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Les raisons du dérapage du dinar sur le marché parallèle, coté à 190/193 contre un euro le 11 février 2016
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 02 - 2016

Le problème du dérapage du dinar sur le marché parallèle ne s'est pas amélioré, au contraire il s'est détérioré, contrairement aux discours de certains ministres déconnectés de la réalité. Je pense que les dernières mesures bureaucratiques sans vision stratégique, l'illusion tant monétaire que mécanique, dont j'avais mis en garde le gouvernement sur leur manque de cohérence, de certains membres du gouvernement, ont eu les effets inverses et accru la méfiance vis-à-vis de la monnaie nationale, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques. L'économie algérienne étant une économie fondamentalement rentière et dépend du cours du pétrole qui a été coté le 11 février 2016 à 27,29 dollars pour le WIT et 31,09 dollars pour le Brent.
1.-Créé en 1964, le dinar algérien était coté avec le franc jusqu'en 1973, 1 dinar pour 1 franc, et par rapport au dollar 1 dinar pour 5 dollars. Depuis 1974, la valeur du dinar a été fixée suivant l'évolution d'un panier de 14 monnaies avec une dépréciation entre 1986/1990 de 4,82 à 12,191 (cours USD/DZD), de 150% suivi d'une seconde dépréciation, de l'ordre de 22% en 1991. Avec la cessation de paiement en 1994 et suite au rééchelonnement et aux conditionnalités imposées par le FMI, il y a eu une nouvelle dévaluation, de plus de 40% par rapport au dollar américain suivi dès 1995/1996 d'une convertibilité commerciale de la monnaie algérienne.
Le 11 février 2016 la cotation du dinar est de 119, 2516 pour un euro et 106/8050 dinars un dollar au cours officiel. Ce dérapage, depuis une année pour ne pas parler de dévaluation accentue le coût des matières premières, des équipements et des biens de consommation importés accentuant l'inflation importée. La cotation sur le marché parallèle fluctue entre 190/193 dinars un euro, s'orientant vers les 200 dinars un euro, 168/170 dinars un dollar, ce marché noir jouant comme assouplisseur à un contrôle des changes trop rigide.
C'est que 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 10/15% provient de l'extérieur. En cas de baisse des recettes de Sonatrach hydrocarbures, l'Etat ne pourra plus généraliser les subventions et les transferts sociaux qui représentent presque un tiers du PIB. Il existe en Algérie depuis des décennies des distorsions entre le taux de change officiel du dinar et celui sur le marché parallèle. Le square Port Saïd à Alger, certaines places à l'Est et à l'Ouest sont considérées comme des banques parallèles à ciel ouvert fonctionnant comme une bourse où le cours évolue de jour en jour selon l'offre et la demande et les cotations au niveau mondial du dollar et de l'euro. Bien que les données soient souvent contradictoires, certaines sources estiment environ entre deux et trois milliards de dollars qui se seraient échangés, annuellement, sur le marché parallèle algérien, montant certainement sous estimé (voir suite de notre contribution).
Car le montant est extrêmement faible en comparaison avec les sorties de devises par le canal officiel: pour preuve en 2014 plus de 71 milliards de dollars de biens et services et environ 65 milliards de dollars en 2015. La compression des importations décidées récemment affaiblira l'offre du fait que les activités productives sont très faibles en Algérie , le secteur industriel représentant moins de 5% du PIB et 83% de la superficie économique étant dominée par les petits commerce et services. Le taux de croissance à 80% est tiré directement et indirectement par la dépense publique via la rente des hydrocarbures en nette diminution.
Ce qui risque d'accélérer le dérapage du dinar sur le marché parallèle. C'est que la valeur du dinar, est corrélée à 70% aux réserves de change provenant des hydrocarbures et non du travail, ce qui accentuera la méfiance et le processus inflationniste du fait qu'existe encore une importante thésaurisation accumulé par le passé, grâce pour partie aux subventions et pour une autre partie aux transfert de rente.
Mais cette situation atténuant les tensions sociales n'est que provisoire car si le fonds de régulation des recettes fonds en 2017, n'existant plus d'amortisseurs sociaux, cela amplifiera les tensions inflationnistes. Par ailleurs, si les réserves de change tendaient vers zéro horizon 2018/2019, en cas de non relèvement de la production et productivité , et si le cours du pétrole se maintint à moins de 40/50 dollars, l'euro sur le marché officiel sera coté à 200 dinars et à plus de 300 dinars sur le marché parallèle.
2.- La baisse du dinar de 5 dinars un dollars en 1974 à 107 dinars un dollar contredit les lois élémentaires de l'économie où toute dévaluation en principe devrait dynamiser les exportations. En Algérie le dérapage du dinar a produit l'effet contraire montrant que le blocage est d'ordre systémique et que les mesures monétaires sans les synchroniser à la sphère réelle seront sans effets, d'où l'importance d'un grand ministère de l'économie couplé avec un grand ministère de l'éducation et de la recherche, pour éviter des dysfonctionnements.
Les investisseurs tant étrangers que locaux se méfient d'une monnaie administrée faible. La valeur réelle de la monnaie, n'est qu'un signe, un moyen d'échange (les tribus d'Australie utilisaient les barres de sel comme monnaie d'échange).Posséder du capital argent n'est pas synonyme de création de richesses ( c'est une illusion rentière) , devant différencier les marchands et entrepreneurs créateur de richesses. C'est savoir par le travail et l'innovation continue, s'adaptant à ce monde de plus en plus interdépendant, turbulent et en perpétuel bouleversement qui est la source de la richesse d'une Nation.
L'histoire économique montre que nous sommes passés de la monnaie métallique, aux billets de banques, aux chèques et ensuite à la monnaie électronique. En fait, l'essence de cette situation réside dans les dysfonctionnements des différentes structures de l'Etat du fait de l'interventionnisme excessif de l'Etat qui fausse les règles du marché ce qui contraint les ménages et opérateurs à contourner les lois et les règlements. Ainsi lorsque les autorités publiques taxent (fiscalité excessive) et réglementent à outrance ou en déclarant illégal les activités du libre marché, il biaise les relations normales entre acheteurs et vendeurs.
En réaction, les acheteurs et vendeurs cherchent naturellement les moyens de contourner les embûches imposées par les gouvernements. Attention de ne pas se tromper de cibles, les crédits octroyés relèvent à plus de 85% des banques publiques, les banques privées malgré leurs nombres étant marginales. Lorsqu'un gouvernement veut imposer des règles et des lois qui ne correspondent pas à l'état réel de la société, cette dernière enfante ses propres lois qui lui permettent de fonctionner.
La valeur de la monnaie dépend de la confiance en le devenir de l'économie et du politique, de la production et de la productivité, comme nous l'ont montré les analyses des classiques de l'économie sur la valeur. Le fondement d'un contrat doit reposer sur la confiance sans laquelle d'ailleurs aucun développement réel ne peut se réaliser renvoyant à la crédibilité des institutions et la moralité des personnes chargées de gérer la Cité. Au niveau de la sphère informelle existe des contrats informels plus crédibles que ceux de l'Etat car reposant sur la confiance entre l'offreur et le demandeur. Que l'on visite l'Algérie profonde et on verra des milliers de contrats établis par des notables crédibles au niveau de différentes régions du pays en présence de témoins.
Devant le fait accompli, l'Etat officiel a souvent régularisé ces contrats (notamment dans le domaine du foncier et de l'immobilier). L'Etat doit se cantonner sans son rôle de régulateur stratégique et non fausser les règles de libre concurrence.
Dans les pays à économie administrée, on délivre des autorisations qui permettent à ceux qui ont des relations de les vendre mais au cours du marché s'alignant sur le cours du marché parallèle donnant à ces personnes qui ont des relations donc des rentes sans contreparties productives. Le marché parallèle de devises n'échappe pas à ces règles générales avec la cotation administrative du dinar.
On constate paradoxalement que lorsque le cours du dollar baisse et le cours de l'euro hausse, la banque d'Algérie fait glisser le dinar (évitant de parler de dévaluation) pour des raisons politiques à la fois le dinar par rapport tant au dollar que vis-à-vis de l'euro alors que le dinar dans une véritable économie de marché devait s'apprécier par rapport à la monnaie dévaluée.
(A suivre)


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