La visite de travail effectuée ce jeudi 15 décembre 2016 à Annaba a permis au ministre de l'Aménagement, du Tourisme et de l'Artisanat (MATA) Abdelwaheb Nouri de faire de nombreux constats. A l'exemple de celui lié au retard, parfois de plusieurs années, mis dans la réalisation des projets censées être un plus pour le développement du tourisme et de l'artisanat dans la wilaya de Annaba. Il en est ainsi de l'hôtel Eden de Sidi Achour (160 lits) dont le coup d'envoi des travaux a été donné aujourd'hui par le ministre trois années après l'établissement du permis de construire. Il y a eu «le Panoramique» (480 lits) de Sidi Aïssa dont le chantier a repris incessamment après plusieurs années d'arrêt. Il y a aussi d'autres projets très importants retardés au point d'impacter négativement sur le développement du secteur. Et si dans ses déclarations à la presse, le ministre s'est limité à faire l'éloge de la ville d'Annaba et des atouts touristiques dont elle dispose, il n'a pas abordé le problème de la non matérialisation des Plans d'Aménagement Touristique (Annaba-Sidi Salem-Seraïdi-Oued Bakrat-Chétaïbi-Baie Ouest). Elle aurait dû l'être dès 2011 dans le cadre des Zones d'Extension Touristiques (ZET). «Dans quelques années peut-être», soufflera-t-il entre deux propos Abdelwaheb Nouri. Lors de cette visite, il était accompagné du wali de Annaba Youcef Cherfa et de nombreux cadres supérieurs de son secteur. Les retards enregistrés dans l'exécution des différents projets ont quelque peu, excédé le ministre. D'autant qu'ils n'ont pas les mêmes motivations. Tel le retard nécessité par calcul qui relève d'une stratégie délibérée de l'une ou de l'autre des parties concernées. Celui du laxisme qui relève d'une inconscience et d'une irresponsabilité coupables des parties concernées. Il y a enfin, le retard par habitude, vécu comme une culture, sinon comme une seconde nature. C'est que durant les différentes étapes de sa visite, les réflexions n'ont pas manqué. C'était à qui trouverait des arguties pour masquer le laisser-aller dans le suivi des projets. Même si le ministre s'est refusé à le dire, le laxisme dans l'approche des dossiers était latent. Les animateurs de l'administration générale du MATA semblent avoir fait du retard leur loi. Les quelques rares d'entre eux qui dérogent à la règle sont qualifiés de trouble-fêtes. C'est qu'à chacune des cinq étapes de la visite ministérielle, un constat s'imposait. Qu'ils soient de la centrale ou des structures décentralisées, les cadres du MATA ne paraissaient pas avoir une idée exacte de l'étendue des retards enregistrés par leur administration. Le contraire leur aurait permis de mieux apprécier les dégâts directs ou collatéraux au plan économique et social. Cette situation a interpellé le ministre à Seraïdi où il s'est rendu en fin de matinée pour prendre connaissance de l'exposé du programme de modernisation de l'Entreprise de Gestion Touristique et celui des PAT/ZET. «J'ai la crainte de voir un mélange de styles inadaptés à l'architecture existante lors des travaux de modernisation des hôtels Seybouse et El-Mountazah que vous devez réaliser dans les délais les plus courts», a estimé le ministre en réponse aux données avancées par le directeur général de l'ANDT auteur de l'exposé. A l'écoute de l'information faisant état de l'émission des avis d'appels d'offres dès le mois de janvier pour le lancement des travaux de modernisation des deux établissements hôteliers de statut public, la situation est appelée à s'accélérer sérieusement dès les prochains jours. C'est que, à la fin de cette opération de modernisation, l'hôtel Seybouse (5 étoiles), connaîtra une extension appréciable pour passer de 17 à 19 étages mais avec une capacité d'accueil réduite de 18 chambres (des 518 chambres, il n'en restera que 500) avec une emprise au sol qui passe de 1575 m2 à 3741 m2. Le ministre a été avare en information sur les perspectives de relance de son secteur. C'est à peine s'il a confirmé que son secteur patronne 1 600 projets divers dont 50 sont en cours d'exécution ou seront lancés prochainement dans la wilaya de Annaba. Une soirée gala à l'occasion de l'inauguration de l'hôtel Sheraton (5 étoiles) ponctuera la visite ministérielle à Annaba.
