Le Ramadhan qui a débuté la semaine dernière est devenu, à l'heure actuelle, un temps fort pour les dépenses des Algériens. Ces derniers sont plus dépensiers durant ce mois que le restant de l'année. Hayat, une jeune mère, rencontrée au marché «Tnach» à Alger-centre considère que le mois de Ramadhan est le mois de dépenses, durant lequel les Algériens explosent leur budget, en achetant tout ce qui est nécessaire. «Moi, personnellement, je me bats, tout le temps avec mon mari pour qu'il n'abuse pas dans les achats supplémentaires de la nourriture», nous a-t-elle confié. Avant d'ajouter: «Je déteste le gaspillage et jeter de la nourriture surtout durant ce mois sacré.» Une autre personne approchée au même endroit, nous a précisé, également que pour faire face à la cherté de ces produits, des ménages préparent des stocks de produits alimentaires et des épices et autres ingrédients pour préparer les plats durant le mois Ramadhan. Cette dernière ajoutera que : «La majorité des citoyens dépensent plus qu'ils n'en consomment durant le Ramadhan». Khalti Aïcha, elle, tient à rappeler que «c'est pendant le Ramadhan qu'on gaspille le plus de bouffe et que les Algériens prévoient des budgets spéciaux pour se mettre à s'approvisionner de différents produits alimentaires». Rush sur les marchés populaires, les supérettes, les épiceries et autres magasins Lors de notre virée dans différents marchés populaires et quelques supérettes et autres magasins implantés à Alger, nous avons remarqué que ces lieux sont pris d'assaut par les ménagères. Plusieurs clients ne voulaient pas sortir des marchés afin d'acheter une quantité remarquable de légumes et des fruits. Et pour satisfaire à leurs besoins, certains marchands étaient dans l'obligation de faire appel à une main-d'œuvre supplémentaire pour répondre à tous les besoins des ménagères. Un homme à la cinquantaine, rencontré dans une supérette implantée à Bab El –Oued précise que la moyenne des dépenses des petits ménages pendant le Ramadhan est estimée entre 60.000 à 70.000 DA, ajoutant, d'autre part que : «On y trouve de tout, légumes, produits frais, épices et les prix dans ces magasins sont les mêmes que les marchés populaires», a-t-il estimé dans ce sens. Le même avis est partagé par une dame, rencontrée au même endroit qui dit : «Moi je préfère acheter dans les supérettes, car je n'ai pas vraiment le temps d'aller dans les marchés populaires, on y trouve de tout et de très bonne qualité.» Des marchés en ébullition et des vendeurs à la sauvette comme «Rois» des marchés En effet, près une semaine du mois de jeûne déjà écoulée, les marchés de fruits et légumes sont pris d'assaut. Il a été constaté, également de lors de notre virée, un rush inhabituel sur les points de vente de différentes produits alimentaires à savoir : les desserts, comme les flans, les feuilles de «dyoul», les eaux fruitées, les pâtes alimentaires, les viandes (rouges et blanches), les fruits secs comme les prunes sèches et les boissons. Comme nous avons remarqué, en outre une présence accrue de la gente féminine sur les lieux. Cette tournée permet, également de constater d'innombrables revendeurs à la sauvette occupant les voies et espaces publics. Djamel, un retraité, rencontré, au marché de Douéra, précise que le mois de Ramadhan est devenu une aubaine pour ces vendeurs à la sauvette qui mettent à profit l'opportunité de ce mois pour écouler une marchandise dont la qualité est souvent douteuse : «Je dirai que ces pratiques devenues courantes. Elles se font au détriment de l'hygiène et de la santé du citoyen», a-t-il conclu.