La stratégie de Sonatrach dans le développement de la pétrochimie se concrétise à travers le projet de complexe de déshydrogénation du propane et de production du polypropylène (PDH-PP) qui sera mis en œuvre par la société mixte créée par notre compagnie nationale des hydrocarbures et le groupe français Total. Un mémorandum d'entente dans ce sens a été signé, vendredi à Alger, entre les P-dg, respectivement, de Sonatrach et du groupe Total, MM. Abdelmoumen Ould Kaddour et Patrick Pouyanne, pour la réalisation, le développement et l'exploitation de ce complexe. La structure de partenariat dans ce projet est de 51% pour Sonatrach et de 49% pour Total. D'une capacité de production de 550.000 tonnes/an de polypropylène, en utilisant une charge de 650.000 tonnes/an de propane issu des installations de séparations de GPL d'Arzew, ce projet pétrochimique comprendra une usine de déshydrogénation de propane (PDH), une unité de production de polypropylène et une unité logistique à la pointe de la technologie, a indiqué le directeur exécutif du Business développement et marketing auprès de Sonatrach, Toufik Hakkar, cité par l'APS. Il s'agit, fait-on savoir, du premier projet de polypropylène en Algérie et du deuxième projet de pétrochimie après le CP 1K réalisé dans les années 1970. D'un investissement de l'ordre de 1,5 milliard de dollars pour les deux partenaires, qui lanceront les études d'ingénierie de détails au courant du deuxième semestre 2018, ce projet sera financé à hauteur de 30% en capitaux propres et de 70% en emprunt bancaire, a précisé M. Hakkar qui a avancé qu'en parallèle de la création d'une société mixte dédiée à ce projet, «nous commencerons une période de la recherche d'un financement très important.» Le projet, dont le lancement des travaux est prévu dans un an, permettra d'assurer une couverture totale des besoins du pays en polypropylène, qui est actuellement importé, ainsi que la création d'emplois directs avec 6.000 personnes en phase de construction et 600 personnes en phase d'exploitation commerciale. Abordant la compétitivité commerciale de ce projet, M. Hakkak a indiqué qu'il sera «idéal» pour atteindre les marchés-cibles en l'occurrence l'Afrique du Nord, l'Europe et la Turquie. Il a, à ce titre, rappelé que les marchés européens et turcs sont les importateurs «nets structurels» de ce produit. Pour sa part, M. Ould Kaddour, dont les propos sont rapportés par l'APS, a indiqué que ce projet s'inscrit dans la stratégie de Sonatrach dans le développement de la pétrochimie, notamment en ce qui concerne la transformation des matières premières en Algérie, et ce, pour mieux valoriser les produits par rapport à leurs exportations à l'état brut, d'une part, et la création d'emplois, d' autre part. De son côté, M. Pouyanne a souligné que ce projet s'inscrivait dans la stratégie du groupe Total dans la pétrochimie, qui consiste à développer ses activités à partir de matières premières bénéficiant d'un avantage de compétitivité, notamment issues du gaz, afin de tirer partie de la croissance de la demande mondiale en plastique. Pour rappel, le polypropylène est utilisé dans différents domaines comme le textile, le film et emballage, l'industrie automobile et navale, hydraulique bâtiment, l'industrie des transports ainsi que dans le domaine pharmaceutique. Par ailleurs, on rappelle que Sonatrach a signé, mercredi dernier à Rome, un accord avec Esso Italiana portant sur l'achat de la raffinerie d'Augusta (Sicile) et de trois terminaux pétroliers situés à Augusta, Naples et Palerme ainsi que de leurs systèmes d'oléoducs associés. Sonatrach a acquis cette raffinerie à un prix ne dépassant pas un milliard de dollars, selon les indications données à la presse, vendredi à Alger, par son P-dg, Abdelmoumen Ould Kaddour, en marge de la signature du mémorandum d'entente entre Sonatrach et le groupe français Total. Capable de traiter à la fois du Sahara Blend ainsi que du fuel résiduel issu de la raffinerie de Skikda, la raffinerie d'Augusta s'intégrera directement dans le système de raffinage de Sonatrach. Elle pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits aujourd'hui en déficit comme le gas-oil et l'essence.
