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Du déni de confiance aux partis politiques
à l'impératif d'une réflexion collective pour le redressement national
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 10 - 2018

La crise qui secoue actuellement l'Assemblée nationale populaire –APN- dont les règles de fonctionnement sont régies par la Constitution, séparant nettement les prérogatives du législatif et de l'exécutif, doit interpeller les plus hautes autorités du pays où l'on oublie facilement la situation économique et sociale du pays qui doit constituer la première priorité. Un seul indicateur contenu dans l'avant- projet de loi de Finances 2019, données officielles, qui doit susciter un sursaut national, la tendance à l'épuisement des réserves de change : 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Mais toute politique économique est forcément portée par des forces sociales, politiques et économiques, tout en n'oubliant les réseaux extérieurs étant à l'ère de l'interdépendance mondiale des économies.
Cette situation d'urgence exige une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation tant de l'économie que des partis politiques , du monde associatif donc la société civile qu'il faut encourager et mobiliser pour le redressement de l'Algérie, en lui proposant un cadre adéquat d'expression collective.
1.- Secouées périodiquement par des crises internes, frappées de discrédit pour la majorité d'entre elles, objet de la défiance nourrie à leur égard et à l'endroit du militantisme partisan, les formations politiques sont-elles aujourd'hui aptes à faire un travail de mobilisation et d'encadrement efficients afin d éviter en cas de malaise social un affrontement direct citoyens forces de sécurité, existant un lien dialectique entre développement et sécurité ? La question se pose de leur capacité à éviter un affrontement direct entre citoyens et forces de sécurité, et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et à l'œuvre de redressement national.
Dans ce contexte, il est intéressant de comparer les résultats des élections législatives définitives de mai 2012 et celles de mai 2017 pour se faire une idée sur la cartographie sociale, dont les rapports État-citoyens, et de prendre des mesures appropriées par une réorientation urgente de la politique socio-économique. Rappelons que lors des élections législatives du 10 mai 2012, nous avions 21 645 841 électeurs inscrits et 9 339 026 votants. Le taux de participation selon le ministère de l'Intérieur a été de 43,14 % avec 7 634 979 suffrages exprimés 1 704 047 dont bulletins nuls.
En tenant compte de ces bulletins nuls, nous avions donc en mai 2012 environ 35,30 % des électeurs qui s'étaient exprimés en faveur des partis, soit 64,70% qui n'avaient pas confiance en ces partis. Pour les élections législatives du 4 mai 2017, le Conseil constitutionnel a relevé dans un communiqué, que le taux de participation s'était établi à 35,37 %, avec 8 225 223 votants sur 23 251 503 électeurs inscrits, tandis que les suffrages exprimés s'élèvent à 6 468 180, et que les bulletins nuls sont de 1 757 043. Cela donne plus de 70% des inscrits qui ne font pas confiance à la classe politique.
Si l'on tient compte, tant pour les élections de 2012 que de 2017, des personnes en âge de voter qui ne se sont pas inscrites, il faudrait encore pondérer à la baisse le taux de participation de 5 % à 10 %. Ce qui, pour 2017 et en se fondant sur les statistiques officielles, donnerait au final entre 75 % à 80 % d'Algériens ne faisant pas confiance aux partis politiques, tant du pouvoir que de l'opposition. Aussi face à cette situation – tout en rappelant que le discrédit qui frappe le système partisan n'est pas spécifique à l'Algérie, car la révolution mondiale des systèmes de communications produit partout à l'émergence de nouveaux comportements – il y a urgence à adapter nos partis politiques algériens, souvent déconnectés de la société et présentant pour la majorité d'entre eux la spécificité d'être liés à des intérêts de rente.
Il s'agit donc d'introduire d'avantage de rigueur dans la procédure relative à la création des partis, sans pour cela verser dans l'excès qu'induit inévitablement toute approche bureaucratique de la chose politique. Il est sans doute utile, voire nécessaire, de s'intéresser à la représentativité des partis avant de décider de leur avenir.
En tout état de cause, il nous semble plus équitable, et plus juste politiquement, de raisonner en termes de marché électoral et de laisser, dès lors, les règles du jeu politique et le nombre d'acteurs qui s'y adonnent, se fixer de manière concurrentielle. Le rôle des pouvoirs publics consistera alors à mettre en place les garde-fous indispensables et à veiller au respect strict des lois et des règles qui régissent le fonctionnement de ce marché. Quant à la société civile, force est de constater qu'elle est impotente.
2.- La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l'élaboration d'une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. L'implication de la société civile dans les affaires de la cité est un acte éminemment civilisationnel, qui intègre les changements d'une société en pleine mutation, et une manière d'aboutir à un projet de progrès conciliant la modernité et notre authenticité. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l'État ajoutent à cette confusion, rendent impérative une réflexion collective.
En raison de la très grande jeunesse de la société civile, des conditions historiques qui ont présidé à sa naissance et des événements tragiques qu'a connus notre pays et auxquels elle a été directement ou indirectement associée, la question qui touche à sa mobilisation doit être traitée avec une attention et une vigilance soutenues. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l'ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique national.
Sollicitée à maintes reprises, et à l'occasion d'échéances parfois cruciales, cette dernière manifestera souvent sa présence d'une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à peser sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. Il est ainsi urgent d'engager une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation qui ne pourra être que salutaire pour elle. Cette action permettra, entre autres d'offrir un cadre adéquat d'expression collective à des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes qui ne sont pas structurés et qui ne demandent qu'à être utiles et à mettre au service de la communauté leur bonne volonté et leur générosité.
Dans cet ordre d'idées, l'État doit encourager la création d'associations dans des secteurs qui sont porteurs mais qui restent vierges et complètement ignorés du mouvement associatif ; de faire de ce cadre un instrument efficace d'encadrement de forces vives qui agissent dans la société de manière dispersée et un levier puissant de leur mobilisation en vue de leur implication active dans l'œuvre de redressement national.
Mais cette politique n'a de chance de réussir que si le mouvement associatif est assaini et si les associations qui le composent ne sont pas au service d'ambitions personnelles inavouables, et parfois douteuses… Reste que le soutien multiforme qu'accorde l'État au mouvement associatif peut s'avérer un puissant levier de promotion, pour peu que son utilisation se fasse sur la base de critères objectifs.
3.- D'où l'importance d'institutions démocratiques, pour une société participative. Pour faire respecter le contrat de coopération, et induire une efficacité des institutions, il y a des règles de coopération qui peuvent être informelles (comme les tabous, certaines traditions) ou formelles (écrites, codifiées comme le droit moderne). Lorsqu'un Etat émet des lois qui ne correspondent pas à l'état de la société, celle-ci enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner établi par un contrat de confiance beaucoup plus solide et crédible que celui que l'on veut lui imposer.
Dès lors comment réussir le passage d'institutions économiques et politiques largement fondées sur des relations interpersonnelles à des institutions davantage fondées sur des règles. Il s‘agit d'étudier les expériences réussies mais également les échecs (voir la faillite récente du Venezuela première réserve pétrolière mondiale) les travaux empiriques relatifs aux institutions de gouvernance des entreprises et de gouvernance publique qui ont été au centre de la problématique posée à la plupart des économies en transition qui étaient régies par le «communisme et l'étatisme intégral».
Les économies en transition ont été en effet confrontées à une double évolution. D'abord économique avec la transition d'un système d'économie planifiée, ou de fort interventionnisme étatique, à celui d'une économie de marché à finalité sociale. Ensuite politique avec le passage de système non démocratique vers des systèmes plus démocratiques. Dans les deux cas, existent des organisations hybrides lors de l'évolution des systèmes opaques largement fondés sur des relations informelles entre intérêts privés, vers des systèmes prenant appui sur des mécanismes plus transparents et davantage respectueux des règles de droit, systèmes dans lesquels ceux qui exercent le pouvoir économique et politique doivent davantage répondre de leurs actes. C'est pourquoi on assiste dans bon nombre de pays dominée par la logique de rentière qui caractérise souvent le modèle de gouvernance, la construction du cadre institutionnel ainsi que le processus de réformes non pas des logiques d'efficience économique mais la dominance du politique.
(A suivre)
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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