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Pour un co-développement Algérie-Europe et la problématique du mémorandum sur l'énergie
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 10 - 2018

Cette analyse est une contribution parue le 2 juillet 2013 toujours d'une brûlante actualité au moment où en accord avec l'Union européenne un de notre principal client, les taxes remplaceront les licences d'importation pour un certain nombre de produits au niveau du grand quotidien parisien les Echos.Fr dont j'autorise la reproduction intégrale ci jointe (http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2013/07/02).
«C'est que lors des différents voyages en Algérie les responsables européens accordent une importance stratégique au mémorandum sur l'énergie, de l'accord sur la politique de voisinage, certainement des impacts des tensions au niveau du Sahel, au niveau de la région tout en insistant sur l'urgence d'entrevoir l'intégration économique du Maghreb en dépassant les divergences conjoncturelles. Rappelons que le 1er septembre 2005 l'Algérie a signé un Accord d'Association de libre-échange avec l'Europe où il était prévu le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, dont l'une sera complètement démantelée en 2012 et l'autre en 2017. Le démantèlement tarifaire a été reporté à 2020 pour certaines gammes.
1. Les entreprises algériennes sont-elles concurrentielles ?
Les produits industriels subiront progressivement un dégrèvement tarifaire allant vers zéro horizon 2020. Avant de se lancer dans des unités pétrochimiques ou unités fonctionnant au gaz destinées à l'exportation, nécessitant des dizaines de milliards de dollars d'investissement sur fonds publics, si l'on veut éviter des problèmes avec les structures européennes et américaines à la concurrence qui peuvent interdire l'entrée de ces produits au sein de leur espace, résoudre le problème de la dualité du prix du gaz, et d'une manière générale les subventions. Ainsi, comme incidences générales: l'interdiction du recours à la «dualité des prix» pour les ressources naturelles, en particulier le pétrole (prix internes plus bas que ceux à l'exportation); l'élimination générale des restrictions quantitatives au commerce (à l'import et à l'export); obligation de mettre en place les normes de qualité pour protéger la santé tant des hommes que des animaux (règles sanitaires et phytosanitaires).
L'obligation d'observer les règles de protection de l'environnement; la libre circulation des capitaux, supposant d'assouplir la règle des 49-51% ; la protection de la propriété intellectuelle qui est une condition essentielle de l'investissement direct étranger et du développement de la sphère réelle, les pays membres s'engageant à combattre le piratage donc la sphère informelle ; le démantèlement des droits de douane et taxes pour les produits industriels et manufacturés; les relations de partenariat entre les deux parties seront basées sur l'initiative privée. Les conséquences de l'Accord sont donc reportées à l'horizon 2020 posant la problématique d'entreprises concurrentielles. Il y a urgence d'un changement de la mentalité bureaucratique et la facilité et la fuite en avant est de vouloir imputer les causes du blocage seulement à l'extérieur, alors que le mal essentiel est en nous.
La dernière enquête de l'ONS montre bien que 83% du tissu économique algérien est constitué d'entités commerçantes et de services de petites dimensions avec un dépérissement du tissu productif. Et même au niveau de la sphère réelle, la prédominance est les entités familiales, plus de 80% du tissu économique, peu initiées au management stratégique et aux rouages de la nouvelle économie internationale. Attention aux faux calculs: sur les 50% dans le Produit intérieur brut hors hydrocarbures, ou les 6% de croissance invoqués par les officiels, plus de 80% étant eux-mêmes tirés par la dépense publique via les hydrocarbures, ce qui donne aux entreprises créatrices de richesses publiques ou privées (souvent endettées vis-à-vis des banques publiques) une part négligeable, le blocage étant d'ordre systémique. La baisse de la salarisation depuis plus de deux décennies au profit des emplois rentes (moins de 20% du PIB) traduit la prédominance de l'économie rentière et la faiblesse de la dynamique de l'entreprise créatrice de valeur ajoutée.
Les infrastructures qui ont absorbé les 70% de la dépense publique ces dernières années avec des surcouts exorbitants, n'étant qu'un moyen, l'expérience récente malheureuse de l'Espagne du fait de la crise actuelle, avec l'effritement de son économie qui a misé sur ce segment doit être méditée attentivement par les autorités algériennes. Je pense qu'il faut cerner les causes fondamentales de la faiblesse pour ne pas dire la nullité de l'investissement hors hydrocarbures. Aussi, pour pouvoir attirer les investissements porteurs, le gouvernement algérien devrait donc mettre en place des mécanismes de régulation afin d'attirer des investisseurs porteurs, évitant des changements périodiques de cadres juridiques, des actions administratives bureaucratiques non transparentes source de démobilisation et qui risquent de faire fuir les investisseurs sérieux qu'ils soient locaux ou étrangers.
L'essence du blocage réside en Algérie au système bureaucratique que je qualifie de terrorisme bureaucratique, produit d'une gouvernance tant centrale que locale mitigée renvoyant au politique, qui produit d'ailleurs la sphère informelle fonctionnant dans un Etat de non-droit qui accapare 40% de la masse monétaire en circulation, contrôle 65% des segments de produits de première nécessité, existant des liens dialectiques entre l'extension de cette sphère et la logique rentière.
A cela s'ajoutent la sclérose du système financier lieu de distribution de la rente, la faiblesse d'un marché foncier libre et enfin d'un système socio-éducatif inadapté, les universités actuellement étant une usine à produire des chômeurs, mais dont la responsabilité première du bas niveau est à rechercher au niveau du primaire, les CEM et le secondaire, ayant une école sinistrée. Tout cela renvoie au manque de cohérence et de visibilité dans la démarche de la politique socio-économique qui freine non seulement les investisseurs étrangers mais également les investisseurs locaux sérieux qui peuvent accroître la valeur ajoutée interne et pas seulement se focaliser dans des investissements spéculatifs à court terme et dans l'importation.
2. L'Europe et le gaz algérien
Sonatrach a toujours respecté ses engagements internationaux, l'Algérie approvisionnant l'Europe entre 13 et 15% loin derrière la Russie et la Norvège pouvant perdre des parts de marché avec l'entrée de nouveaux concurrents notamment africains. Comme en témoigne le gel du projet de Galsi via l'Italie, face à la concurrence du North et South Stream russe d'une capacité totale de 120 milliards de mètres cubes gazeux, la Russie à travers Gazprom, ayant décidé d'aligner une fraction des prix de ses exportations sur le marché libre (accord de Berlin). Aussi, les négociations interviennent dans un contexte particulier, marqué par des bouleversements profonds de la carte énergétique mondiale. L'Algérie ne sera-t-elle pas contrainte de faire de nouvelles concessions aux Européens pour les préserver comme clients ? La concurrence de la Russie, qui recèle d'énormes réserves gazières, environ 30% des réserves mondiales, de la Norvège et du Qatar, met l'Algérie dans une situation de vulnérabilité dangereuse vis-à-vis de ses clients traditionnels. Pour l'Asie, le marché énergétique est dominé par les pays du Golfe, l'Iran et la Russie.
Les GLN algériens pourront –ils se positionner sur ce marché, vu nos modestes réserves, qui ne dépassent pas 1,5% des réserves mondiales en gaz traditionnel (2500 milliards de mètres cubes gazeux selon la déclaration du PDG de Sonatrach en date du 24 février 2013 et 10/102 milliards de barils de pétrole), la forte consommation intérieure risquant horizon 2030 d'atteindre le même niveau que nos exportations actuelles au vu des récentes décisions de doubler la capacité d'électricité à partir des turbines de gaz. Dès lors, les Européens vont demander certainement une révision des clauses des contrats à moyen et long terme horizon 2019/2020, certainement une baisse des prix avec l'assouplissement de la formule de l'indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole au profit de la loi du marché.
D'ailleurs, Gazprom a fait d'importantes concessions dans ce domaine et les Italiens viennent de gagner une bataille juridique internationale contre Sonatrach en ce qui concerne la baisse des prix du gaz. Gaz de France suivra le même chemin pour les mêmes raisons. Et l'introduction du gaz de schiste bouleverse la carte énergétique mondiale. Le gaz de schiste est une spécialité américaine par excellence. Certes, nous avons des réserves importantes, mais avons-nous les moyens humains et matériels nécessaires pour explorer cette énergie et surtout à quel cout ? La réponse est pour l'instant non car pouvant découvrir de s milliers de gisements mais non rentables économiquement face à la concurrence. En plus L'Algérie est un pays semi aride un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant un million de mètres cubes d'eau douces, (donc des unités de dessalement), l'eau du Sud étant saumâtre), la perforation sur plusieurs kilomètres carrés nécessitant bon nombre de canalisations qui alourdissent les couts sans compter les risques de détérioration de l'environnement.
Mais le plus important est que Sonatrach ne dispose pas des cadres qualifiés dans ce domaine pour pouvoir entamer l'exploitation de ce type d'énergie. A moins de faire appel comme toujours à l'assistance étrangère sachant que le poste services au niveau de la balance des paiements est passé de 2 milliards de dollars et ayant dépassé les 10 milliards par an ces dernières années. Et on revient toujours au fondement de la richesse des Nations, la ressource humaine Car n'oublions pas que les USA ont commencé les recherches sur le gaz et le pétrole de schiste en 1985 avant de maîtriser tous les types de forage et la récupération. De ce fait grâce à la recherche, les USA deviendront un exportateur net de pétrole et de gaz de schiste selon l'AIE.
Il faut savoir que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz dont tant pour le pétrole que le gaz nous assistons à une baisse de production en volume physique, qui a été contrebalancé par la hausse des prix Par quel marché pouvons-nous remplacer les USA ? De même que la Chine, importante réserve mondiale de gaz de schiste dont le Congrès du parti a donné son feu vert pour l'exploitation de ce type d'énergie. Si pendant encore quelques années l'Algérie a un répit du fait de ses réserves de change estimées, devrait se stabiliser avec une déconnection accrue des prix du gaz par rapport à celui du pétrole. Or, l'Algérie calcule ses dépenses entre 2013/2014 sur la base de 110 dollars le baril, le fonds de régulation des recettes risquant de fondre dans trois à quatre années avec les risques de tensions sociales et politiques. L'Algérie ne peut continuer dans cette voie suicidaire dépenser sans compter.
(A suivre)
Professeur Abderrahmane Mebtoul expert international


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