisant preuve en la matière d'une appétence extraordinairement aiguisée envers des équipées punitives à l'encontre du Monde arabe. Un véritable prurit belligène irrépressible. Pour un 1% de croissance le pouvoir français dans sa double composante sarko hollandaise a vendu son âme au diable, les régimes les plus antinomiques de la démocratie. Se positionnant en allié objectif des djihadistes, il a transformé Paris en un vaste cimetière, et, par son laxisme moral, la France en passoire djihadiste. En toute impunité pour les dirigeants. Cette politique aberrante a révélé, par contrecoup, la déliquescence morale de ses élites, la désagrégation intellectuelle de sa caste politico-médiatique vénale, particulièrement l'inconsistance palpable de ses islamophilistes, un chancre de la pensée stratégique française. Illustration des dérives mentales de la classe politique française, sur fond de présupposés idéologiques, la France, qui a compté le plus grand nombre d'otages au Monde détenus par le djihadisme sunnite -et non chiite- qui compte par ailleurs le plus grand nombre de victimes du djihadisme sunnite, -et non chiite- s'appliquera à obtenir, paradoxalement, l'inscription de la branche militaire du Hezbollah sur la liste noire de l'Union Européenne, en juin 2013. Elle veillera soigneusement en revanche, à éviter l'inscription sur la liste Jabhat An Nosra, la filiale syrienne d'Al Qaida «qui fait du bon boulot en Syrie», selon l'expression de Laurent Fabius, diplomate en chef des socialistes néo conservateurs français. Une incohérence due sans doute à l'effet de la «rationalité cartésienne». Une guerre de civilisation, selon l'expression du premier ministre Manuel Valls, se mène et se gagne dans la clarté. Elle présuppose, au préalable, de mener sa propre guerre contre sa propre duplicité et ses propres turpitudes. (Suite et fin)


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