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Quelle politique de l'emploi pour l'Algérie ?
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 06 - 2018

Cette présente contribution dont une longue analyse sur ce sujet paraîtra dans le quotidien américain American Herald Tribune et le site européen Mena/Forum en anglais, à l'invitation de la Confédération générale des entreprises algériennes, de la Confédération Fondation Jobs For Africa, pour la mise en œuvre du livre blanc pour l'emploi en Afrique et de la réunion préalable du sommet pour l'emploi et les compétences de la Commission du travail et des affaires sociales de l'Union africaine, qui a pour objet d'analyser la nouvelle politique de l'emploi de l'Algérie face à la quatrième révolution économique mondiale (1)
Le rapport préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) du 19 avril 2017 sur les perspectives économiques mondiales est négatif pour l'Algérie, comme conséquence directe du ralentissement économique, en 2016, la croissance du PIB réel a été très solide, à 4,2% , mais la situation devrait fortement se dégrader. Selon les mêmes projections, le taux de croissance du Pib réel devrait atteindre, en moyenne, 1,2% durant la période 2017-2019.
Pour 2017, la BM anticipe une croissance de 1,5% qui va se réduire à 0,6% en 2018 avant de remonter à 1,5% en 2019 en 2017 et atteindre seulement 1,4% du PIB en 2018. L'évolution de la balance commerciale suit également l'évolution du cours des hydrocarbures où nous avons assisté à une relative baisse des importations ont évolué ainsi en dollars US courant selon les statistiques douanières algériennes en milliards de dollars en 2010 à40,47 milliards de dollars, 47,27 pour 2011, 50,37 en 2012, 55,02 en 2013, 50,58 en 2014, 51,50 en 2015 et 46,72 milliards de dollars avec un total importation de biens non compris les services entre 2000/2016 de 498,12 milliards de dollars US.
L'ensemble des données précédentes tenant compte de l'importation des biens, mais également des importations de services et des transferts légaux de capitaux, le document de référence étant la balance des paiements. La différence entre les recettes et les importations de biens nous donne 300,24 milliards de dollars US. A ce montant, il faudrait soustraire les 122 milliards de dollars de réserves de change au 31/12/2016 restant 188 milliards de dollars. Si nous prenons en moyenne que le montant annuel de sorties de capitaux légaux est de 3,5 milliards de dollars an pour 16 ans, nous aurons 56 milliards, soit une sortie de devises pour les services d'environ 244 milliards de dollars entre 2000/2016 soit une moyenne annuelle de 8,11 milliards de dollars.
Aussi le total de sortes de devises entre 2000/2016 a été de 742 milliards de dollars pour les importations de biens (498) et services (244) et environ 800 milliards de dollars incluant les transferts légaux de capitaux. Le rapport préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) du 19 avril 2017, le solde extérieur courant de l'Algérie devrait sensiblement se réduire en 2017 et 2018. Déficitaire à hauteur de 16,4% du PIB en 2016, ce solde extérieur devrait se réduire à 12,3% cette année. En 2018, le déficit devrait encore se résorber à 10,2%, mais resterait néanmoins équivalent à un peu plus de 15 milliards de dollars, avec deux hypothèses, de la réduction du déficit extérieur, une réduction drastique des importations et une légère remontée relative des cours des hydrocarbures.
Cela est nettement perceptible avec la baisse des réserves de change et la cotation du dinar, bien que le niveau d'endettement extérieur reste historiquement faible, à avec 2,45% du PIB, soit 3,85 milliards de dollars, selon les données de la banque d'Algérie en date du 12 avril 2017. Les réserves ont évolué ainsi : 162,2 milliards de dollars en 2010, 182 en 2011, 190 en 2012, 194 en 2013, 180 en 2014, 144 en 2015 et 114 en 2016 et environ 109 milliards de dollars février 2017. Quant à la cotation du dinar, corrélée fortement aux réserves de change via les rentrées de Sonatrach , elle a été de 74,39 dinars un dollar en 2010, 72,85 en 2011, 77,55 en 2012, 79,38 en 2013, 80,52 en 2014, 100,46 en 2015 et 109,47 en 2016 et le 24 avril 2017 à 109,87 dinars un dollar et 117,99 un euro contre 1985/190 dinars un euro pour le marché parallèle.
Enfin quel est impact sur le niveau de l'inflation ? L'inflation selon les données officielles a évolué ainsi : 2% en 2010, 1,9% en 2015, 5,0% en 2010, 4,5% en 2011, 8,9% en 2012, 33,3% en 2013, 2,9% en 2014, 4,8% en 2015 et fin décembre 2016 à 6,4% . L'inflation accélère la concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière au détriment des profits productifs et des revenus fixes avec la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité. Pour se prémunir contre cette dépréciation qui engendre inéluctablement l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien, l'Algérien ne place pas seulement ses actifs dans le foncier, l'immobilier ou l'or, mais une partie de l'épargne est placée dans les devises. C'est un choix de sécurité dans un pays où l'évolution des prix pétroliers est décisive.
Sans les subventions, mal ciblées et mal gérées, le plus pauvre bénéficiant autant que le riche, et facilitant le trafic aux frontières, l'Algérie étant un des plus gros importateurs au monde de céréales, grâce aux hydrocarbures, le taux d'inflation serait beaucoup plus élevé que le taux officiel. La perception de l'inflation est différente d'un ménage qui perçoit le SNMG environ 200 euros consacrant plus de 70% de son revenu aux produits de première nécessité que celui qui perçoit 10 000 euros ou plus net par mois.
Population-emploi et chômage
Le fondement de toute politique socio-économique est de satisfaire les besoins d'une population et constitue le facteur clef. La population algérienne connaît un accroissement constant passant de 12,6 millions d'habitants en 1966 à 41,2 millions au 1er janvier 2017 et atteindra 50 millions horizon 2030. En 2016, la population active a atteint les 12,117 millions de personnes sachant que la population active est l'ensemble des personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail, qu'elles aient un emploi ou qu'elles soient au chômage.
Le salariat constitue la forme d'emploi dominante et touche en moyenne sept occupés sur dix (69,7%). Cette part reste nettement plus importante auprès des femmes, puisqu'elle atteint 77,5% contre 68,0% auprès des hommes. Nous assistons à une quasi stagnation du volume de l'auto emploi (les employeurs et les indépendants) par rapport à la même période 2015, un recul du volume des salariés permanents, une progression significative des salariés non permanents. La structure de l'emploi selon le secteur d'activité fait ressortir que le secteur des services marchands et non marchands absorbe 61% de la main-d'œuvre totale, suivi par le BTP (17,5%), l'industrie (13,5%) et enfin l'agriculture (8%). La ventilation selon le secteur juridique fait ressortir que le secteur privé absorbe 59,8% de l'emploi total, avec un volume de 6 490 000, soit une augmentation de 158 000 par rapport à avril 2016.
D'importantes disparités sont observées selon le sexe ; l'emploi féminin se concentre essentiellement dans le secteur public (62,1% de l'emploi féminin total). Par structure économique pour les salaires nous avons par grandes périodes, le secteur économique représente en 2001, 47,5% de la masse salariale, en 2005, 47,8%, en 2010 39,8% et en 2015 36,5% montrant une désalarisation de l'économie. L'administration représente en 2001 46,7%, en 2005, 46,5%, en 2010 56,0% et en 2015 59,3% montrant la fonctionnarisation de l'économie.
Selon l'ONS, fin 2015, le salaire net moyen mensuel a été de 37 800 DA, sachant que le salaire net moyen est composé du salaire brut diminué des différentes retenues (IRG, sécurité sociale et retraite), avec des écarts des salaires selon la qualification et les secteurs d'activité assez élevés dans les activités liées aux hydrocarbures et les banques par rapport à la moyenne nationale. C'est que le revenu par tête d'habitant autant que le PNB par tête d'habitant est un taux global qui voile la concentration du revenu national. Nous aurons le ratio masse salariale sur le PIB suivant : 2,94% en 2001, 18,03% en 2005, 25,97% en 2010, 26,44% en 2012, 26,53% en 2013, 27, 11% en 2014 e tune moyenne 2015/2016 de 29,70%.
Alors que le revenu des indépendants par rapport au PIB est passé de 27,15% en 2001 à 22,12% en 2005, 27,24% en 2010 à 31,90% moyenne 2015/2016. Qu'en est-il de l'impact sur le taux de chômage ? Selon l'ONS, le taux de chômage en % de la population active selon l'ONS a évolué ainsi : 29,7% en 2000, 10,0% en 2010, 10,60% en 2014, et 10,5% en 2016. La population au chômage a atteint 1,272 million de personnes composée de 792.000 hommes et de 479.000 femmes. Par sexe, le chômage est plus élevée chez les femmes (20,%) que chez les hommes (8,1%). Quant au taux de chômage des jeunes entre 16 et 24 ans, il se situe à 26,7%.
Le chômage affecte essentiellement les femmes dont le taux de chômage est passé de 16,5% à 20% durant cette période, alors que le taux de chômage des hommes a connu un recul d'un dixième de point (0,1) au cours de cette même période. Des disparités significatives sont observées selon l'âge, le niveau d'instruction et le diplôme obtenu. Le taux de chômage des jeunes (16-24 ans) atteint 26,7%. L'évolution du taux de chômage selon le diplôme fait ressortir que l'augmentation enregistrée a touché les diplômés universitaires d'une manière assez prononcée.
Le taux de chômage auprès des personnes sans qualification a connu une régression puisqu'il a baissé de 8,3% à 7,7% entre avril et septembre 2016. Quant à celui des diplômés universitaires, il s'est établi de 13,2% à 17,7%. La population définie comme celle qui se situe dans le «halo du chômage a atteint, en septembre 2016, un volume de 797 000 personnes et les femmes en constituent 54,6%. Les moins de 30 ans constituent 51,8% de cette population, alors que 76,8% sont âgés de moins de 40 ans. Cette population est caractérisée par son faible niveau d'instruction ; 68,8% n'ont aucun diplôme, alors que 61,3% n'ont pas dépassé le cycle des études moyennes.
La part des chômeurs qui accepte des emplois inférieurs à leurs aptitudes professionnelles est de 71,6%, ne correspondant pas à leur profil pour 68,4%, des emplois pénibles pour 28,7% et des emplois mal rémunérés pour 73,1%. Récemment, le rapport préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) du 19 avril 2017 sur les perspectives économiques mondiales est négatif pour l'Algérie, comme conséquence directe du ralentissement économique, le taux de chômage devrait passer de 10,5% en 2016 à 11,7% en 2017, avant d'atteindre 13,2% en 2018, indique le FMI.
Quelles perspectives
Concernant l'aspect macro-économique global analysé précédemment, il existe une loi universelle : le taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité relevant d'entreprises compétitives à valeur ajoutée. L'on ne crée pas des emplois par décret, la solution de facilité étant la création d'emplois dans l'administration. Le taux de chômage officiel est fortement biaisé incluant les sureffectifs tant de administrations que des entreprises publiques, des emplois temporaires fictifs (5 mois non créateur de valeur ajoutée comme par exemple pour faire et refaire des trottoirs) et les emplois dans la sphère informelle.
Paradoxalement du fait de l'allocation sectorielle d'investissement via la dépense publique, fortement biaisée privilégiant les emplois à très faible qualification comme le BTPH (70% de la dépense publique), les diplômés ont plus de chance d'être chômeurs expliquant le faible taux de croissance et de productivité. Il faudra créer entre 300 000/400 000 postes de travail par an entre 2017/2020, qui s'ajoute au taux actuel du chômage, sous estimée du fait de la pression démographique, de l'entrée sur le marché du travail de la population féminine sous estimée dans les statistiques afin de résoudre le lancinant problème du chômage et deviendront les 2 millions d'étudiants sortis des universités entre 2018/2020 ? D'une manière générale, le constat est que certains responsables vivent encore l'ère matérielle des années 1970, pouvant conduire le pays droit dans le mur sans vision stratégique s'adaptant au nouveau monde.
Par ailleurs, les organismes chargés de l'investissement et l'emploi agréent un maximum de projets avec de nombreux avantages financiers et fiscaux. Or, il convient de se demander si ces projets s'insèrent dans une vision globale du développement du pays, s'ils concernent des segments porteurs de croissance durable ou ne s'assimilent-ils pas à un replâtrage ? L'Algérie selon les observateurs internationaux a toutes les potentialités, sous réserves de profondes réformes, pour asseoir une économie diversifiée garante de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine.


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