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L'Algérie face aux trafics et au terrorisme au niveau de la région sahélienne
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 03 - 2018

Je tiens d'abord à remercier vivement le ministère de la Défense nationale à travers l'Institut de documentation, d'évaluation et de prospective de cette aimable invitation sur le trafic des frontières et la sécurité au Sahel sous le patronage d'Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat major de l'ANP. En ce mois de mars 2018, où l'Algérie connait la stabilité, rendons hommage à nos valeureux martyrs qui nous ont permis de vivre dans une Algérie indépendante, tous les martyrs de toutes les régions du pays, à l'instar de mon père feu le Moudjahid emprisonné à Lambèse et à El Harrach de 1958 à 1962.
L'Algérie pièce maîtresse de la stabilité de la région, durant ces dernières années à travers les actions de l'ANP et les différentes services de sécurité a intercepté à ses frontières des trafics de marchandises, bon nombre de réseaux terroristes, comme elle a abrité les réunions d'Afripol, du G5 qui ont abordé les réalités du terrorisme transnational, du narcotrafic et de la criminalité organisée, afin de proposer les voies et moyens de nature à assainir la région de ces fléaux criminels dévastateurs et de garantir à ses populations la paix, la stabilité et la sécurité.
Deuxièmement, lorsque les taxes sont nombreuses et trop lourdes, les entreprises sont incitées à dissimuler une partie de leur revenu. Troisièmement, le poids de la réglementation ou la complexité de l'environnement des affaires découragent l'enregistrement des entreprises. Lorsque le cadre institutionnel n'est pas propice à la création d'entreprises de manière formelle, les entrepreneurs préfèrent opérer dans le secteur informel et éviter le fardeau de la réglementation.
Quatrièmement, la qualité des services publics offerts par le gouvernement est un déterminant important du secteur informel car elle influence le choix des individus. Les individus actifs dans le secteur informel ne peuvent pas bénéficier des services publics (protection contre les vols et la criminalité, accès au financement, protection des droits de propriété). C'est l'un des inconvénients de ce secteur.
Cinquièmement, comme résultante de la politique économique, le primat de la gestion administrative bureaucratique au lieu de reposer sur des mécanismes économiques transparents et lorsque la monnaie est inconvertible, surévaluée, ménages et opérateurs formels et informels jouant sur la distorsion du taux de change Le terrorisme international profite des dysfonctionnements de régulation des Etats analysés précédemment et a au moins cinq caractéristiques en commun.
Premièrement, largement sur des réseaux souvent établis dans de vastes zones géographiques où les personnes, les biens et l'argent circulent.
Deuxièmement, le contrôle par le commandement et la communication.
Troisièmement,est leur besoin de traiter de grandes quantités d'argent, de les blanchir et les transférer à travers les pays et les continents.
Quatrièmement, criminels et terroristes ont tendance à se doter d'armées privées, d'où un besoin de formation, des camps et du matériel militaire.
Cinquièmement, terroristes et criminels de la zone sahélienne partagent les caractéristiques communes : pratique fréquente d'opérations clandestines cherchant la légitimité dans le soutien des populations avec usage de guérillas durables pour pouvoir contrôler un territoire et des populations ; sixièmement, mépris pour les normes internationales, la primauté du droit, ou la notion de Droits de l'Homme, et volonté de tuer ceux qui s'opposent à eux ;septièmement, ces guérillas créent en outre des cellules spécialisées dans l'usage des médias et de l'Internet pour diffuser leur propagande et leurs revendications.
Ainsi, nous avons différentes formes de criminalité transnationale organisée qui est une industrie en constante évolution, qui s'adapte aux marchés et crée de nouvelles formes de délinquance s'agissant d'un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques, et qui ne connaît ni limites, ni règles. La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induisent un climat d'insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens. Rappelons différents éléments de trafics.
a- Le trafic de marchandises
Pour l'Algérie, existent des trafics de différentes marchandises subventionnées comme le lait, la farine achetées en devises fortes, selon les conclusions d'une étude d'Atlantic Council sur la contrebande du pétrole, citée par le journal britannique The Guardian, près de 660 000 véhicules marocains et tunisiens consomment du carburant algérien, soit près de 13% de l'ensemble du parc roulant dans ces deux pays.
L'étude confirme en fait le chiffre déjà avancé en 2013 et qui faisait état de 600 000 véhicules roulant à l'essence et au gasoil algériens de contrebande. Le trafic de carburant représenterait un manque à gagner de deux milliards de dollars pour le Trésor public, c'est énorme. Cela est lié globalement à la politique des subventions généralisées sans ciblage et à la distorsion des taux de change par rapport aux pays voisins. Dans ses différents rapports entre 2011/2014, la Banque mondiale fait remarquer qu'en moyenne dans le monde, 20% des plus riches bénéficient six fois plus que 20% des plus pauvres des subventions recommandant que les programmes d'aide sociale doivent être ciblés de manière à aider les ménages pauvres et vulnérables à y faire face.
b.-Le trafic d'armes
Le suivi des filières illicites d'approvisionnement en armes légères et en munitions, ainsi que la compréhension du mécanisme global qui régit ce marché «noir» sont des fondamentaux de la géopolitique moderne. Le marché «noir» des armes et de leurs munitions, issu nécessairement du marché «blanc» puisque, rappelons-le, chaque arme est fabriquée dans une usine légale, est une thématique qui permet de comprendre les volontés de puissance des divers acteurs géopolitiques à travers le monde. Selon certaines données internationales, en moyenne pour 2016 Les ventes d'armes dans le monde se montent à 10 400 euros par seconde, soit 409 milliards de dollars par an. Le trafic d'armes s'intègre dans un contexte difficile.
Tandis que le trafic de drogue est réprimé internationalement, le trafic d'armes est réglé par les Etats qui en font leurs bénéfices. La vente d'armes s'effectue régulièrement entre plusieurs partenaires privés et publics. L'avantage que représente le trafic d'armes pour des terroristes est qu'ils peuvent à la fois s'en servir et faire du profit. La meilleure prévention reste un contrôle des ventes, un encadrement contractuel des ventes, c'est-à-dire définir préalablement l'emploi des armes et la mise en place de conventions internationales sur les ventes d'armes à feu automatiques ou non.
c.-Le trafic de drogue
La montée en puissance du trafic de drogue en au niveau de la région sahélienne a des implications sur tout l'Afrique du Nord où nous pouvons identifier les acteurs avec des implications géostratégiques où les narcotrafiquants créent de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Afin de sécuriser le transit de leur marchandise, ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement. La production mondiale d'opium a augmenté en 2016 d'un tiers par rapport à 2015 en raison de l'amélioration des rendements en Afghanistan favorisés par de meilleures conditions météorologiques.
À 6.380 tonnes au total, la production mondiale reste toutefois inférieure d'environ 20% au pic atteint en 2014. En moyenne pour 2016, et plus pour 2017, 7700 par seconde soit 243 milliards d'euros par an : si les trafiquants de drogues étaient un pays, leur PIB les classerait au 21è rang mondial, juste derrière la Suède. Malgré la répression, l'ONU estime que seuls 42% de la production mondiale de cocaïne sont saisis (23% de celle d'héroïne). En 2014, la vente de drogues aurait représenté entre un cinquième et un tiers des revenus des groupes criminels transnationaux.
Le Maroc étant un des premiers producteurs mondiaux de haschich. L'essentiel de la production marocaine est réalisé dans la région montagneuse et pauvre du Rif dont le principal acheteur est l'Europe, l'Espagne jouant le rôle de plaque tournante avec 57 % des saisies mondiales et 75 % des saisies effectuées en Europe. Mais, le trafic s'étend désormais au reste du Maghreb. Selon certaines sources uniquement pour l'Afrique de l'Ouest, le trafic de cocaïne dans la sous-région rapporte chaque année plus d'un milliard de dollars aux réseaux.
- Le trafic de drogue, il continue d'être, pour les criminels, l'activité la plus lucrative, avec un chiffre d'affaires estimé à 320 milliards de dollars en 2016 alors qu'en 2009, l'ONUDC situait la valeur approximative des seuls marchés mondiaux de la cocaïne et des opiacés à 85 et 68 milliards de dollars, respectivement. Le trafic de drogue assure une marge de bénéfice très élevée : Un gramme de coca, qui coûte 1 $ à la production, est vendu de 200 à 300 dollars.
d-. La traite des êtres humains et le trafic de ressources naturelles
C'est est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l'exploitation sexuelle ou à l'exploitation par le travail. Bien que les chiffres varient. Nous avons le trafic de migrants qui est une activité bien organisée dans laquelle des personnes sont déplacées dans le monde en utilisant des réseaux criminels, des groupes et des itinéraires. De nombreux passeurs ne se préoccupent pas de savoir si des migrants se noient en mer, meurent de déshydratation dans un désert ou suffoquent dans un conteneur.
Chaque année, ce commerce est évalué à des milliards de dollars. Le trafic de ressources naturelles inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs.
f- La cybercriminalité
Elle est lié à la révolution dans le domaine des systèmes d'information qui peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu'économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus l'Internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Selon Steve Grobman, expert de la société McAfee, spécialisée dans la protection contre les attaques informatiques, dans un rapport paru en février 2018, la cybercriminalité coûte en 2017 600 milliards de dollars par an à travers le monde, un chiffre en augmentation en raison de la compétence grandissante des pirates et l'essor des cryptomonnaies.
Selon ce rapport, le vol de propriété intellectuelle a représenté environ un quart du coût total de la cybercriminalité en 2017. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l'activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais, L'étude, réalisée par McAfee et le think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), avaient évalué ce coût à 445 milliards en 2014.
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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