Que sont devenues les recommandations votées par les nombreux participants aux séminaires régionaux et celui national ? La vox-populi en parle au titre de sujet d'actualité. Il est affirmé que si celles de 2006 ont été effacées par le temps et les hommes, les recommandations de 2010/2017 approuvées par le ministère de l'Environnement et des énergies renouvelables (Meer) auraient dû commencer à donner leurs fruits. On en est loin bien que cette même institution ait multiplié les initiatives tendant à mieux maîtriser la biodiversité pour la transformer en élément essentiel du patrimoine économique national, social, culturel et environnemental. L'intérêt qu'accorde le Meer à la conservation, la protection, la restauration et la valorisation des écosystèmes naturels algériens a été mis en relief. La démarche de premier plan devait permettre la construction d'une économie verte et inclusive en Algérie. C'est ce qui avait été confirmé lors de nombreux séminaires. Il a été question de création de moteurs d'innovation et d'aspects de la biodiversité avec, leur dynamique et leurs possibilités de valorisation qui requièrent le développement de la recherche et de la gestion des connaissances. Des années après, on ne les voit pas venir malgré l'élaboration d'une nouvelle Stratégie Nationale pour la Biodiversité et son plan d'action (Spanb). Ce dernier est censé promouvoir une vision positive de l'action collective pour la biodiversité : «La biodiversité pour le développement économique et social durable et l'adaptation au changement climatique», avait-on suggéré. La démarche avait été inscrite dans le Schéma national d'aménagement du territoire (Snat). Une autre stratégie ayant pour vocation d'aider à orienter les actions de développement économique, social, environnemental et culturel de l'Algérie. La conservation, la protection, la restauration et la valorisation des écosystèmes naturels algériens ont donc une importance de premier plan pour bâtir une économie verte et inclusive en Algérie. Les techniciens et autres cadres du Meer tout autant que les Verts parlent de moteurs d'innovation et de création d'emplois. Ce dernier aspect fait figure de cheval de bataille. Tout indique qu'à sa prise de fonctions de Meer, Fatma-Zohra Zerouati s'y est intéressée. Elle s'est appesantie sur les écosystèmes naturels fonctionnels et fournissant les biens et services. C'est dans le même ordre d'idées que sont intervenues les recommandations approuvées par les participants aux différents séminaires nationaux organisés en 2010 à Annaba pour les wilayas du Nord-Est par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'environnement (Mate). Des dispositions similaires avaient été approuvées par les services de la même institution la veille du rendez-vous d'Annaba pour Alger et la région du Centre et celles de l'Ouest et du Sud-Est-Ouest. Tout porte à croire que ces recommandations ont été archivées. Et pourtant, le rendez-vous de Annaba avait été interprété comme étant l'axe d'orientation sur la base duquel devrait être bâti le Plan national stratégique de la biodiversité (Pnasb. Ses grandes lignes avaient été déjà définies par les dispositions de la convention de Aichi (Japon) de 2010 à laquelle a adhéré l'Algérie. Etalé de 2011 à 2020, le Pnasdb précise les contours de vingt mesures sur lesquelles avaient travaillé les participants venus de 13 wilayas de l'Est du pays. Ce qui avait permis aux participants des quatre ateliers mis en place d'aborder des questions en relation avec les institutions, réglementation, préservation, la valorisation et l'utilisation de la biodiversité, les stratégies d'information, de communication et de sensibilisation et celles de la formation et de la recherche. Comme il a été proposé d'établir des passerelles permanentes entre les gestionnaires de la biodiversité et les chargés des projets prévus par le Plan national de recherche. D'autres recommandations ont souligné la nécessaire adaptation de la formation aux enjeux de la biodiversité et la mise en place de mécanismes opérationnels locaux pour coordonner l'action des pouvoirs publics dans le domaine de la préservation de la biodiversité. A cette rencontre, l'absence des représentants de l'Agence nationale pour la protection de l'environnement et de la lutte contre la Pollution (Anpep) avaient été très remarquée. Et pour cause, cette agence utilise les fonds à d'autres fins. Sa gestion aurait dû être mieux suivie. Ce qui aurait permis de mieux s'imprégner des dispositions de Aichi 2010. Tel que projeté, le Pnasdb cernera au mieux les objectifs en fonction des priorités et des capacités nationales pour intégrer la biodiversité dans le processus de planification, de développement et de la comptabilité au niveau national. Du côté du Meer, nos multiples tentatives d'en savoir plus ont été vouées à l'échec.