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Assassinat d'Abdelhak Benhamouda
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 01 - 2017

Abdelhak Benhamouda, président du Comité national de sauvegarde de l'Algérie, et secrétaire général de l'UGTA, a été assassiné, ainsi que son garde du corps, et un vigile, à sa sortie du siège de la Centrale syndicale à la place du 1er Mai.
Abdelhak Benhamouda est tombé sous les balles d'un groupe de cinq jeunes armés d'une Kalashnikov et d'armes de poing. Touché de deux balles à la base de la nuque, d'une autre près du coeur et d'une au côté droit, il est mort peu après à l'hôpital. L'attentat, qui a fait au total trois morts, s'est déroulé vers 13H10. Selon les témoignages recueillis, Benhamouda s'apprêtait à monter dans sa voiture, dans la cour de l'Union générale des travailleurs algériens, quand cinq jeunes portant des cartables d'écoliers ont surgi et ouvert le feu. Le leader syndical a réussi à dégainer son arme et à tirer, atteignant un des agresseurs. Un de ses gardes du corps a riposté. Mais il a été blessé. «Il est tombé à terre. Un des jeunes s'est approché et l'a achevé d'une balle en plein front», selon un témoin. Un gardien, lui aussi armé, a été tué. Les assaillants se sont enfuis à pied en portant leur camarade blessé. Abdelhak Benhamouda était l'un des personnages-clés du régime. Après l'assassinat de Kasdi Merbah, l'ancien chef de la sécurité militaire, et d'Aboubakr Belkaïd, une des éminences grises du sérail, le leader de l'UGTA est sans doute le plus haut dignitaire algérien victime d'un attentat. Anti-islamiste farouche, Benhamouda fut à l'origine en décembre 1991 du «Comité national de sauvegarde de l'Algérie» (CNSA), qui réclama l'interruption du processus électoral remporté par le Front islamique du salut (FIS) et servit aux militaires de «couverture civile» pour annuler ces élections. Son opposition aux islamistes lui avait déjà valu une tentative d'assassinat en 1992. Cible désignée pour les groupes armés islamistes, Abdelhak Benhamouda faisait partie des hommes les plus protégés du régime. Il bénéficiait d'une escorte et ne circulait qu'en voiture blindée. Mais, depuis plusieurs semaines, Benhamouda était au centre de toute la recomposition politique engagée par le régime en vue des législatives, prévues, en principe, en mai 1997. Le leader de l'UGTA était pressenti par le général Zeroual et son plus proche conseiller, le général Mohamed Betchine, pour diriger un futur parti présidentiel, regroupant ceux qu'on appelle «la famille révolutionnaire» (anciens combattants de la guerre d'indépendance, associations et personnalités liées à cette guerre). Mais Abdelhak Benhamouda venait d'annoncer qu'il entendait créer son propre parti, avant d'être lâchement assassiné. Les assassins de Benhamouda, condamnés à la peine capitale par contumace Les cinq terroristes qui ont planifié et exécuté l'assassinat de l'ancien secrétaire général de l'UGTA ont été condamnés, le 4 janvier 2005, à la peine capitale par contumace par le tribunal d'Alger dans une salle d'audience vide. Huit années après l'assassinat d'un des leaders syndicaux et politiques algériens, Abdelhak Benhamouda, le box des accusés du tribunal d'Alger était vide de ses accusés. Djenidid Djamel, Kamli, Sabri, Djamel et Ouahal, les cinq terroristes du Fida, organisation terroriste dissidente du GIA qui s'était spécialisée dans l'assassinat des intellectuels et des personnalités de la société civile durant les années 90, sont toujours recherchés, probablement morts. Ils devaient répondre par contumace aux chefs d'accusation d'assassinat planifié de Benhamouda, tué sur l'aire du parking de la Maison du peuple de l'UGTA, le matin du 28 janvier 1997. La cour, composée de trois magistrats et de deux jurys, a suivi le réquisitoire du parquet général qui a requis contre ces terroristes «en fuite» la peine capitale. A peine 50 minutes de procès pour une des figures les plus courageuses de la République, comme l'a tristement rappelé Me Miloud Brahimi, avocat de la famille Benhamouda. «Son assassinat est une catastrophe nationale. Benhamouda a voué son existence et est mort pour l'Algérie», en déplorant que l'audience se soit déroulée dans une salle vide. Me Brahimi a fustigé l'indifférence des acteurs politiques et des proches de Benhamouda, notamment la centrale syndicale. «Je trouve inadmissible que l'UGTA ne se soit pas constituée partie civile, alors qu'il (Benhamouda) était leur secrétaire général et était aimé de tous les travailleurs. Je trouve également inexcusable que le RND, dont Benhamouda est le véritable fondateur, ne se soit pas constitué aussi partie civile». Me Brahimi indiquera pour conclure que «si l'UGTA a eu cette indélicatesse envers un de ses symboles, le peuple algérien est la vraie partie civile lors de ce procès». Mais le plus frappant dans cette affaire et ce procès Benhamouda, jugé sans la présence des principaux inculpés, est l'attitude digne de la famille de l'ancien SG de l'UGTA. Jamais, depuis l'assassinat revendiqué par le Fida, la famille Benhamouda n'a fait de déclarations ambiguës ou douté de l'origine et de l'identité des assassins. La famille Benhamouda a toujours refusé de faire des déclarations, préférant se conformer à la justice algérienne et ses décisions, et acceptant la mort de Benhamouda dans la dignité, le courage et le silence. A l'image du personnage lui-même, dont l'aura a fait un des symboles de la résistance à l'islamisme et à la destruction du pays. Et sur ce plan, sa femme, ses enfants et son frère, avocat, ne méritaient certainement pas que ce procès se déroule dans l'indifférence des uns, l'oubli des autres et une salle vide. Pour rappel : Medjahed Rachid, 30 ans, étudiant à l'Université d'Alger et demeurant à El Mouradia est arrêté le 12 février 1997 par la sécurité militaire et gardé au secret. Le 23 février il est présenté à la télévision officielle, le visage déformé par la torture et la voix tremblotante comme étant le commanditaire de l'assassinat de Abdelhak Benhamouda. Il fait des « aveux » et « demande » des excuses à la famille de la victime. Les parents de Rachid ne sauront jamais son lieu de détention. Début mars, l'un des parents ira au tribunal de Sidi M'Hamed (Alger) pour demander à tout hasard un permis de communiquer pour pouvoir rendre visite à son fils. Sa surprise fut grande quand le magistrat lui répondit que Rachid Medjahed était mort le 26 février en détention soit trois jours après son passage (théorique) à la TV, se basant sur un PV de police établi au Commissariat de la rue Debbih Chérif (Casbah). Un avocat de la famille confirmera le décès. Le 2 avril, le père de la victime est convoqué par la police de son quartier pour se rendre à la morgue de l'hôpital Frantz Fanon de Blida afin d'identifier le cadavre de son fils et ce, après qu'un large tapage médiatique fut entrepris par les organisations internationales des droits de l'Homme. Le corps de Rachid présentait des orifices de balles au niveau du cou, du thorax et des membres inférieurs. Le cadavre avait été ramené par des hommes de la Protection civile de Blida qui l'avaient retrouvé dans la rue. Le père ne fut pas autorisé à enterrer son fils. Il sera enterré sous la forme d'X Algérien. Un certificat de décès daté du 3 avril et signé par un médecin légiste de cet hôpital sera délivré au père.

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