Les marchés couverts réalisés par la société nationale BATIMATEC à travers de nombreuses communes de la wilaya de Chlef demeurent fermés et inexploités bien qu'ils furent réceptionnés depuis plusieurs mois. C'est le cas notamment des marchés couverts de Haï Chorfa, Chettia, Ouled-Farès, Sidi-Akkacha, Abou-Hassan, Oued Fodda... dont certains sont livrés à la prédation et au pillage. Pourtant, ces marchés ont été réalisés suivant un programme national pour lutter contre le commerce informel, en vain. Réalisés depuis plus de trois années à coups de milliards de centimes dans le chef-lieu de commune, le marché couvert de Oued-Fodda a toujours été boudé par les marchands clandestins pratiquant le marché informel quoi que les locaux soient dotés de toutes les commodités (eau potable, électricité et sécurité). Le marché couvert de Chettia réalisé sur une parcelle stratégique à la zone 09, à mitoyenneté d'un boulevard dont la chaussée est très large permettant aux consommateurs de garer leurs voitures et faire leurs courses tranquillement. Mais ce marché a été boudé non seulement par les marchands clandestins mais aussi par les consommateurs. Le constat est édifiant avec son lot de vitres brisées, d'équipements de lutte contre les incendies vandalisés ; de rideaux métalliques éventrés, alors que cela a coûté cher aux contribuables. Dans la commune du chef-lieu de la wilaya de Chlef, les locaux disponibles dans les huit marchés couverts semblent ne pas trouver preneur ou plutôt sont boudés à l'instar du marché de Lalla Aouda à hauteur de la ville de Chlef par les bénéficiaires généralement des marchands à la sauvette recensés en 2012 qui ne veulent pas rejoindre les lieux et préfèrent continuer à exercer dans l'informel. Le marché couvert réalisé n'intéresse pas les gens de l'informel et aucun n'a voulu s'y installer au sein de ce marché informel pour la simple raison qu'ils ne veulent pas travailler dans un cadre légal et réglementaire qui ne leur permet pas l'invasion fiscale et le non-paiement du loyer. Cette situation a fait réagir le premier responsable de la wilaya en l'occurrence l'ex-wali M. Aboubaker Essedik Boucetta, en ordonnant aux élus locaux des communes et aux chefs de daïra de procéder à l'affectation immédiate de carreaux situés dans l'enceinte du marché couvert à ceux ou celles qui vont réellement exercer mais rien n'est fait jusqu'à l'écriture de ces lignes. Certes, les locaux ont été attribués aux bénéficiaires, mais ces marchés ne semblent pas attirer l'ensemble des marchands informels. Les marchés couverts se trouvent fermés et les gens de l'informel ont trouvé la parade en squattant ruelles et trottoirs de la ville. Pis encore, certains parmi ces gens ne se sont pas gênés du tout pour greffer comme des tiques leurs baraques de fortune le long du mur d'enceinte du lycée La Révolution, ce qui a défiguré complètement l'établissement scolaire sis à la commune de Oued Fodda. La wilaya de Chlef a été de tout temps un casse-tête pour les autorités en particulier pour la direction du commerce qui assiste impuissante à la prolifération du marché informel et par conséquent à l'évasion fiscale. Ainsi, pour tenter de mettre fin à cette situation mais aussi pour le bien-être des populations qui pourront désormais s'approvisionner en produits maraîchers frais et autres marchandises dans des espaces sécurisés, les pouvoirs publics ont décidé de réaliser 21 marchés couverts. Cette opération a nécessité une enveloppe financière de plus de 40 milliards de centimes. Elle s'inscrit dans le cadre du programme sectoriel quinquennal 2010/2014. Signalons que parmi les marchés couverts les plus importants figurent ceux de Ténès, Bou-Kader, Oued-Fodda ou celui de Hay Bensouna au chef-lieu de wilaya. Il convient de rappeler que la wilaya de Chlef compte plus d'une cinquantaine d'espaces commerciaux dont 28 marchés couverts et 22 marchés hebdomadaires. Ces infrastructures n'arrivent plus à contenir les centaines de nouveaux commerçants ou simplement de simples vendeurs qui investissent les rues et ruelles des différents quartiers des villes et villages pour exposer et vendre leurs marchandises. Les opérations de police engagées pour interdire ce genre d'activités prennent quelquefois des tournures imprévisibles de la part de ces jeunes vendeurs qui interprètent cette manière d'agir comme une «hogra». La nouveau responsable de l'exécutif de la wilaya de Chlef pourrait-il booster élus locaux et responsables de la direction du commerce pour que ces marchés soient opérationnels?