Normalement, une élection clôture une fin de transition et ne l'ouvre pas. Alors, sommes-nous dans une phase de transition qui poursuit son processus d'avancement, une phase de transition qui n'a pas encore réellement commencé ou une phase déjà consommée ? La réponse dépend de la distance au pouvoir de son auteur. Que l'on soit dans le camp du pouvoir, dans celui de l'opposition ou tout à fait ni dans l'un ni dans l'autre, les réponses ne seront jamais les mêmes. Elles ne traduiront pas des convictions, mais des intérêts. On dit bien que la politique c'est du mensonge. Qui reconnaît que l'autre est légitime ? C'est bien le champ politique ouvert avec des élections libres et sans problèmes majeurs qui constitue l'espace de légitimation. Probablement, la conjoncture est favorable à des remises en cause des personnes, bien évidemment, des idées politiques sur les approches de l'accès au pouvoir, sur l'architecture du pouvoir, sur la suprématie de l'Etat, de la loi donc par rapport au pouvoir. Il y a des pouvoirs qui ont travaillé à l'affaiblissement des Etats ou alors à leur conférer une coloration politique partisane ce qui est plus grave. On ne va pas quand même nommer des militants politiques à la tête des structures de l'administration de l'Etat. Les secrétaires généraux des ministères ainsi que les directeurs centraux doivent représenter l'Etat et non le pouvoir politique. Or, le pouvoir, c'est «tout».