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Du déni de confiance aux partis politiques
à l'impératif d'une réflexion collective pour le redressement national
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 10 - 2018

La crise qui secoue actuellement l'Assemblée nationale populaire –APN- dont les règles de fonctionnement sont régies par la Constitution, séparant nettement les prérogatives du législatif et de l'exécutif, doit interpeller les plus hautes autorités du pays où l'on oublie facilement la situation économique et sociale du pays qui doit constituer la première priorité. Un seul indicateur contenu dans l'avant- projet de loi de finances 2019, données officielles, qui doit susciter un sursaut national, la tendance à l'épuisement des réserves de change : 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Mais toute politique économique est forcément portée par des forces sociales, politiques et économiques, tout en n'oubliant les réseaux extérieurs étant à l'ère de l'interdépendance mondiale des économies.
Quelle leçon en tirer pour l'Algérie de ces différentes expériences historiques ? Cela ne signifie pas à travers les expériences historiques qu'il ne peut y avoir d'économie de marché sans Démocratie et il y a lieu de ne pas confondre Etat de droit et démocratie qui ne se recoupent pas forcément à travers les expériences historiques. Mais je ne crois, pas que cette construction soit soutenable à travers le temps sans la démocratie comme l'a brillamment analysé l'économiste indien prix Nobel d'économie Amara SEN car avec le développement naissent de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la Cité. Et la seule façon de se maintenir au temps d'une économie qui change continuellement, c'est d'avoir une relation avec l'environnement national et international, c'est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques.
Aussi, les changements qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d'ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui même en devenir. Il s'agit de définir clairement les fonctions institutionnelles notamment concernant l'utilisation des deniers publics, le rôle des organes politiques (parlement), de l'implication de la société civile, des organes techniques comme la cour des comptes, l'inspection générale des finances, la mise en place du contrôle tributaire et d'un management efficace des institutions, des comptabilités publiques claires et transparentes pour la rationalisation des choix budgétaires et l'optimalisation de la dépense publique, les universités et les centres de recherche étant interpellés pour produire des instruments de calcul adéquats.
4.-La pleine réussite de cette entreprise qui dépasse largement le cadre strictement technique, restera tributaire largement d'un certain nombre de conditions dont le fondement est de définir clairement le futur rôle de l'Etat dans le développement économique et social au sien d'une économie mondiale de plus en plus globalisée. D'où l'importance d'un dialogue soutenu entre les différentes forces sociales politiques, économiques et sociales loin de toute vison d'autoritarisme, vison largement dépassée,. Ainsi sur le plan interne, il s'agit d'engager les véritables réformes politiques, économiques et sociale pour une société de liberté plus participative et citoyenne fondée sur des entreprises compétitives dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, par la prise en compte de l'environnement et de la qualité de la vie pour un espace plus équilibré et solidaire qui doivent impérativement toucher :
- le système politique, centre névralgique de la résistance au changement et à l'ouverture ;
-la réforme et l'indépendance de la justice par l'application et l'adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ;
-la réforme du système éducatif, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays;
-une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l'Etat ;
-la réforme du système financier considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'encourager l' entreprise qu'elle soit publique ou privée nationale ou internationale créatrice de valeur ajoutée condition d'une transition d'une économie de rente à une économie productive qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente ;
-la démocratisation des secteurs sources de rente (secteur des hydrocarbures et gestion active des réserves de change), objet de toutes les convoitises.
Pour dépasser la léthargie actuelle, l'Algérie a besoin d'entreprises dynamiques reposant sur la connaissance conditionnée par de plus d'espaces de libertés, d'un Etat de droit, d'une gouvernance renouvelée, supposant une mutation systémique. Il faut éviter la conception erronée d'assimiler la population algérienne à un tube digestif en d'ignorant ses aspirations profondes. La population algérienne, si elle est attentive à son pouvoir d'achat, a également soif de libertés, de démocratie et de justice sociale mais également d'efficacité économique avec un sacrifice partagé. Les réformes véritables à venir, souvent différées grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures et des dépenses monétaires, sans corrélation avec les impacts attendus, seront douloureuses. D'où l'urgence d'un discours de vérité, plus de justice sociale et donc de la nécessaire transition démocratique.
5.-En résumé, en ce mois d'octobre 2018, deux institutions stratégiques assurent la sécurisé du pays Sonatrach et l'ANP et toutes els forces de sécurité, situation intenable dans le temps. espérons que la sagesse l'emportera avec une solution rapide à cette crise institutionnelle afin de s'attaquer aux vénérables problèmes qui secouent le pays à savoir l'approfondissement des réformes. Plus on diffère les réformes institutionnelles et micro-économiques, plus on épuisera les réserves de changes avec le retour au FMI horizon 2022, ce qu'aucun patriote algérien ne souhaite. L'Algérie souffre actuellement d'une crise de gouvernance et non d'une crise financière. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer si elle se main tien dans trois années en crise financière, économique et politique avec le risque d'une déstabilisation régionale.
L'Algérie, pays à fortes potentialités acteur déterminant de la stabilité de la région, a besoin d'une stratégie d'adaptation, étant une question de sécurité nationale, face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l'avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera essentiellement sur l'économie de la connaissance à travers le digital et l'intelligence artificielle. D'où l'urgence d'adopter rapidement une stratégie de passage d'une économie de rente, passant par de profondes réformes structurelles, L'Algérie a besoin en ces moments de gel à la fois d'une institution stratégique comme l'APN, miroir malgré toutes ses insuffisances, pour la crédibilité internationale de l'Algérie, de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2018/2020/2025 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser.
Il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. C'est l'unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l'on veut éviter la déstabilisation, ce qu'aucun patriote ne souhaite.
Les différentes composantes de notre société, doivent concourir ensemble au retour de la paix, de la concorde et de la stabilité. Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.
(Suite et fin)
Professeur des Universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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