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La corruption menace la sécurité nationale, et pas de développement sans une profonde moralisation de la société
Publié dans La Nouvelle République le 29 - 01 - 2017

Transparenty international vient le 25 janvier 2017 de faire paraître son rapport annuel sur les indices de corruption dans le monde. Qu'en est-il pour l'Algérie car ce mal social menace la sécurité nationale et par là contribue, en dehors du préjudicie moral, au blocage de l'investissement utile. Car avec la corruption combinée à la détérioration du climat des affaires, selon la majorité des rapports internationaux, il est utopique de parler d'une véritable relance économique.
1.- Qu'en est-il du classement sur la corruption de l'Algérie de 2003 à 2016 selon Transparency international ? 2003 : 2,6 sur 10 et 88e place sur 133 pays 2004 : 2,7 sur 10 et 97e place sur 146 pays 2005 : 2,8 sur 10 et 97e place sur 159 pays 2006 : 3,1 sur 10 et 84e place sur 163 pays 2007 : 3 sur 10 et la 99e place sur 179 pays 2008 : 3,2 sur 10 et 92e place sur 180 pays 2009 : 2,8 sur 10 et 111e place sur 180 pays 2010 : 2,9 sur 10 et 105e place sur 178 pays 2011 : 2,9 sur 10 et 112e place 183 pays 2012- 3,4 sur 10 et 105e place sur 176 pays 2013 -105 et rangs sur 107 pays 2014 – note 3,6 et 100e sur 115 pays 2015 –note, 3,6 et 88e sur 168 pays 2016 -108e sur 168 pays Selon cette institution, internationale aucun secteur d'activité, la majorité des institutions administratives et économiques sont concernés par ce cancer de la corruption. L'on sait que les auteurs de l'IPC considèrent qu'une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un «haut niveau de corruption au sein des institutions de l'Etat» et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives. La sphère informelle produit des dysfonctionnements du système, ne pouvant pas la limiter par des décrets et lois mais par des mécanismes de régulation transparents, existant des alliances entre le pouvoir bureaucratique et cette sphère contrôlant plus de 40% de la masse monétaire en circulation, alliances qui favorisent cette corruption qui tend à se socialiser. Ces rapport insistent sur la nécessaire transparence pour restreindre la tendance de cette sortie de fonds et également la concertation internationale autour de ce phénomène, 2.- Si la corruption existe dans tous les pays du monde, comme en témoigne les scandales financiers mis en relief pendant l'actuelle crise mondiale, et s'il y a des corrompus existent forcément des corrupteurs impliquant tant une moralisation des gouvernants internes que l'urgence d'une moralisation des relations internationales, elle est relativement faible en rapport à la richesse globale créée. En Algérie elle s'est socialisée touchant toutes les sphères de la vie économique et sociale remettant en cause la sécurité nationale du pays, devant aller vers le contrôle démocratique de deux segments stratégiques la production de la rente des hydrocarbures ( Sonatrach) et la distribution de la rente des hydrocarbures (tout le secteur financier) puisque l'ensemble des secteurs publics et privés sont irrigués par cette rente. L'extension de la sphère informelle, n'est que le produit du terrorisme bureaucratique, qui tire sa puissance de l'existence de cette sphère puisque fonctionnant dans un espace du droit légal mais ayant ses propres codes, et favorisant la corruption où tout se traite en cash. Comme je l'ai rappelé souvent, la lutte contre la mauvaise gestion et la corruption renvoie à la question de bonne gouvernance, de démocratie, de la rationalisation de l'Etat dans ses choix en tant qu'identité de la représentation collective. Concernant l'aspect économique en Algérie il faut se demander pourquoi le faible impact de la dépense publique programmée entre 2000/2016, (part dinars et devises) sur la sphère économique et donc sur la sphère sociale avec un impact par rapport aux autres pays de la région MENA qui ont des résultats supérieurs avec trois fois moins de dépenses : corruption, surfacturation ou mauvaise gestion des projets ? Le constat également est l'inefficacité des institutions de contrôle et des Ministères où nous assistons à une gestion administrative avec différentes interférences où souvent les gestionnaires ne sont pas libres de manager leurs entreprises. Sont-ils réellement les seuls responsables ? 3.- La lutte contre la corruption n'est pas une question de lois ou de commissions (l'Algérie ayant les meilleurs textes du monde), vision bureaucratique devant revoir les le fonctionnement du Conseil national de la concurrence qui d‘ailleurs a peu fonctionné depuis sa création, comme celui de la Cour des comptes. Ce sont les pratiques d'une culture dépassée, l'expérience en Algérie montrant clairement que les pratiques sociales quotidiennement contredisent le juridisme. Il est utile de rappeler que les pouvoirs publics ont toujours clamé qu'ils se donnaient pour objectif de combattre la corruption, la bureaucratie dévalorisant le couple intelligence/ travail sur lequel doit reposer tout développement fiable. Ce rêve si cher à tous les Algériens sera-t-il réalisé ? Comment mobiliser les citoyens au moment où certains responsables au plus haut niveau ou leurs proches sont impliqués ou supposés impliqués dans les scandales financiers et peuvent-ils avoir l'autorité morale auprès tant de leurs collaborateurs que de la population algérienne ? En fait la lutte efficace contre la corruption implique d'avoir un système judicaire indépendant avec une moralité sans faille des juges, d'éviter les luttes d'influence des différentes instituions de contrôle tant techniques que politiques concernant l'utilisation des deniers publics. La mise en place du contrôle est tributaire d'un management efficace des instituions, des comptabilités publiques claires et transparentes pour la rationalisation des choix budgétaires afin d'optimaliser l'effet de la dépense publique, les universités et les centres de recherche étant interpellés pour produire des instruments de calculs adéquats. La pleine réussite de cette entreprise qui dépasse largement le cadre strictement technique, restera tributaire largement d'un certain nombre de conditions dont le fondement est la refonte de l'Etat au sein d'une économie mondiale de plus en plus globalisée et des grands espaces, et une concertation permanente entre les différentes forces sociales politiques, économiques et sociales loin de toute vison d'autoritarisme, vison largement dépassée, conditions stratégiques qui doivent constituer les éléments fondamentaux de la nouvelle gouvernance. 4.- Aussi, sur le plan interne, il s'agit d'engager les véritables réformes politiques, économiques et sociale pour une société de liberté plus participative et citoyenne fondée sur des entreprises compétitives dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, par la prise en compte de l'environnement et de la qualité de la vie pour un espace plus équilibré et solidaire qui doivent impérativement toucher : le système politique rentier, centre névralgique de la résistance au changement et à l'ouverture ; la réforme de la justice par l'application et l'adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ; le système éducatif, la mère des réformes, dont le niveau s'est totalement effrité, et non adapté, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays ; une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, qui risquent l'implosion en cas de chute des recettes des hydrocarbures, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l'Etat ; la réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement productif national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente. Elle est considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'encourager l'entreprise qu'elle soit publique ou privée nationale ou internationale créatrice de valeur ajoutée condition d'une transition d'une économie de rente à une économie productive et enfin la démocratisation des secteurs sources de rente (secteur des hydrocarbures et gestion active des réserves de change), objet de toutes les convoitises. 5.- La stagnation de l'Algérie de la notation par l'indice de perception de la corruption est significative de l'existence de ce mal qui menace gravement la stabilité et la sécurité du pays, qu'il s'agit de combattre concrètement.. Espérons pour le devenir de l'Algérie que dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de l'article 202 de la Constitution, où le Président Abdelaziz Bouteflika a procédé, par décret présidentiel en date du 14 septembre 2016, à la nomination de la composante de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, cette institution joue pleinement son rôle...Il s'agit à l'avenir de favoriser des contre-pouvoirs, par plus de dynamisme des institutions de contrôle tant politiques que techniques dont notamment le conseil national de l'énergie, la Cour des Comptes, les autres organes qui se télescopent dépendant de l'exécutif étant donc juge et partie, l'action des services de sécurité ne pouvant être que ponctuelle. En fait, la lutte contre la corruption implique un véritable Etat de Droit une nouvelle gouvernance si l'on veut combattre efficacement la corruption qui gangrène le corps social et qui tend malheureusement à être banalisée alors qu'elle constitue le plus grand danger, pire que le terrorisme qu'a connu l'Algérie entre 1990/2000. D'où des inquiétudes pour l'avenir de l'Algérie qui pourtant a des potentialités, pour peu qu'existe une nette volonté politique d'axer le développement sur les deux fondamentaux du XXIème siècle un Etat de droit et la démocratisation tenant compte de notre anthropologie culturelle et la valorisation du savoir au sein d'une économie de plus en plus globalisée comme l'attestent les expériences réussies des pays émergents. Sans l'amélioration de la gouvernance supposant une grande moralité de ceux qui dirigent la Cité, sinon leurs discours équivalent à des slogans creux, il ne faut pas s'attendre à une dynamisation de la production et des exportations hors hydrocarbures. Cela
implique un profond réaménagement des structures du pouvoir assis sur la rente, éviter de dépenser sans compter pour acheter une paix sociale éphémère, dépense sans contreparties productives qui anesthésie toute la société. Le futur défi de l'Algérie, elle a les potentialités de sortie de crise, et elles sont énormes, sera d'avoir une visibilité dans la démarche des reformes structurelles indispensables conciliant efficacité économique et une très profonde justice sociale, et au niveau des sphères du pouvoir tant central local des femmes et hommes d'une très haute moralité, avec une nouvelle architecture institutionnelle reposant sur de véritables contre-pouvoirs démocratiques. Si l'Algérie veut dépasser la crise multidimensionnelle à laquelle elle est confrontée au sein d'un monde turbulent et instable préfigurant d'importants bouleversements géostratégiques. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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