La famille, les parents, les proches et les amis Houadek de Khenchela, Alger et de Constantine s'apprêtent à commémorer le 40e jour de la disparition de Amar Houadek. Pour rappel, le défunt, qui a exercé les fonctions de commandant de groupement de la gendarmerie de la wilaya de Khenchela, s'est éteint au début du mois de ramadan dans la commune d'El Hamma, wilaya de Khenchela. La disparition du colonel Houadek laissera un grand vide non seulement au sein de sa famille, la population khenchelie mais chez l'ensemble de ceux qui l'avaient connu et côtoyé. Les citoyens des Aurès et plus précisément les habitants de la wilaya de Khenchela doivent beaucoup à cette grande figure de la gendarmerie nationale qui a sacrifié sa jeunesse et sa vie pour l'Algérie et la nation. Ces derniers reconnaissent à cet homme d'avoir protégé la région du terrorisme et a réussi à faire de la ville de Khenchela une «exception». Le terrorisme a été nettement vaincu dans cette région grâce à cet homme et à ceux qui étaient à ses côtés durant cette décennie rouge. Houadek a réussi à mettre en place une stratégie qui a non seulement permis de sécuriser les quatre coins de la wilaya de Khenchela mais les frontières des wilayas limitrophes, à savoir Tébessa, Batna, Oum El-Bouaghi et El-Oued. Au moment où l'ensemble était préoccupé par la victoire inattendue des islamistes du Front islamique du salut aux élections législatives, M. Houa dek a tiré déjà la sonnette d'alarme. Si le plan a été facilement élaboré, son application sur le terrain n'était pas vraiment facile. Ce sont pour ces raisons que M. Houadek a fait appel aux ex-officiers des de l'Armée de libération nationale. L'ensemble des casemates utilisées durant la guerre de Libération ont été répertoriées et passées au peigne fin. Plusieurs abris qui se trouvaient dans les cœurs des forêts et des montagnes étaient vraiment difficiles à l'accès, ont été visités par les forces de la gendarmerie nationale. Durant presque plusieurs jours, les forces de la gendarmerie accompagnées des Moudjahidine, gardes communaux et patriotes prennent le départ à l'aube et ne rentrent que très tard dans la nuit. Les dirigeants du Front islamique du salut continuent à sillonner le pays et promettent l'enfer si toutefois, les clefs du pays ne leur sont pas remises. La visite d'Abassi Madani a Khenchela a été suivie par Mohand Saïd et par plusieurs autres ténors du parti islamiste. Durant chaque meeting, les dirigeants de ce mouvement ont multipliés les menaces et employant des termes qui vous donnent froid au dos. Des manifestations organisées dans l'ensemble du territoire national ont été émaillés de violence et d'incident avec les forces de sécurité. Ce n'est pas le cas à Khenchela où le calme qui a régné est annonciateur de tempête. Les militants islamistes se sont donné le mot pour organiser une manifestation après la prière du vendredi. Les forces de sécurité suivaient la situation de loi mais sans intervenir. Des dirigeants du bureau de FIS ont provoqué des incidents au niveau de la mosquée d'Arahmane située sur la route de Meskiana. L'imam de la moquée a été interrompu et n'a pas pu continuer son prêche et ce sont des dizaines de manifestants qui ont décidé de sortir dans la rue. Les policiers ont dressé un barrage pour empêcher la foule de rejoindre le centre-ville. Une marée de militants a également quitté les deux autres mosquées de la ville et se sont dirigés vers la mosquée d'Arahmane. Les policiers qui ont bloqué la première foule venant de la mosquée d'Arrahmane se sont retrouvés pris au piège et encerclés par les trois manifestations. A partir de leurs mégaphones, les policiers demandent aux manifestants de se disperser mais en vain. Les forces de l'ordre reçoivent des pierres sur la tête et n'arrivent pas à se dégager. C'est à ce moment-là que les forces de la gendarmerie ont reçu l'ordre d'intervenir. Les sommations ne donnent rien et des affrontements éclatent entre les deux camps. L'ordre a été rétabli dans la ville après près d'une heure de temps avec un bilan de 2 morts et 12 blessés dans le camp des manifestants. Plusieurs policiers et gendarmes ont été également blessés mais sans gravité. Alors que le pays est plongé dans des violences barbares dans les quatre coins du pays, ce n'est pas le cas dans la wilaya de Khenchela. Les forces de sécurité et grâce aux gigantesques efforts fournis avant les événements ont réussi à prendre le contrôle de la situation. Les forces du mal ont réussi de frapper que trois fois pendant plus de dix ans. Khenchela a été baptisée par les Algériens comme «Madinete Essalem», la wilaya de la paix. Cette réussite n'est pas due au hasard mais le fruit d'effort de l'ensemble des habitants de cette contrée et surtout des sacrifices des forces de sécurité dirigés par des cadres de valeurs, à l'exemple de Houa dek Amar. Même s'il n'est plus de ce monde, Houadek n'est pas mort car en Algérie les grands hommes ne meurent jamais. Une foule très nombreuse a accompagné le défunt à sa dernière demeure, dans la ville qui chérissait beaucoup « Madinate Essalem», la ville de la paix Khenchela.